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Affaire 28 septembre: l’UE lance le projet IcSP en faveur des victimes

La délégation de l’Union Européenne en Guinée a annoncé ce lundi 2 juillet le lancement du projet IcSP (Instrument contribuant à la sécurité et à la paix) pour soutenir la participation des victimes au procès sur les crimes commis en septembre 2009 au stade du même nom à Conakry. Doté de 550 000 euros (soit 5,76 milliards francs guinéens), le projet prévoit de soutenir l’action de la société civile en faveur des victimes, notamment l’accompagnement judiciaire des parties civiles dans ce procès vivement attendu en Guinée. Il sera mis en œuvre par la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) et ses organisations partenaires en Guinée, notamment l’OGDH et l’AVIPA.

«Le présent projet que nous lançons à l’instant vise à assurer la participation des victimes au Procès du 28 septembre, leur droit à la réparation, leur sécurité, la tenue d’un procès équitable et la sensibilisation de l’opinion publique nationale et internationale », a indiqué le Chef de la délégation de l’Union européenne en Guinée, par ailleurs membre du Comité de pilotage du dossier.

«Depuis ma prise de fonction en Guinée en 2014, j’ai pu échanger avec les victimes, directement et à travers la société civile, et mesurer personnellement les séquelles dans leur chair et leur mental », a dit le diplomate européen qui se trouve aujourd’hui au terme de sa mission en Guinée. « En tant que membre du Comité de pilotage, en ma qualité d’Ambassadeur de l’UE défendant les valeurs de justice, de droits de l’homme, de dignité humaine, propres à notre institution européenne, je préconise la tenue rapide de ce procès pour que les victimes obtiennent enfin justice », a-t-il lancé.

«Je remercie la délégation de l’Union Européenne et tous les partenaires (FIDH et OGDH) qui nous ont beaucoup accompagné…», a dit Asmaou Diallo, présidente de l’Association des victimes, parents et amis du 28 septembre (AVIPA). « Avant leurs soutiens, on partait devant les juges sans avocat, il a fallu qu’elles soient à nos côtés pour qu’on puisse avoir de l’assistance judiciaire », a témoigné la présidente de AVIPA. Alors qu’il n’y a pas longtemps elle pressait le gouvernement pour la tenue rapide du procès, elle préfère aujourd’hui un procès bien préparé. L’objectif étant que toute la lumière soit faite sur cette affaire. « Il faut être dans le processus pour comprendre les réalités judiciaires. Avant on ne comprenait pas, on voulait aller vite », a-t-elle reconnu.

«Nous ne pouvons qu’apprécier l’initiative. Parce que l’assistance d’une victime démunie dans un dossier judiciaire constitue des charges énormes », a apprécié Abdoul Gadiry Diallo, président de l’OGDH. Il cite, entre autres, les honoraires d’avocats, les frais de déplacement des victimes, leur protection.

Le massacre du 28 septembre 2009, au stade de Conakry, a causé la mort d’au moins 157 personnes (selon le rapport de l’ONU). Plus d’une centaine de femmes auraient été violées et des centaines de personnes grièvement blessées. La justice guinéenne, qui s’est dite capable de faire la lumière sur cette affaire, a clôturé la phase de l’instruction.  Le ministère de la Justice a récemment installé un Comité de pilotage avec pour mission de préparer techniquement et financièrement la phase de jugement.

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