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Siguiri : la gestion de la mairie remise en cause

Personnel pléthorique, évasion fiscale et dépenses colossales sont considérés comme étant les freins à la réalisation des projets de développement dans la commune urbaine de Siguiri. En clair c’est la gestion des finances de la mairie qui est remise en cause.

A la mairie de la commune urbaine de Siguiri, le personnel est au-dessus de la norme. Selon nos enquêtes, le secrétaire général de la commune urbaine et le maire refusent de faire une compression.

« Au cours du conseil communal, il y a eu une recommandation par rapport à la réduction du nombre du personnel à la mairie. Mais, jusqu’à présent cela n’est pas fait. La conséquence est que ça engrange des dépenses inutiles, par rapport aux salaires », a déclaré un conseiller sous anonymat.

Alors que dans le nouveau budget primitif de 2020, excepté les 41 conseillers communaux, il est noté la prise en charge de 72 agents comme personnel permanent pour un salaire annuel de 339.600.000 fg, pour seulement la mairie de la commune urbaine de Siguiri, ce nombre a été gonflé d’une quarantaine d’agents de la police communale.

Parlant de l’évasion fiscale, le service des recettes est incapable d’atteindre la prévision budgétaire annuelle. Malgré la floraison des boutiques, magasins et autres occupations des emprises publiques dans la ville.

En 2019, la mairie de la commune urbaine de Siguiri a prévu un budget de 11 milliards dont le budget prévisionnel arrêté à (6.823.374.356 fg) et un plan annuel d’investissement de 4.215.594.643 fg qui devait être répartie entre 10 actions.

Dans un document dont guineenews s’est procuré, sur la situation budgétaire de la commune urbaine de Siguiri, il est fait mention d’un taux de réalisation de 36, 40 % avec seulement 2.484.039.739 fg dépensés sur les 6.823.374.356 fg.

Selon le même conseiller anonyme, la perception des recettes à Siguiri est devenue un problème. Et que parfois, les percepteurs de ces taxes ne feraient pas de compte rendu fidèle. En plus, il n’y aurait aucun critère de choix des « percepteurs », à en croire cette même source.

« L’ensemble des investissements en 2020 sont issus du fonds de l’ANAFIC. Ça sent une gabegie financière à ce niveau. Nous allons mettre à la place publique au moment venu. Ensuite, personne ne peut te dire à quel montant le véhicule du maire a été acheté. Et plus, au-delà de l’évasion fiscale qui est palpable, l’attribution des marchés fait l’objet de débat », a-t-il déploré.

Si pour le moment, la mairie n’a pas voulu énumérer les réalisations faites par l’exécutif communal en 2019, il est important, en revanche, de souligner que certains de ses cadres se sont évertués à apporter quelques explications aux différentes irrégularités qui y prévalent.

C’est le cas par exemple du Secrétaire général de la commune urbaine qui lie la pléthore du personnel au recrutement d’une quarantaine de policiers communaux.

« La pléthore du personnel est liée à la situation de la police communale qui avoisine la quarantaine. Sinon, nous sommes même en manque d’administrateurs. Il y’a des départements qui ne sont pas représentés ici par manque de cadres », a précisé Tounkara Almamy en parlant de la situation de son personnel jugée pourtant déjà pléthorique par certains observateurs.

Pour sa part, le receveur communal de Siguiri Ousmane Magassouba, justifie le faible taux de recouvrements par le faible taux de réalisation de la prévision budgétaire.

« Dans la prévision, il y avait deux marchés ciblés dont le marché Djoliba et celui de Sokoura. Mais malheureusement, même un franc n’a pas été obtenu au niveau de ces deux marchés. Et c’est la même situation au niveau des taxes de stationnement. Donc, tous ces facteurs ont fait que le pourcentage de recouvrement a été bas », a-t-il affirmé en substance.

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