C’est avec la main au collet que le gouvernement Kassory a écouté les revendications des syndicats. S’il tient mordicus à maintenir à 10000 fg le litre d’essence, les syndicats n’en disconviennent pas, ils veulent des mesures de compensation: 10 millions de salaire pour tous les travailleurs de tous les secteurs, le doublement de toutes les pensions de retraite, la multiplication du SMIG de 440 mille par 3… à prendre ou à laisser. Du jamais vu ni entendu entre jusqu’au-boutistes. La question qui se pose est de savoir si c’est du béton ou du bidon et poudre aux yeux des travailleurs pour montrer leurs capacités de défendre les intérêts de la classe ouvrière.
On n’a pas entendu la confirmation du côté du gouvernement, seulement que l’inspecteur général du travail a parlé d’avancée, de façon vague. A moins que ce ne soit un subterfuge pour gagner du temps, on se demande comment le gouvernement va gérer ces augmentations plus faramineuses et plus mirobolantes que celui du SLECG, qui n’avait demandé que 8 millions pour chaque enseignant du public et la revalorisation de la valeur indiciaire de 750 à 1030. L’inter-centrale CNTG-USTG a porté au pinacle ses revendications pour faire plus que le SLECG. Ce que les syndicats ont perdu de vue, c’est que si le gouvernement accédait vraiment à ces demandes pour une raison ou pour une autre (pour démystifier le SLECG par exemple) l’inflation irait dans l’ordre de combien, 300 ou 500% ? Les économistes nous le diront. Mais à quand, l’application effective de ces augmentations ? Avec les ponts et les routes qui s’écroulent et qui se défoncent. Il y a urgence à les remettre en service, et les caisses sont vides, il y a des projets d’ampleur en attente et l’organisation de la CAN de 2023, aucune infrastructure adéquate et appropriée n’existe encore. Avec ces exigences syndicales, elles n’existeront jamais. En voyant comment Kassory Fofana tient ferme à maintenir le litre d’essence à 1000FG contre vents et marées, il faut appréhender la revue annuelle du FMI et des institutions financières internationales. Ce qui nous amène à nous poser la question sur les 20 milliards de Kassory avec la Chine et les autres 21 milliards de Alpha des Français pour le PNDES.
Mais encore, ces demandes inconsidérées vont à l’encontre de l’économie nationale et surtout contre les intérêts des populations rurales et artisanales, qui ne sont pas fonctionnaires et qui vont subir de plein fouet l’inflation.
Le grand bluff des syndicats de demander la lune à un gouvernement à genoux est une martingale pour ce groupe de syndicalistes à l’orée de la retraite. Pour autant, faut-il monter les enchères impossibles pour un faux faire valoir ou un chantage audible à des lieues ?
Quant au Pouvoir, son habitude d’acheter les consciences fait de lui l’objet des chantages de tous les acteurs. Ses faiblesses sont connues. Avec ces remous sociaux chaque semaine, il n’y aura ni investisseurs ni développement. S’obstiner à tirer en longueur par autoritarisme plat pour céder à la fin est une fuite aveugle en avant pour recevoir le boomerang. L’impossibilité d’honorer ces exigences syndicales est palpable. Opiner aujourd’hui pour gagner du temps est un mauvais calcul politique.
Soyons raisonnables de savoir ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Ce syndicat est hors jeu. La grève est levée, les Forces sociales ont abdiqué, point final.