Eh, oui ! Nous entendons bien ce refrain, clamé, ici et là. Des gens qui l’affirment avec une assurance, à même de décontenancer quiconque pense le contraire : « la question des accidents, ne m’inquiète pas du tout. Je ne suis en rien concerné par cette problématique. C’est pour les autres. Moi, je conduis bien et je suis très prudent. »
De l’avis de ceux qui pensent ainsi, ce sujet à la fois sensible et grave, est à classer dans la rubrique : ‘’l’affaire des autres’’.
Et lorsqu’on s’étonne qu’ils réagissent de la sorte en émettant pareille réflexion, ils répondent assez vivement, qu’à partir du moment où ils conduisent bien et sont prudents, rien ne peut leur arriver, sur la route. Ce qui explique qu’ils ne se sentent pas assez concernés voire préoccupés, par les questions d’accidents de la circulation, contre lesquels ils se disent être ‘’vaccinés’’.
Face à un tel raisonnement, une question se pose, aussitôt : serait-ce la meilleure façon de voir les choses ? Que nenni, va-t-on répondre ! Cette vision est très déformante. La réalité est toute autre.
Le problème des accidents n’est pas à considérer comme, exclusivement, l’affaire des autres. C’est plutôt l’affaire de tous. Une question commune, pour tout dire !
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Dès lors que, sur moto, au volant, ou même à pied, nous empruntons le réseau routier, la notion de partage s’impose à nous. Contrairement à notre propre salon, qui symbolise le domaine privé, la route, disons-le, sans ambages, est le lieu public, par excellence. Tous les usagers s’y rencontrent. Ils l’ont en partage avec les autres. Ils y ont les mêmes droits et devoirs, que définissent le code de la route et les règlements y afférent.
Donc, il ne s’agit pas de bien conduire, d’être prudent ou même très prudent, pour être à l’abri des accidents. Quand vous êtes prudent, songez à aider les autres, à être comme vous. Ne vous contentez pas de votre état d’usager se disant prudent et expert en conduite, pour croire que vous êtes à l’abri. N’ayez pas le comportement égoïste de celui qui ne veut point partager.
D’ailleurs, si on faisait référence à notre devise nationale, pour mieux comprendre combien notre pays, depuis son indépendance, tient au mot solidarité, qui a bien de synonymes, comme entraide, amitié, fraternité, secours, etc.
Ainsi, au lieu de nous complaire dans la fierté et l’ostentation ; dans le ‘’jet de pierre’’ aux autres, au motif qu’ils ne sont pas aussi prudents et bons conducteurs que nous, nous allons plutôt nous consacrer à améliorer leur comportement sur la route.
C’est la meilleure façon, pour nous qui prétendons être prudents et bons conducteurs, d’éviter les accidents. Car, on a beau être le meilleur, si les autres que nous croisons et dépassons sur la route ne le sont pas, il y a fort à parier que nous ne serons pas à l’abri des dangers de la route. Ces mauvais conducteurs, imprudents en plus, vont nous créer tous les problèmes du monde, à telle enseigne que nous serons dans l’incapacité d’éviter les accidents.
A quoi donc aura servi cette prudence unilatérale dont nous nous enorgueillissons, sinon qu’à nous faire croire naïvement, à une protection chimérique, contre tout danger sur la route.
