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Attaques contre des leaders du FNDC : Vers une plainte contre les auteurs au TPI de Kissidougou

Comme nous annoncions dans une de nos précédentes dépêches, en mission de sensibilisation de leurs militants, dit-on, une délégation de leaders  politiques membres du Front national de défense de la Constitution (FNDC), avait été prise à parti par un groupe de jeunes surexcités, mercredi 19 février, au centre-ville de Kissidougou. Plus de deux semaines après, les victimes disent avoir engagé une poursuite judiciaire contre les auteurs et commanditaires de ces actes.

 

« Nous avons fait intervenir d’abord des huissiers de Justice. Il faut faire le constat. Aujourd’hui, les crimes, les génocides à travers le monde ont été commis après un discours. C’est, à chaque fois, la suite logique d’un discours de mépris, d’un discours de déshumanisation. Ça s’est fait comme ça en Allemagne, au Rwanda, ça se passe partout où les gens s’apprêtent à poser un acte. Les gens ont parlé sur les réseaux sociaux. Premier constat, les huissiers de justice ont fait toutes les captures d’écran de ce que les gens ont dit. On a trouvé les éléments sonores des déclarations de certains. Et, les huissiers de justice ont écouté plusieurs témoins avec une triangulation. Cela a permis de savoir, à peu près, qui sont les exécutants, qui sont les Commanditaires », explique Dr Faya Millimono, président du BLOC Libéral (BL).

Selon lui, le dossier est maintenant au niveau de l’avocat qui est en train de préparer la plainte pour la soumettre au Tribunal de première instance de Kissidougou.

« Les auteurs et les instigateurs sont connus parce qu’ils ne s’en cachaient pas. Il y en a qui ont commencé à faire les commentaires et continuent même de faire des commentaires dans les cafés, se tapant même la poitrine. Après avoir vu tous ceux qui ont été tués dans ce pays, après tous les crimes qui ont été commis, il n’y a jamais eu une enquête qui ait abouti. Des marchés ont été incendiés, jamais quelqu’un n’a fait face à la Justice pour répondre aux questions des magistrats. Donc il y a des gens qui pensent que la Guinée est devenue du n’importe quoi, donc on peut faire n’importe quoi. Nous, nous sommes dans ce combat, c’est pour que la démocratie soit guinéenne, pour que l’Etat de droit soit guinéen. Et donc, nous utilisons toute la pédagogie nécessaire pour y arriver. Nous portons plainte », annonce Dr Faya.

Après que plusieurs cas de crimes et d’agressions de responsables et militants de l’opposition sont restés impunis, l’optimisme est-il permis que soit justice soit faite un jour? Le leader du BL reste optimiste.

« On a porté plainte à plusieurs occasions. Quand les militants du BL ont été violentés à Guèasso, nous avons toutes les preuves, les photos, nous avons porté plainte. Encore-là, l’huissier de justice a fait le travail. Ils ont mis le pied là-dessus à Lola. Il y a eu des cas à Kissidougou, on a mis le pied là-dessus, il y a eu des cas à Guéckédou, on a mis le pied là-dessus, ici à Conakry, on met le pied là-dessus. Mais un jour, tout cela sera instruit et les gens feront face. La constitution que nous défendons a fait des crimes de sang et des crimes économiques, des crimes imprescriptibles. Il y en a même qui auront la canne à main, quand ils achèveront leurs jours derrière les barreaux», estiment-il.

Rappel des faits

En effet, la délégation composée des leaders de l’UPG  de feu Jean-Marie Doré, du BL, de l’UGDD, de UDGP, du parti CADRE et du parti « Les Valeurs Communes », se rendaient en région forestière, dans le cadre, disent-ils, de rencontrer les chefs religieux, les sages pour, non seulement expliquer les raisons de leur non-participation au double scrutin du 1er mars, mais aussi sensibiliser leurs structures à la base.

Au sortir de la rencontre avec les Curés de l’Eglise Catholique et les Pasteurs de l’Eglise Evangélique, la délégation se rendait chez le sage quand elle a été freinée par un groupe de jeunes surexcités qui avaient érigé un barrage au niveau du rond-point liant les routes de Kankan et Guéckédou.

« Ici ce n’est pas Labé ! Ici il n’y pas de pagaille, retournez !», tels étaient les slogans que scandaient le groupe de jeunes avant d’intimer l’ordre à la délégation de rebrousser chemin. Pendant ce temps, les jeunes avaient commencé à briser les parebrises par des cailloux. Obligés de reprendre la route de Faranah, les véhicules ont même été pourchassés par des motards durant la traversée de la ville. Arrivés au niveau de la station Total à la sortie de la ville, alors que les leaders s’approvisionnaient en carburant, un autre groupe de jeunes venus en appui, à bord d’une voiture, ont commencé à appeler au renfort pour s’attaquer aux leaders. C’est dans ces conditions, comme dans un film d’action, sous des pluies de cailloux que la délégation a repris le chemin de Faranah, après avoir dévié un autre barrage que d’autres jeunes étaient en train d’ériger à l’aide des troncs d’arbre sur la route de Faranah pour empêcher les leaders de pouvoir s’échapper.

Bilan des attaques, trois membres de la délégation avaient été blessés alors que les deux véhicules de la mission avaient été complètement endommagés.

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