Quand il arrive le 21 septembre 2021 à la tête de la Guinée, le président du CNRD annonce une ère nouvelle. Les chantiers étaient nombreux et les espoirs importants.
Depuis cette date donc, il est passé à l’offensive diplomatique. La politique active de coopération du général Doumbouya replace le pays sur la scène internationale. La Guinée sort ainsi de son isolement diplomatique. Il instaure une politique étrangère dynamique, renforcée par le ballet diplomatique sur le sol guinéen. En trois ans de pouvoir, Conakry est devenu un point de passage obligé des personnalités politiques du monde entier : plusieurs chefs d’Etat s’y sont rendus. Le Général Mamady Doumbouya effectue plusieurs visites de travail et d’amitié qui le conduisent jusqu’à la tribune des Nations Unies.
Cette activité diplomatique a largement contribué au retour des bailleurs de fonds dans le pays. Elle a favorisé l’ouverture de l’économie du pays aux investisseurs, français, turcs, chinois ou américains. Une « éco-diplomatie » mise en œuvre par Moryssanda Kouyaté, le ministre des Affaires Étrangères. «De nombreux pays nous rendent des visites d’amitié et de travail, au cours desquelles sont signés de nouveaux accords de coopération », explique le chef de la diplomatie guinéenne, qui a conclu plusieurs conventions fiscales et juridiques avec tous les pays qui désirent investir en Guinée.
Ces dernières semaines, on assiste au ballet diplomatique au Palais Présidentiel. Si hier la Guinée était isolée, aujourd’hui elle a ouvert la porte à tous les amis. L’objectif est d’atteindre les 90 % à l’horizon 2030.
…Les manifestations politiques au ralenti
Le départ du président Alpha Condé du Palais Sékhoutouréya, le 5 septembre 2021, ouvrait, selon les spécialistes de la politique guinéenne, la voie à l’opposition de continuer le combat sur le terrain. Trois ans après, les meetings, les réunions hebdomadaires, les marches se sont estompées. Aujourd’hui l’ambiance est bien plus calme dans les rues de la capitale guinéenne et partout dans le pays. En ce sens qu’un ancien policier en retraite se dit satisfait de l’atmosphère qui prévaut « Nous on veut la paix, c’est le plus important ». Ce policier du quartier de Dixinn se dit satisfait du « climat de paix qui règne actuellement dans le pays » depuis l’avènement du CNRD au pouvoir.
Homme du terrain lors des séries de manifestations qui ont ébranlé le pays sous le régime Alpha, il se dit soulagé depuis le 5 septembre 2021. Pour lui, le retour de l’armée au devant de la scène, est synonyme d’un nouveau chapitre à écrire : « la prise du pouvoir de l’armée ce 5 septembre, c’était le signe que notre sécurité était assurée ».
Le 5 septembre 2021, incarnait une promesse d’apaisement pour la Guinée. Un espoir nourri par l’enthousiasme des soutiens au CNRD. Dès les premières heures, Cellou Dalein, le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, félicitait les nouveaux maîtres du pays. Il voyait en ce changement brusque le signe « d’un contexte apaisé (…) qui doit nous amener à l’élection rapidement la paix ». Même son de cloche dans les rangs de l’UFR de Sidya Touré quand le député A Sylla, qualifiait l’acte « d’une opportunité qui permettra à l’opposition de prendre ses responsabilités en ce qui concerne la paix sociale ».