Les différentes manifestations organisées en Guinée ont généralement enregistré des violences conduisant des fois à des morts. Et les meurtriers courent toujours sans qu’ils ne soient inquiétés outre mesure par la justice. L’Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB), dans une déclaration, a lancé un appel à l’arrêt de ces violences qui sévissent dans le pays depuis l’ère Sékou Touré.
« Nous sommes profondément choqués par les violences qui émaillent les marches du FNDC, des partis politiques ou lors des différentes élections survenues par le passé en Guinée. Ces violences nous rappellent les barbaries perpétrées par le régime de Sékou TOURE incarné par le sinistre Camp Boiro », indique l’AVCB, avant de dénoncer les kidnappings érigés en mode opératoires des OPJ et les déportations des personnes interpellées dans des camps militaires : « Les arrestations actuelles, réalisées par des commandos armés et cagoulés en dehors de toute légalité, bafouent les principes élémentaires des droits de l’homme en Guinée. Les personnes ainsi kidnappées sont conduites dans le redoutable camp de Soronkoni à Kankan, ou au camp Makambo à Boulbinet comme la période sombre du PDG pendant laquelle nos parents étaient conduits au Camp Boiro, au camp de Kindia ou dans d’autres centres de torture et d’emprisonnement éparpillés à travers la Guinée. Dès lors, l’Association des Victimes des Camps Boiro (AVCB) voudrait par le présent appel, attirer l’attention du Gouvernement sur les conséquences graves des violences d’ÉTAT qui ont tant endeuillés de nombreuses familles. Notre association appelle à l’utilisation par les autorités de moyens conventionnels de maintien d’ordre, et dans le strict respect des droits des citoyens. »
Pour mettre fin aux différents conflits, l’AVCB estime qu’il faut passer le dialogue car « tout conflit connait son épilogue autour d’une table de négociation. »
Dès l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir, une commission de réflexion sur la réconciliation nationale a été constituée. Mais les conclusions de celle-ci sont restées dans les tiroirs. L’AVCB pense pourtant que la réconciliation nationale est un passage obligé et invite le gouvernement à mettre une justice transitionnelle : « L’AVCB interpelle les autorités afin de mettre en place une justice transitionnelle, une véritable conférence ‘’Vérité, Justice et Réconciliation’’, seule capable de revisiter l’histoire des violences d’État en Guinée, d’établir des mécanismes et des responsabilités dans l’exécution de ces violences, d’apporter les solutions à même de réconcilier le Peuple avec ses gouvernants et chasser les pratiques de la Première République de la marche des affaires du pays. »