Une femme enceinte de 3 mois, admise à la maternité de l’hôpital régional de Kankan est décédée dans la nuit du samedi 15 au dimanche 16 mai 2021, pour faute d’assistance. La nouvelle nous a été donnée dans l’après-midi de ce dimanche par son époux.
Selon ce dernier, sa femme a été abandonnée par les sages-femmes de la maternité de l’hôpital régional. « Tout a débuté la nuit de la fête de ramadan. Enceinte de trois mois, ma femme a commencé à se plaindre de douleur. On a effectué une échographie hier samedi. Ils nous ont dit que le bébé est mort et qu’il fallait vite l’évacuer du ventre de la maman.
Alors la dame qui était à la maternité m’a demandé de payer 700.000 GNF pour ça. On lui a demandé de diminuer, compte-tenu de notre situation financière. Elle n’a pas accepté. De 23 heures jusqu’à 4 heures du matin, ma femme se tordait de douleur et personne à la maternité n’est venu s’occuper d’elle. C’est ainsi, qu’elle a rendu l’âme dans les environs de 4 heures du matin », témoigne Souleymane Camara, agent au service de la protection environnementale et époux de la défunte.
Une autre source nous a confirmé les mêmes informations. Cette source très proche de la maternité de l’hôpital régional de Kankan qui a requis l’anonymat assure que : « La dame avait effectivement un problème de mort-né. Donc il était question de procéder à une aspiration. C’est une sage-femme que nous appelons couramment Mme Fatou, qui en était chargeé. Elle a dit que le prix est fixé à 700 000 GNF. Le mari qui n’est qu’un garde forestier a fait appel à un de ses frères qui se trouve être aussi un médecin, ils sont allés rencontrer le chef du service de la maternité Dr. Mamdi Souaré. Et puisqu’ils ne sont pas entendus sur le prix avec ce dernier non plus, la dame a été abandonnée. Parce que les membres de la famille de la dame qui se trouvaient à son chevet, ont à trois reprises interpellé la sage-femme, mais en vain. Et voilà le mieux n’a pas été fait, et la femme a succombé. C’est une véritable atteinte au serment d’Hippocrate que nous médecins sont tenus de respecter », a-t-il regretté.
Pour l’heure, la sage-femme qui est pointée du doigt dans cette affaire, est introuvable du moins au niveau du service de la maternité où nous avons effectué une visite.
Joint au téléphone, le chef de la maternité, Dr. Mamdi Souaré, nous a laissé entendre que : « J’ai aussi eu bruit de la nouvelle, mais pour le moment je n’ai rien de consistant sous la main pour me prononcer là-dessus ».