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La grosse colère de Dr Faya contre la junte militaire : « on a l’impression que l’État n’existe pas »

Le leader du Bloc Libéral (BL), Dr Faya Millimono ne mâche pas ses mots contre l’Etat guinéen. Il l’a fait savoir au cours d’un point de presse qu’il a donné ce samedi 30 novembre au son siège de son parti à Conakry.

Selon lui, le général Mamadi doit faire de la sécurité de sa population sa priorité la plus absolue.

« Dans notre pays, nous vivons beaucoup de choses actuellement. Mais ce qui a le plus retenu notre attention, c’est l’insécurité qui est devenue le quotidien du Guinéen. Je vais rappeler un certain nombre de choses. Nous vivons en période transitoire qui a commencé le 5 septembre 2021. Cette période est gouvernée par une charte. Dans laquelle on peut lire à l’article 2 que : les missions de la transition consacrées par la présente charte sont, entre autres, la sauvegarde de l’intégrité du territoire national et la sécurité des personnes et de leurs biens. Le renforcement de l’indépendance de la justice et la lutte contre l’impunité. La promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés publiques. Ça, c’est ce que nous dit la charte qui nous sert aujourd’hui de constitution.

Nous appelons à ce que le président instruise souvent son gouvernement de produire des résultats pour le peuple de Guinée. Nous apprécions cela. Mais ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est que le premier de ces résultats devait être la sécurité de chaque Guinéen. Or, ce n’est pas le cas. Il faut donc que nous précisions que le premier résultat qu’il faille obtenir, que le gouvernement guinéen doit obtenir, c’est celui d’assurer la sécurité de tous les Guinéens et de leurs biens », a-t-il déclaré dès l’entame de ses propos.

« Le Guinéen a peur… »

Poursuivant, il constate : « nos compatriotes qui sont en train de mourir, qui sont en train d’être enlevés, qui sont en train de disparaître, dont on appelle les épouses pour venir constater leur cadavre, eh bien, même s’ils ont construit des routes, ce n’est plus important pour eux. C’est pourquoi la vie humaine est d’abord la chose la plus importante. C’est pour cette raison que nous avons tenu à prendre la parole pour interpeller l’autorité sur cette question…

Le mot n’est pas fort de dire que les Guinéens ont peur. Le Guinéen a peur de quoi ?  Il a peur aujourd’hui en Guinée d’être enlevé. D’être enlevé au sortir d’un hôtel, d’une mosquée, d’une école, d’une église. Il faut le marteler pour que l’autorité qui nous dirige comprenne que beaucoup de choses sont en train de se passer.  C’est certes que nous apprécions, mais aussi longtemps qu’on ne fait pas de la sécurité du Guinéen, de la protection de l’intégrité physique et morale, mentale des Guinéens, on fait très peu ou presque rien… Le Guinéen a peur. Parce qu’on peut bien l’appeler pour dire qu’on a trouvé votre enfant dans les toilettes de l’école violée, étranglée. Cela se fait aujourd’hui dans notre pays. Le Guinéen a peur sur les routes. C’est à travers vous que nous l’apprenons tous les jours ».

L’absence de l’Etat.

« On a l’impression que l’État n’existe pas. Le Guinéen a peur d’être agressé pendant qu’il dort. Et le Guinéen a peur d’être appelé un matin pour être invité à un hôpital, dans une morgue, pour constater la mort soit de son mari, de son enfant. Ç’en est de trop. Il faut que quelque chose soit fait », a-t-il interpellé avant de dénoncer l’indifférence de la justice face à tous ces enlèvements.

« Devant tous ces cas de crime, d’enlèvement, d’assassinat, de mort brutale, l’attitude du gouvernement laisse à désirer. Il n’y a pas d’enquête. Ou si elles existent, nous n’avons jamais entendu parler d’elles. Que ces enquêtes aient abouti à quelque chose. Il n’y a pas de communication transparente pour permettre la traçabilité des choses. La justice est muette. Pourtant elle devait être la boussole. Nous avons besoin que le président insiste auprès de son ministre de la Sécurité, que la sécurité des Guinéens, ça doit être la priorité des priorités. Chaque Guinéen doit être en sécurité, c’est le premier devoir de tout gouvernement », a-t-il conclu.

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