«La communauté internationale doit être informée que M. Damaro Camara en tant que représentant de la mouvance présidentielle et M. Bouréma Condé, représentant du gouvernement, ont l’obligation de rappeler leurs conseillers et aux militants du RPG à l’ordre en leur disant de respecter l’accord »
Le 8 août dernier, pouvoir et opposition sont parvenus à un accord politique pour une sortie de crise née au lendemain des élections locales. Cet accord dont le contenu prévoit le partage des communes dans certains endroits du pays est aujourd’hui mis en branle. Il n’y a plus franc jeu entre les signataires de cet accord. Le RPG et l’UFDG se rejettent la responsabilité pour la non installation des exécutifs communaux de Kindia.
Prévue ce dimanche 7 octobre 2018 dans la ville des agrumes, l’installation du maire n’a pas se tenir. Le Vice-président de l’UFDG, Dr Fodé Oussou Fofana, estime avoir déjoué « un complot » contre son parti. «Hier (dimanche 7 octobre, ndlr), on est sortis d’un piège. Il faut reconnaître que c’était un piège qui était tendu parce que les conseillers du RPG qui étaient là étaient venus avec Mamadouba Bangoura comme leur candidat. Si l’élection se passait, on serait mis devant le fait accompli. Heureusement, qu’il n’y a pas eu d’élection. C’était un complot qui était tendu contre nous », rapporte ce lundi, Dr Fodé Oussou au micro de Guineenews.
Pour ce responsable de l’UFDG, principale formation politique de l’opposition : « nous avons un accord politique signé par Amadou Damaro, au nom de la mouvance présidentielle, par Cellou Dalein, au nom de l’opposition et le général Bouréma Condé, au nom du gouvernement. C’est un accord politique pour certaines communes notamment celles de Dubréka et de Kindia. Le principe est que nous laissons la première à la mouvance et la seconde à l’opposition ».
Mais, arrivé à Kindia pour l’élection du candidat de son parti, Fodé Oussou Fofana constate que « rien n’était ouvert. Les gens étaient dans la rue. Les militants du RPG Arc-en-ciel étaient en association avec un candidat qu’on appelle Mamadouba Bangoura. Donc, ils ont décidé de ne pas respecter l’accord politique. Eux, ils vont voter le candidat Mamadouba Bangoura qui n’est même pas le candidat de l’UDG (parti dirigé par Mamadou Sylla, ndlr). L’UDG n’est pas candidat à Kindia. Il est candidat pour lui-même. Mais, comme ils n’ont pas envie de respecter l’accord, ils ont dit qu’ils ne présentent pas de candidat mais ils voteront pour Mamadouba Bangoura, candidat indépendant pour lui-même. Nous avons dit que ce n’est pas l’esprit de l’accord qui dit que vous avez 17 conseillers et nous avons 17 conseillers. Les 34 vont voter pour Abdoulaye Bah qui est notre candidat. Si vos conseillers ne respectent pas, cela veut dire que vous avez mis l’accord à l’eau. Puisque nous, nous sommes des hommes d’honneur, nous avons respecté l’accord à Dubréka ».
Ce comportement des conseillers du parti au pouvoir devraient interpeller la mouvance présidentielle, estime M. Fofana. Cependant, souligne-t-il, « quand on écoute Damaro, il donne l’impression comme si les conseillers ne relèvent pas d’eux. Comme si ce sont des gens qu’on a ramassés dans la rue pour les mettre conseillers indépendants. (…) Si j’étais à la place de Damaro, j’allais me battre au risque de ma vie pour que l’accord là soit respecté ».
Aujourd’hui, martèle le responsable de l’UFDG, « le président Alpha Condé doit rappeler messieurs Damaro Camara et Bouréma Condé, signataires de l’accord, à l’ordre. Pour leur dire que la politique ne veut pas dire qu’on ne soit pas moral. Il faut une certaine moralité dans tout ce que nous faisons. Si ce n’était pas respecté, tout ce qui se passera à Kindia comme violences, comme problèmes, ils endosseront toutes les conséquences. Parce que, ce qui reste clair, l’UFDG n’acceptera jamais qu’un autre soit maire à Kindia si ce n’est pas le candidat de l’UFDG. Nous ne pouvons pas abandonner Dubréka où on pouvait gagner en respectant l’accord, et qu’eux, ils se comportent comme si on n’est pas des Guinéens ».
« La communauté internationale doit être informée que M. Damaro Camara en tant que représentant de la mouvance présidentielle et M. Bouréma Condé, représentant du gouvernement, ont l’obligation de rappeler leurs conseillers et aux militants du RPG à l’ordre en leur disant de respecter l’accord », insiste Fodé Oussou.
« Le respect de l’accord signé pour la commune de Kindia est non-négociable. Ça va être la dernière fois qu’ils vont essayer de signer des accords et de ne pas les respecter. Il est hors de question que l’accord ne soit pas respecté à Kindia. Qu’ils disent à leurs militants s’ils ne veulent pas voter pour Abdoulaye Bah, de sortir de la salle. Ce n’est pas à eux de nous imposer un candidat. Quand on signe un accord, on met son honneur en jeu parce que moi, quand je signe un papier, je m’engage au prix de ma vie à respecter cet accord », conclut-il.
Désormais, il reste à savoir si cet appel de Fodé Oussou sera entendu pour la sauvegarde de la paix à Kindia.