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Après le grand guignol électoral : La Guinée sous les coups de boutoir de la communauté internationale

Le double scrutin du dimanche ne fut qu’un grand guignol électoral qui s’est malheureusement terminé dans un bain de sang. Ces élections dignes d’une démocratie en peau de lapin, ont été conspuées par la France et plusieurs ONG de défense des droits humains, dont Amnesty International et la FIDH, j’en passe et des meilleurs.

Le double scrutin du 22 mars s’est déroulé dans une atmosphère apocalyptique. Au-delà des manœuvres du pouvoir, visant à édulcorer le bilan macabre des incidents post-électoraux, la réalité serait toute autre. Car, en plus de la quinzaine de morts dont la plupart par balles, enregistrées dans la capitale, en provinces, le nombre de personnes tuées dans les affrontements à relent communautaire, demeure pour le moment non exhaustif. Au-delà, de la vingtaine de victimes dénombrées par des sources hospitalières. Le gouvernement de son côté, a parlé de 4 morts, des dizaines de blessés et la saisie des armes !

Le Front national pour la défense de la constitution (Fndc) dans sa déclaration rendue publique, suite à ces élections controversées,  a pointé du doigt ‘’des unités d’élite de l’Armée guinéenne à savoir le Bataillon Spécial de la Présidence (BSP), le Bataillon Autonome des Troupes Aéroportées (BATA) et les Forces Spéciales Guinéennes (FS), d’être les auteurs de ces crimes et exactions  perpétrés contre les citoyens.’’

La déclaration conjointe signée de la FIDH, de l’OGDH et du MDT et intitulée « Guinée : les acquis de la démocratisation de 2010 remis en cause », s’inscrit dans la même veine.

Ces organisations écrivent noir sur blanc que « les résultats du double scrutin partiellement boycotté du 22 mars semblent connus à l’avance. Ils semblent également consacrer la voie vers une nouvelle mandature du Président Alpha Condé, 82 ans, en levant l’interdit constitutionnel d’une troisième candidature, et en lui offrant un parlement très majoritairement acquis à sa cause. En verrouillant ainsi l’espace politique, ces élections contribueront sans doute à isoler le pays sur la scène internationale, tout en faisant peser sur lui le risque d’un nouveau cycle de violences politiques graves », s’indignent la FIDH et ses partenaires locales.

Dans la foulée, Drissa Traoré, Secrétaire général de la FIDH déclare que « le rôle croissant joué par les forces militaires tout au long des élections nous laisse craindre un retour à la militarisation de la vie politique Guinéenne et aux années de répression. Nous appelons le gouvernement guinéen et les forces d’opposition à tout faire pour éviter de nouvelles violences, à renouer avec un dialogue politique constructif, et à œuvrer dans l’intérêt des populations guinéennes dans leur ensemble ».

Fabien Offner, chercheur au Bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a aussi réagi à propos des élections législatives et du référendum en Guinée, en exhortant ‘’les autorités guinéennes à enquêter de manière approfondie sur le recours présumé à une force excessive par les forces de sécurité. Des élections qui ont fait une dizaine de morts et blessés dont certains par balle hier 22 mars, jour du référendum mais aussi les jours précédents’’, a-t-il déploré.

Pour Fabien Offner « si ces informations se confirment, ce ne serait pas la première fois que les forces de sécurité se rendent responsables de telles pratiques. Les Guinéens doivent pouvoir organiser des manifestations sans que les forces de sécurité ne fassent usage d’une force disproportionnée et excessive. »

La France aussi n’est pas passée du dos de la cuillère dans sa réaction, rendue publique au lendemain de ces élections entachées de sang.

Dans son communiqué, le Quai d’Orsay  ‘’condamne les actes de violence qui ont entraîné, durant cette journée, la mort de plusieurs Guinéens.’’

Ajoutant que ‘’le caractère non inclusif de ces élections et non consensuel du fichier électoral, ainsi que le rôle joué par des éléments des forces de sécurité et de défense excédant la simple sécurisation du processus, n’ont pas permis la tenue d’élections crédibles et dont le résultat puisse être consensuel. La France relève aussi l’absence d’observation régionale et internationale à l’occasion de ce double vote’’.

Malgré ces violences qui ont terni ce vote, le gouvernement guinéen tente d’enfouir la tête dans le sable, pour juger de la crédibilité de ces élections. Nulle part, on ne sent une volonté de faire la lumière sur les tueries et les exactions commises sur les paisibles citoyens. Tout ça pour des velléités de conservation d’un pouvoir qui a perdu de sa superbe…

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