L’adoption de la nouvelle loi sur la CENI ne fera pas seulement des mécontents au sein de la classe politique. Des activistes de la société civile ont fait irruption à l’hémicycle où se tient la plénière de l’Assemblée nationale. Munis de pancartes sur lesquelles on peut lire « A bas la CENI politique », ces »intrus » ont surpris toute l’assistance, avec leur bruits vacarmes.
La façon dont ces citoyens se sont introduits dans la salle a amené certains députés à se demander quel est le rôle des vigiles postés au niveau des deux entrées de l’hémicycle, mais aussi de leur propre sécurité.
Gabriel Haba, membre du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne (CNOSCG) explique les motifs de leur irruption dans la salle : «depuis les accords politiques du 12 octobre 2016, la société civile s’est battue corps et âme pour que l’une de nos institutions comme la CENI ne continue pas à être politisée. Donc, c’est un combat mené par l’ensemble des acteurs de la société civile. On est étonnés et inquiets que l’Assemblée nationale, qui doit défendre les valeurs de la République en tant que représentation nationale, trahisse le peuple de Guinée en acceptant de voter loi de cette nature en faveur d’une CENI politique. Nous savons tous que la CENI politique a toujours entrainé des crises politiques. Comme ils n’ont pas le souci du peuple de Guinée, nous venons les rappeler à leur devoir, leur dire que nous ne voulons pas d’une CENI politique. Nous voulons d’une CENI technique, comme ça a été décri dans le point 3 de l’accord politique. Nous sommes là pour dénoncer ce complot politique, cette trahison. C’est une honte qu’on ne peut pas imaginer. »