La direction préfectorale de la santé de Siguiri s’indigne et s’inquiète du non-respect de la mesure de fermeture des frontières, notamment au niveau de Kouremalé.
Cette situation relance les débats sur l’épineuse problématique de la porosité des frontières au niveau de la sous-région.
La fermeture des frontières déclarée par le président de la république dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire liée à la pandémie du coronavirus, est prise à la légère à la frontière de Kourémalé. Nos investigations sur place, on permit de constater que des véhicules auraient un accès libre au territoire guinéen, par le laxisme des forces de défense et de sécurité chargées de sécuriser le corridor frontalier.
En ce qui concerne les véhicules et taxis motos, la règle est pris à la légère. Les embarcations se font toujours comme d’habitude avec le même surnombre de passagers.
Au poste de contrôle, on nous a fait croire que tout se passe bien malgré nos remarques sur ce qui saute aux yeux.
« Depuis que le président de la république a parlé, nous avons pris des dispositions, on ne laisse rien passé. Les règles d’hygiène sont respectées et nous procédons à travers une patrouille mixte pour contrecarrer les taxis motards qui prennent les passagers pour dévier le poste de contrôle », assure le colonel Ibrahima Sory Touré, commissaire spécial de police de Kourémalé.
Ce discours est le même que nous a servi la douane et la gendarmerie aussi. Mais le hic est que la réalité sur le terrain nous montre le contraire de ce qui est avancé par les services de sécurité et la douane.
L’inquiétude de la direction préfectorale de la santé
Face à ces irrégularités, la direction préfectorale de la santé de Siguiri s’indigne et pointe du doigt la porosité de la frontière de Kourémale.
« Il faut que nous facilitions la mise en œuvre des mesures pour endiguer cette pandémie. Au-delà du lavage systématique des mains, les forces de défense et de sécurité doivent jouer leur rôle, car le constat est amer à la frontière, elle est poreuse jusqu’à présent les gens continuent à entrer sur le territoire. Nous avons effectué des missions d’investigations, et c’est vraiment décevant ce qui se passe », déplore docteur Moussa Cissé, directeur préfectoral de la santé de Siguiri.
« Toutes les alertes que nous gérons sont passées par Kourémalé. Il n’y a pas d’enregistrement. C’est la participation communautaire qui permet à l’équipe sanitaire de suivre ces six alertes. L’OIM fait les enregistrements de 8 heures à 18 heures. Et ceux qui passent la nuit? », s’interroge docteur Abdoulaye Diakité, médecin chargé des maladies.
Il faut rappeler que la situation devient inquiétante dans la préfecture de Siguiri, dans la mesure où cette frontière située à environ 100 kilomètres de la commune urbaine est une porte d’entrée de gens dont certains sont suspectés d’être porteurs du covid19.