Le secrétariat général à la Présidence chargé des services spéciaux de lutte contre la drogue, le crime organisé et l’office de répression des délits économiques et financiers a signé ce vendredi 10 mai un partenariat de collaboration avec une ONG (Organisation Non-Gouvernementale) internationale afin d’inverser la tendance évolutive du trafic et de la consommation abusive des drogues en Guinée.
D’après Farimba Camara, Directeur de l’Office Central Anti-Drogue (OCAD), une enquête sociologique réalisée en 2016 par le bureau d’études ‘’COM’BAK Marketing Guinée’’ a révélé que sur un échantillon de mille répondants composés d’élèves du secondaire, d’étudiants, d’ouvriers, de chômeurs et de sans professions, 52% se droguent, 60%, de 15 à 25 ans, ont déjà consommé la drogue, 11,8% considèrent le cannabis non dangereux pour la santé mais, pire, « bon pour la santé », 32% mentent à leurs parents pour obtenir de quoi payer la drogue, 22% dépensent de 50 000 à 100 000 GNF par semaine pour se droguer.
Bien qu’ayant enregistré de nombreux résultats sur le terrain à travers les différentes saisies de drogues et autres produits toxiques par les services spéciaux chargés de l’application de la loi, a-t-il fait savoir, la répression seule ne cesse de montrer ses limites.
« C’est pourquoi de nos jours, tous les pays se sont faits siens des recommandations de l’ONUDC (Organe des Nations Unies Contre la Drogue et le Crime) pour le renforcement de la prévention parallèlement avec la répression. C’est dans ce cadre que l’ONG dénommée «Le monde sans drogue» s’est inscrite dans de nombreux pays dans la lutte contre la drogue par la sensibilisation et la formation qui font parties de la prévention».
Prenant la parole au nom des ministères de l’Education Nationale, des Affaires Etrangères, de la Santé, de la Sécurité et de la Protection Civile tous présentés dans la salle, le médecin psychiatre, Pr. Mamady Mory Keita a affirmé que la jeunesse guinéenne est beaucoup plus frappée par la consommation de drogue.
« Nous le ressentons avec acuité dans les hôpitaux. Nous avons plus de 23% des malades liés à la consommation de la drogue. En 2005, sur 1 000 patients enregistrés à la psychiatrie, 395 avaient une maladie liée à la consommation de la drogue. 92% de ces malades étaient des bras valides, c’est-à-dire de 15 à 25 ans. 75% de ces malades étaient en situation d’échec scolaire », a-t-il fait comprendre.
Le président Directeur général, représentant de la Fondation internationale pour un monde sans drogue en Guinée Faowly Syllah (une fondation qui est présente dans 156 pays et la Guinée a été le 152ème membre), a fait comprendre que partout où ils sont représentés, le taux de la consommation de la drogue a drastiquement fléchi. « Nous avons l’ambition d’atteindre le maximum de population surtout les couches estudiantine et scolaire. Nous avons des kits de sensibilisation notamment des livrets qui parlent des 12 drogues reconnues à l’échelle internationale… », a-t-il déclaré.