Il est originaire de Kindia et est artiste chanteur. Il, c’est Mohamed Camara, alias ‘’Django’’, géniteur du morceau ‘’ ’Sa Kui Ba Kui’’. Guinéenews l’a récemment rencontré pour parler de sa carrière musicale, du comment il succombé au virus irrésistible de la musique, ses thématiques préférées dans ses albums, ses projets… Vous comprendrez cette immense envie qui domine et qui pousse Guinéenews à aller à la rencontre des différents acteurs culturels qui animent avec les moyens de bord notre vivre quotidien. Lisez !
Guineenews : comment êtes-venu à la musique, pouvez-vous nous parler de votre plongée dans ce monde qui fait aujourd’hui votre fierté ?
Camara Mohamed ‘’Diango’’ : je ne suis pas issu d’une famille griotte et c’est suite à mes oreilles tendues à cette radio rurale de Kindia et de ses émissions culturelles notamment ‘’Namounyi’’, je fus très attiré par la musique et je me suis du coup lancé dans la musique.
Guineenews : pourquoi vous ne vous êtes pas jeté sur autres instruments de musique et votre choix fut porté sur le chant exclusivement ?
Camara Mohamed ‘’Diango’’ : parce que c’est pour mieux communiquer avec un public qui vous écoute. Avec une guitare, difficilement vous pouvez passer votre message. Au chant, le message est direct tant au concert et à l’enregistrement. Je communique mieux avec ma population, avec mon public et mes fans.
Guineenews : à cette période de l’évolution de la musique guinéenne dont vous êtes un partisan très adulé à travers cette jeune génération, quelle parallèle faites-vous entre les anciens et vous ?
Camara Mohamed ‘’Diango’’ : je vous dirais que cette musique d’avant donnait assez d’instructions et d’éducation à la couche juvénile.
Aujourd’hui, la musique guinéenne est en train de déserter, de disjoncter alors qu’avant, j’avoue que c’était éducatif et c’est ce qui m’a poussé à être musicien.
Guineenews : le tube qui vous a mis sur planète est bien ‘’Sa kui ba kui’’. Est-ce vous n’êtes pas en train de vous mettre la corde au cou par rapport au sujet traité car de la grossièreté, d’autres en dépiste dans votre composition ?
Camara Mohamed ‘’Diango’’ : non ! Je suis loin de cette situation d’homme qui se met la corde au cou. Tout dépend de la compréhension du sujet abordé. C’est en langue nationale Soussou et s’il faut traduire cela, c’est là ou d’autres significations en découleront.
En tant qu’artiste, c’est ma façon d’éduquer et si vous voyez que j’ai chanté vulgairement, dites-vous que ce titre nous concerne tous et je suis sûr que ceux qui sont en train de faire proliférer la prostitution s’en rendront compte et vont à partir de ce titre faire halte. Si c’est une sœur de lait pour l’entrainer dans cette sale besogne…, je crois que personne ne le fera. Et c’est pour appeler à une prise de conscience à tous les niveaux que j’ai composé cette chanson.
Guinéenews : peut-on savoir quels sont vos albums présentement sur le marché du disque guinéen et quelles sont vos perspectives ?
Camara Mohamed ‘’Diango’’ : l’artiste Mohamed Diango a trois albums sur le marché du disque guinéen. Et je suis en train de finir le quatrième album pour bientôt.
Guineenews : peut-on connaitre le titre de l’album en perspective ?
Camara Mohamed ‘’Diango’’ : pour une discrétion et les consignes de mon manager, je préfère garder la surprise à plus tard. Vous saurez le titre de l’album le moment venu. Dans tous les cas, c’est du lourd qui arrive.
Guineenews : certainement après ‘’Sa kui a ba kui’’ cela peut aussi être ‘’ Sa kuî mini a kui’’ ?
Camara Mohamed ‘’Diango’’ : vous êtes très inspiré et vous me donnez une autre piste à exploiter très prochainement. Mais le quatrième album, sera une surprise.
Guinéenews : après trois albums produits, peut-on savoir quelles sont vos sources de revenus ?
Camara Mohamed ‘’Diango’’ : je vis de mon art.
Guinéenews : ce qui veut dit que vous êtes affilié au BGDA et en cas de maladie, vous aviez souscrit aussi au contrat d’assurance BGDA/ NSIA BANQUES ?
Camara Mohamed ‘’Diango’’ : je suis affilié au BGDA depuis 2011 et je perçois mes droits régulièrement. Quant au contrat d’assurance, je n’ai pas encore souscrit à ce contrat. Bien que je sois informé du montant à souscrire par artiste et les prises en charge en cas de maladie…
Guinéenews : vous n’avez pas peur de la mort apparemment et qu’est-ce qu’elle signifie pour vous ?
Camara Mohamed ‘’Diango’’ : la mort n’est rien pour moi, mais c’est une prise de conscience qui doit habiter tout un chacun. Quand tu meurs, c’est fini ! C’est pourquoi il faut laisser des traces positives.
Guinéeenews : alors qu’en dites-vous de la richesse et du succès ?
Camara Mohamed ‘’Diango’’ : la richesse est un avantage dans la vie. Il y a beaucoup de richesses dans la vie. La santé est une richesse, l’argent est une richesse, l’expérience est une autre richesse et seulement qu’il faut savoir exploiter la richesse.
Le succès est ce phénomène dur à avoir et difficile à gérer. Pour moi, le succès me pousse à travailler davantage.
Guinéenews : parlez-nous de votre famille… Il semblerait que vous avez 4 femmes, une conséquence immédiate de vos récents succès (rires) ?
Camara Mohamed ‘’Diango’’ : Astakhfourlayi 3 fois. Nous sommes toujours victimes de chantages. Rassurez-vous…, je me suis marié à une femme et je suis père de trois enfants.
Guineenews : avez-vous un cri de cœur ou une doléance à formuler en faveur de la culture guinéenne ?
Camara Mohamed ‘’Diango’’ : j’aimerai dire à tous les Guinéens, d’accompagner les artistes et surtout le gouvernement par rapport à l’aspect financier. A mes frères artistes, je conseillerai de choisir les thèmes de composition qui soient éducatifs, ludiques… Evitons les emprunts pour mieux valoriser notre ou nos identités culturelles guinéennes.
Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guineenews.