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Violences meurtrières à N’Zérékoré : un rapport accable les autorités civiles et militaires

Les violences enregistrées à N’Zérékoré à l’occasion de la tenue du double scrutin du 22 mars dernier relèvent des cas de violation de droits humains, sur fond de manipulation politique et communautaire. C’est ce que nous retenons d’un rapport de monitoring rendu public ce vendredi 14 mai par des ONGs de défense des droits humains. C’était au cours d’une conférence de presse conjointe animée ce jour à la Maison de la presse.

Après une brève introduction faite par Abdoul Gadiri Diallo, président de l’OGDH (organisation guinéenne de défense des droits de l’homme), c’est Me KONE AIME CHristophe Labilé de l’ONG avocat sans frontières qui a fait lecture du résultat des travaux d’enquête. De cet exercice, il ressort que ces événements qui ont eu lieu dans différents quartiers de la ville N’Zérékoré ont fait 36 morts, 129 blessés et plus de 127 arrestations dont 87 libérées dans des conditions tout au moins douteuses.

Au cours de cette « … campagne politique qui s’est transformée en violences communautaires », le rapport fait également état de beaucoup de dégâts matériels, y compris des lieux de culte et des maisons d’habitations incendiés, pillées et vandalisés.

Des faits graves qui se seraient déroulés avec la complicité des autorités civiles et militaires de la capitale régionale forestière… Le rapport dénonce « la partialité et l’usage des armes non conventionnelles par des forces de l’ordre. » Sans oublier l’arrestation et la détention illégales et dans des endroits inappropriés comme le camp militaire de la ville. Avec l’implication directe du maire de la commune urbaine Moriba Albert Délamou, et du gouverneur Ismael Traoré, finalement muté de la région

Les enquêteurs ont aussi indexé « des chasseurs traditionnels « donzo » et des ex-combattants de l’ulimo et d’autres civiles accusés de détention et d’usage d’armes blanches et d’armes de guerre pendant ces violences.

Dans le même registre, le déplacement pour Kankan des personnes arrêtées à l’insu du juge d’instruction a été cité parmi les violations des règles et procédures en la matière. L’équipe d’enquêteurs composée d’avocats, de sociologues, de juristes et d’autres activistes des droits de l’hommes expérimentés et connaissant parfaitement la région forestière, a dénoncé dans ce document une violation des dispositions de la déclaration universelle des droits de l’homme, des dispositions de la constitution de 2010 alors en vigueur et du code de procédure pénale.

Dans les perspectives, les enquêteurs qui ont fait mention de la faiblesse des moyens matériels et logistiques parfois fournis par des ressortissants de la région préconisent une enquête internationale et une procédure judiciaire en bonne et due forme pour identifier et sanctionner les coupables. Et plaident aussi pour un travail de fond en vue d’une la réconciliation et la cohabitation pacifique dans la zone.

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