Depuis plusieurs jours, des voix ne cessent de s’élever au sein des représentants du Conseil communal de Kankan. Installée dans une ambiance très polémique à l’issue des communales de février 2019, le maire, Mory Kolofon Diakité, est accusé par la quasi-totalité des conseillers de l’opposition de gestion financière opaque et dictatoriale.
« La mairie de Kankan se trouve actuellement dans la désolation. Le maire est omnipotent, omniscient et omniprésent. Il est au four et au moulin à la fois. Aucun conseiller n’est informé de la gestion financière de la mairie. Les montants qui sont encaissés, et les montants décaissés, personne n’est mis au courant», a ainsi dénoncé, Lanciné Condé, conseiller communal issu du bloc libéral (BL).
Même son de cloche du côté du conseiller membre de l’UFDG, Antoine Dôbô Guilavogui. Selon lui, Kolofon a caporalisé les finances de la mairie. « Moi, je dis qu’il n’existe pas une mairie fonctionnelle à Kankan. Tout est caporalisé par le maire. Tout est lui, tout part de lui. Regardez, aucun conseiller ne peut prétendre connaitre le budget de la mairie. Personne ne connait le budget. Même les recettes qui proviennent des différents marchés de la commune, personne ne connait. Aucune commission n’est fonctionnelle », regrette-t-il.
Face à toutes ses accusations, Mory Kolofon Diakité, fait mine de rien et réplique en ces termes : « Tout va très bien à la commune. Je sais très bien que nous sommes en démocratie. C’est pourquoi, il ne faut pas oublier que le RPG est majoritaire à la commune de Kankan. Nous procédons au vote avant d’entreprendre quoique ce soit. Moi, je ne suis pas gestionnaire. Il existe un représentant du ministère de l’Economie et des Finances, en la personne du receveur communal qui reçoit les fonds, les instructions et qui diligente les dépenses ».
A savoir de qui le receveur recevrait des instructions pour enregistrer des entrées et ordonner des sorties de fonds. A noter qu’aux dernières nouvelles, tous les conseillers issus de l’opposition, se sont tous retirés de l’équipe communale pour protester contre ce qu’ils appellent « le règne d’un seul homme ».