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Guinée : pourquoi les usines en héritage du PDG étaient ingérables pour le CMRN?

Rien n’est fabulateur, voire affabulateur et bonimenteur plus qu’un scientifique ou un historien intéressé et partisan. Charles Darwin, xénophobe comme pas beaucoup, ne fait pas exception, c’est même l’illustration. Il suffit de lire ses premières notes quand il avait vu pour la première fois les Indiens d’Amérique du sud pour comprendre. Cette xénophobie l’a conduit à conclure hâtivement sa théorie sur l’Evolution des êtres vivants dont l’énoncé central est : «l’Homme descend du singe; l’Afrique est l’habitacle des singes, c’est le berceau de l’humanité». Cette théorie a été sérieusement remise en question avec la découverte post Darwin de l’ornithorynque et de l’échidné, des mammifères à bec de canard, qui pondent des œufs, des créatures inclassables, auxquels les scientifiques ont été obligés de créer une nouvelle classe pour les loger : les monotrèmes.

Il n’y pas que les naturalistes qui sont dans leurs petits souliers, mais aussi des archéologues, puisqu’une équipe d’archéologues américains viennent de découvrir, en 2013, en Afrique du sud, les squelettes complets et bien conservés d’une quinzaine d’individus d’une nouvelle classe d’hominidés nommée « Homo naledi ». Tout de cet homo naledi est humain : crâne, dents, pieds. La seule différence est que les phalanges des doigts sont légèrement recourbés comme ceux de l’orang-outang, ce qui jette un autre doute plus sérieux sur le schéma de l’Evolution (de la station verticale). La datation de cette découverte bouleversera toutes les théories précédentes.

Ceux qui se basaient sur cette théorie (déjà surannée) pour soutenir que « l’Afrique est le berceau de l’homme et l’Egypte le berceau de la civilisation universelle », ont-ils tenu compte de la date de l’apparition de l’écriture, qui viendrait de la Mésopotamie, 300 ans plus tôt ? Savent-ils que la civilisation de Ur Namur a existé avant celle des Egyptiens ? Quant à l’antériorité de la momification des corps, il ne reste qu’à déterminer pourquoi la pyramide avait voulu ressembler à la montagne, et quel mystère cache la base d’une montagne et d’une pyramide… Les Chinois viennent de découvrir des « corps embaumés qui ont conservé leur fraîcheur de boucherie », ce qui ne signifie pas que les connaissances scientifiques et techniques ne sont pas de commune mesure avec cette de la momification ?

Enfin, pourquoi les scientifiques, qui s’étaient entendus pour désigner Pluton comme la neuvième planète du système solaire, sont revenus sur cette décision ? Pourtant, ces astrologues se sont longtemps basés sur Pluton comme planète pour prévoir et prédire l’avenir des hommes: « Taureau, Pluton s’attaque à vos finances, mais vous avez les moyens de le contrer.»

 On aura le temps de rassembler toutes les contre-vérités des historiens et des scientifiques dans un bouquet, un de ces jours.  Ces quelques exemples ne suffisent peut-être pas à tout dire sur les scientifiques et les historiens qui ont une cause à défendre, mais revenons au sujet du jour :

La Guinée traverse la période la plus incertaine de son histoire. Le manichéisme est un exercice national. Il y a qui défendent et d’autres qui combattent mordicus tout du Parti Démocratique de Guinée (PDG). Nous ne vous invitons pas sur ce terrain, mais seulement sur la gestion de l’héritage matériel.

 On a entendu les jeunes parler des usines que le PDG a laissées en héritage et qui ont été bradées. Ils en parlaient à tort et à travers. Il faut rectifier le tir :

Au lendemain du 3 avril 1984, toutes les unités industrielles de la Guinée étaient au bord de l’effondrement causé par le manque de rentabilité, par des effectifs pléthoriques, par la gabegie et les détournements à grande échelle et aussi par la vétusté.

La politique de l’économie planifiée par l’Etat comme employeur était désastreuse. Tous les sortants des institutions de formation, des écoles professionnelles et des universités étaient automatiquement embauchés par la Fonction Publique ou dans les différents corps habillés. Inutile de revenir sur le sujet, qui a été déjà abordé précédemment.

Quant aux unités industrielles dont certains gardent une nostalgie vivante, c’était une autre paire de manches. L’imprimerie Patrice Lumumba, pour ne citer que celle-là, à l’image de toutes les autres usines, fruits de la coopération avec les pays de l’est, était dans une obsolescence qui datait d’on ne sait quand. Les pièces de rechange faisaient cruellement défaut. Si les travailleurs arrivaient tout de même à trouver moyen d’en tirer profits personnelles pour joindre les deux bouts, la production au niveau national était problématique.

 Au CFP de Donka et de Ratoma, des machines de mécanique générale n’arrivaient plus à tourner une seule pièce, comme au chemin de fer de Conakry. L’embargo des pays occidentaux de 1982 jusqu’à la chute du Mur de Berlin ne favorisait rien. C’est dans cette période cruciale que le CMRN était arrivé au Pouvoir. Et ça pesait lourdement sur les militaires nullement préparés à la gestion d’un pays exsangue. Ils n’avaient ni l’expérience ni les moyens de renflouer ces usines, encore moins conserver toute cette pléthore de fonctionnaires et d’’ouvriers.

De l’huilerie de Kassa, qui ne fonctionnait même plus, jusqu’aux usines de meuble et de textile de Sofonia et de Sanoya, briqueterie de Cobaya, la conserverie de Mamou et autres, toutes avaient cessé de tourner bien avant la chute du PDG. Dire que les militaires ont bradé ces acquis honorables, c’est vouloir éluder, ou cacher les faillites. On pense que Sékou est parti au bon moment  parce qu’on ne sait comment il allait se dédire sur la gestion nouvelle qui s’imposait, au bord du gouffre qu’il était.

Si Alpha Condé prétend réactiver ces usines, ce n’est pas exactement les termes qu’il faudrait utiliser, puisque rien ou presque n’est réutilisable. Même les infrastructures sont à restaurer. Quant aux machines, il faudrait des nouvelles qui n’ont rien à voir avec celles qui existaient. En 1984, les militaires n’avaient pas les opportunités de financement que maintenant.

Donc, tous les facteurs mis les uns sur les autres : obsolescence, vétusté, dégradation, pléthore du personnel et de gabegie tous azimuts, il était pratiquement impossible de renflouer toutes ces tares en héritage. On reconnait cependant que si les militaires n’ont pu rien faire, leur innocence et leur responsabilité doivent être relativisées, puisqu’ils en ont profité, à nombreux endroits, mais pas au degré qu’on veut leur faire porter le chapeau.

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