Après une première publication qui a provoqué l’ire du gouvernement en 2017 et une autre « intermédiaire » plus flatteuse en 2019, l’indice de gouvernance des ressources naturelles en Guinée vient d’être rendu public en visioconférence par NRGI (institut de gouvernance des ressources naturelles).
Selon l’indice dont le contenu avait été révélé au gouvernement hier mardi, la Guinée fait un bond en avant et entre dans la catégorie des pays dont la performance est considérée comme satisfaisante. Même si, l’aspect gouvernance a du mal à suivre le tempo.
Dans son communiqué de presse NRGI partage « … les résultats et les recommandations de l’Indice de gouvernance des ressources naturelles 2021 pour le secteur minier de la Guinée. » Précisant d’entrée qu’il s’agit d’une étude qui concerne le secteur bauxitique. « Dans l’Indice de gouvernance des ressources naturelles 2021 (RGI), la Guinée gagne 6 points par rapport à l’évaluation intermédiaire de 2019 et réalise un score de 62 sur 100. »
Ce qui fait que, précise le document, « le pays accède ainsi à la tranche de performance supérieure « Satisfaisant ». Cependant, sa progression est moins importante qu’entre le RGI 2017 et l’évaluation intermédiaire de 2019 (+12 points) ».
Ce décor planté, l’indice révèle dans les détails que les performances permettent à la Guinée d’être mieux notée dans sa gestion en général, il reste encore des volets où il y a beaucoup d’efforts à faire.
Ainsi, indique l’ONG, « l’avancée la plus remarquable depuis l’évaluation intermédiaire de 2019 concerne l’application de l’article 165 du Code minier de 2011/2013 relatif aux transferts de revenus miniers aux collectivités locales. C’est ainsi que la composante « Gestion des revenus » enregistre une forte progression, de 52 à 71 points et rejoint la tranche « Satisfaisant ». Alors que la composante « Conditions générales de gouvernance » demeure dans la tranche « Faible », la composante « Réalisation de la valeur » se maintient solidement dans la plus haute tranche « Bien » avec un score de 80. Enfin, la contraction continue depuis le RGI 2017 de l’écart entre les pratiques et les règles (de – 32 à – 14) est le résultat de la mise en application progressive du Code minier ».
Mais à en croire les auteurs de l’indice, la Guinée peut encore mieux faire dans le futur. C’est ainsi que trois recommandations ont été formulées à l’attention des autorités. Premièrement, « le gouvernement guinéen devrait rendre obligatoire la divulgation des études d’impact et des plans de gestion environnementale et sociale, tout en finalisant les textes d’application du Code de l’environnement de 2019, notamment ceux relatifs aux indemnisations et à la réinstallation des personnes affectées par les projets miniers », suggèrent les auteurs du rapport.
Ensuite, ajoutent-ils, « le gouvernement pourrait accélérer la lutte contre les conflits d’intérêts et la corruption en rendant opérationnelles la divulgation de la propriété effective des titres miniers et les déclarations des participations des personnels de l’Etat dans les entreprises. Enfin, la Cour des comptes pourrait auditer les transferts infranationaux réalisés depuis 2019 », propose NRGI.
A noter que « l’Indice de gouvernance des ressources naturelles de 2021 évalue la façon dont 18 pays riches en ressources naturelles gèrent leurs richesses pétrolières, gazières et minérales ».
Et que si les résultats sur volets « Gestion des revenus » et « Réalisation de la valeur » sont le travail de NRGI, la troisième composante de l’indice qui «analyse le cadre général de la gouvernance, ou environnement favorable», intègre des données produites sur la Guinée, par d’autres institutions et partenaires au développement.