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Accident mortel de Sangoyah : quand ce fameux carrefour renoue avec sa triste réputation de point noir à grand péril

Il était 13 heures, hier vendredi, quand un camion dévalant la pente de Sangoyah sur la transversale n° 4 a fini sa course de l’autre côté du carrefour, (après la jonction avec la route du Niger située en contrebas). Dans sa folle embardée, il  avait heurté tout ce que la route contenait d’encombrements, (piétons, motocyclistes et automobilistes) situés sur sa trajectoire. (ph

Le bilan a été de 03 morts, 07 blessés et d’importants dégâts matériels, selon le commissariat spécial de la sécurité routière de ENTA qui couvre la zone.  Le commissaire adjoint Bernard Soropogui qui a dressé le constat nous en dresse les grandes lignes : « cet  accident mortel est survenu en pleine journée, à un moment de forte affluence. Comme c’est de coutume, à cette heure, la grande prière du vendredi entraîne un accroissement du volume de la circulation routière. Pendant une courte période, le taux d’encombrement de la chaussée est alors élevé, de nombreux citoyens venant  prier dans la  mosquée qui borde la route en cet endroit. C’est en ce moment que le camion Renault immatriculé GM 4841 A, chargé de ferraille en provenance de Kamsar, est arrivé semant la terreur et le désastre sur son passage.

Il a heurté, raclé, écrasé, et bousculé plein de voitures, de motos, d’infrastructures  et de piétons se trouvant réunis comme toujours, pêle-mêle en ces lieux,  avant de s’arrêter contre un taxi Renault 19 de l’autre côté de la route nationale n° 1 (route du Niger) qu’il a traversée à l’intersection par dessus les dalles couvrant le caniveau.

Interrogé pour savoir comment il a perdu le contrôle de son véhicule, le chauffeur, Karamba Traoré, accuse son système de freinage qui, nous dit-il, ne répondait plus à ses sollicitations, dès lors qu’il a franchi les rails de la CBK situés, quelques centaines de mètres plus haut.  

Le bilan a été de trois (03) morts, sept (07) blessés et de nombreux et importants dégâts matériels sur 10 véhicules dont une moto et plusieurs glissières de sécurité en béton armé disposées devant la pharmacie située de l’autre côté de la route nationale qu’il a traversée sans s’arrêter. Il faut dire d’ailleurs que c’est la présence de ces ouvrages en béton qui a protégé ladite  pharmacie. Il s’est accroché à six d’entre eux, avant de finir sa course contre le taxi dont nous avons fait cas plus haut.

Je précise que des (07) blessés enregistrés, 06 étaient légèrement atteints qui n’ont pas été hospitalisés. Ils ont déjà rejoint leur domicile. Il reste à ce jour un bébé âgé de trois mois qui souffrirait d’une fracture à la jambe. Il était dans les bras de sa mère à bord de l’un des taxis qui a été heurté par le camion.

Le seul côté positif que nous avons relevé dans cet accident, si nous pouvons le dire ainsi, c’est la qualité du chargement du  camion qui était bien arrimé, il faut le reconnaître et n’a donc, point bougé. Autrement, suite aux multiples chocs intervenus pendant sa descente abrupte et effrénée, cette ferraille aurait été projetée sur la chaussée et le nombre de victimes aurait été plus important. »

En rappel, nous allons dire que ce carrefour est un endroit très dangereux où se produisent toujours des accidents mortels du fait de chauffeurs qui font passer sur cette transversale très escarpée, des gros camions chargés, au mépris de toute règle de prudence. Il s’agit de la route qui part d’Enco 5 pour aboutir à la route du Niger, autrement dit la route nationale n° 1.

En fin d’année 2018, un autre accident s’était produit au même endroit pendant la nuit, aux alentours de 22 heures. C’était un camion benne, semi remorque de marque Renault, (encore !) transportant du sable.  Il avait percuté des véhicules dans les mêmes circonstances que celles enregistrées vendredi dernier. Cinq personnes avaient alors péri, dont quatre femmes parmi lesquelles un bébé de six mois et sa mère. Six autres avaient été blessées. Quant aux dégâts matériels on avait dénombré : 07 véhicules, y compris le camion, 03 motos, un kiosque de parieur et une pharmacie dont la façade a été emboutie et démolie et son contenu  en bonne partie, pillé.

Là aussi, les mêmes arguments avaient été évoqués : rupture du système de freinage. Là aussi, tout le monde s’est ému et les quelques jours qui ont suivi, certaines des imprudences flagrantes et habituelles se sont estompées. Mais, pas pour longtemps, les vieilles habitudes ne pouvaient pas attendre longtemps pour renaître et reprendre le dessus.   

C’est ainsi que les camions continuent d’emprunter cet itinéraire à risques élevés. Les usagers persistent à s’agglutiner au carrefour, encombrant les deux côtés de la chaussée, sans possibilité de circuler librement dans les deux sens. On comprend bien alors que tout incident qui survient en ces lieux soit grave de conséquences, les gens coincés de toutes parts ne réussissant pas à s’écarter du danger qui leur tombe dessus.

Aussi revenons-nous sur un triste rappel que votre quotidien électronique guineenews. org avait publié à l’occasion.

Nous disions alors qu’il est plus facile aujourd’hui de compter les transversales indemnes d’accident que le contraire. Des catastrophes routières ont été enregistrées sur la T2, tant du côté du centre émetteur que de celui de l’aéroport. Il en est de même sur la T3 à la Tannerie.

 La T4 dont il est question ici, d’Enco5 vers Sangoyah, a connu plusieurs cas similaires dont le plus grave a été celui du camion qui avait traversé l’autoroute pour aller s’écraser contre un atelier de formation, tuant du coup sept (07) jeunes filles, apprenties couturières.

C’est là également qu’un autre vieux camion conduit par un apprenti avait dévalé la pente sans freins et traversé la route du Niger. Sur son chemin, il avait  mortellement heurté le brigadier-chef de police Yaya Boiro qui canalisait la circulation au carrefour.

D’autres descentes dans la même disposition que les transversales ont eu leurs lots de victimes : cité OBK vers le marché de Matoto et Sonfonia vers le marché de  ENTA  qui avait fait neuf (09) morts.

La vraie réponse encore attendue

A la survenue de chacune de ces tragédies, on a toujours entendu déplorer, dénoncer, stigmatiser. La circulation des camions sur les transversales a été interdite. Des panneaux de signalisation ont été installés. Jusque là, on n’a pas réussi à mettre fin aux catastrophes qui s’y produisent.

A chaque événement, on s’est gavé de paroles intenses, de réactions hâtives et inadaptées, de promesses et menaces. Rien de tout ce que,  en pareille circonstance, l’intense charge émotionnelle peut produire n’a manqué.

En fin de compte, comme à notre habitude, tout s’est avéré être une opération de type «feu de paille». Et pendant ce temps, le mal continue. Pour combien de temps encore ? Nous avons la réponse en partage.

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