Les avocats de Aboubacar Sidiki Diakité, dit « Toumba », ont essuyé vendredi un nouveau rejet de leur demande de mise en liberté de leur client. Cette fois-ci, le rejet a été prononcé par la Cour d’appel de Conakry que les avocats ont saisi en décembre dernier via un référé pénal.
« La Cour a rejeté notre demande de mise en liberté en violation manifeste de la loi », nous a indiqué Me Lancinè Sylla, membre du collectif des avocats pour la défense de l’ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara. « ll nous a désagréablement surpris. On pensait que lui qui prône l’Etat de droit, qui a été jusqu’en Haïti et d’autres pays, ferait mieux que les autres… », a ajouté Me Paul Yomba, en parlant du premier président de la Cour d’appel de Conakry Mamadou Aliou Dramé, qui a rendu l’ordonnance de référé avec deux de ses conseillers.
Après ce rejet prononcé par la Cour d’appel, les avocats se tournent vers la Cour suprême et n’excluent pas de saisir la Cour de justice de la CEDEAO. « Ce à quoi nous sommes confrontés est plus qu’une violation des droits de l’homme. On ne peut pas accepter cette situation », a dit Me Lancinè Sylla, qui aussi indiqué que l’état de santé de son client ne fait que s’empirer.
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Deux mois après leur retour dans le dossier qu’ils avaient quitté cinq mois plus tôt pour protester contre « les violations des droits » de leur client, les avocats ont introduit en décembre dernier un référé pénal pour obtenir la libération de ce dernier.
En introduisant ce référé pénal auprès de la Cour d’appel de Conakry, les avocats estiment que leur client ne mérite pas de rester en prison puisque « son mandat de dépôt n’a pas été renouvelé depuis mars 2017 et le procès criminel dans lequel il est inculpé est incertain ».
Ce n’est pas la première demande de liberté refusée en faveur de Toumba Diakité. Début avril 2017, soit trois semaines après l’extradition de leur client en Guinée, les avocats réclamaient déjà une liberté provisoire auprès du pool de juges d’instruction.
En cavale depuis décembre 2009, Toumba Diakité a été extradé et placé à la Maison centrale de Conakry en mars 2017. Il sera inculpé dans le dossier du massacre du 28 septembre aux côtés de 14 autres présumés responsables de l’assassinat de plus de 150 personnes au stade de Conakry et dans le viol d’au moins une centaine de femmes. Si le lieu où devrait se tenir le procès a été défini, ainsi qu’un budget prévisionnel de 78 087 711 600 FG, la date n’est pas encore fixée.