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Des panels de haut niveau marquent la deuxième journée des états généraux de l’Agriculture et de l’Élevage 

Lancés hier mercredi 3 juillet 2024, les états généraux de l’Agriculture et de l’Élevage se sont élargis sur la journée de ce jeudi 4 juillet. Ils se poursuivront jusqu’au vendredi 5 juillet prochain.

Cette deuxième journée a été marquée par des panels de haut niveau, axés notamment sur la problématique des infrastructures rurales (aménagements hydro-agricoles et pastoraux, pistes rurales, magasins de stockage, fermes) : quelle approche de durabilité ? ; la recherche agropastorale, transfert de technologies et changement climatique ; les défis liés à l’accès durable aux intrants agricoles et d’élevage, à la mécanisation et état des lieux des institutions nationales d’appui à l’agriculture et à l’élevage, ainsi que la valorisation des produits agricoles et animaux accès aux marchés locaux et régionaux (transformation, conditionnement et amélioration des circuits commerciaux).

L’enseignant-chercheur Dr Mamadouba Conté de  l’Institut supérieur des sciences  agronomiques et vétérinaires de Faranah est un des panélistes à intervenir sur la problématique des gestions des infrastructures rurales, les aménagements hydro-agricoles, les pertes postes récoltes, la conservation des semences.

Dans son adresse, le chef de département génie rural de l’ISAV de Faranah a indiqué que la plupart des infrastructures exécutées ne répondent pas aux normes de construction et de réalisation.

Au regard de cette malheureuse situation, Dr Mamadouba Conté a proposé des solutions idoines : celles de construire des magasins de stockage, à travers les matériaux locaux de construction, mais aussi de faire un suivi réel sur les constructions des infrastructures rurales, et de mettre une politique à ce niveau pour le meilleur suivi.

“Également, des comités villageois de suivi et de construction  doivent être  organisés au niveau de nos communautés rurales, parce que ce sont eux les bénéficiaires de ces infrastructures. Ils doivent veiller sur la qualité de ces infrastructures”, a-t-il formulé.

Au cours du même panel, Dr Boubacar Diallo, ancien fonctionnaire du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage également ancien Coordonnateur du Projet de gestion durable en Afrique de l’Ouest, a porté sa communication sur l’aménagement pastoral qu’il a jugé indispensable pour sauvegarder le bétail, assurer sa survie pendant les périodes de chaleur et atténuer ou régler les conflits entre agriculteurs et éleveurs.

Pour ce panéliste, la Guinée possède beaucoup d’atouts et d’initiatives qui ont été faites pour atténuer ces conflits.

“Donc, il s’agit justement de  les vulgariser et dupliquer. Lorsqu’on prend à l’échelle villageoise, une source d’eau dans un village appartient non seulement aux agriculteurs, mais aussi aux éleveurs. Donc, l’idéal voudrait qu’on aménage et protège ce point d’eau et on applique des règles d’exploitation. On fait en sorte que cette eau soit exploitable et disponible durant les deux saisons. Ce n’est que de cette façon qu’on peut faire de grands investissements comme les forages pastoraux qui peuvent accueillir près de 5000 animaux par jour”, a expliqué Dr Boubacar Diallo.

S’exprimant sur la résolution des conflits entre agriculteurs et éleveurs, il dira que celle-ci ne peut se faire qu’à travers des conventions locales à l’échelle communautaire où l’on peut développer des plans d’occupation ou d’affectation des sols.


“Cela va consister à réunir les communautés pour procéder à des affectations territoriales pour délimiter les espaces agricoles et de l’élevage. Cela permettra non seulement de protéger les sources d’eaux tout en impliquant les autorités locales sociales, religieuses et toutes les parties prenantes à l’échelle communautaire”, a-t-il enseigné.


Mme Doré Thérèse Gbèhara est une agripreneure qui a assisté à ce panel. Elle en a profité pour énumérer certaines préoccupations qu’elle éprouve dans son travail, préoccupations liées notamment aux conflits entre les éleveurs et les agriculteurs.

“Parce que souvent, les agriculteurs laissent les animaux divaguer, et qui ravagent tout sur leur passage lorsque nous travaillons sur nos champs. Jusqu’à présent, nous n’arrivons pas à trouver de solution par rapport à ces conflits-là. On aimerait vraiment que les autorités prennent des dispositions pour qu’aujourd’hui, ces conflits, surtout dans la préfecture de Lola où je suis en train d’évoluer, que l’État puisse trouver des solutions par rapport à ça”, a-t-elle émis.

 L’autre préoccupation soulevée par Mme Doré, c’est par rapport à la plaine de Monchon, où elle est en train de travailler sur 100 hectares de riz.

“Mais la plaine n’est pas aménagée. Chaque année, dès qu’il y a la saison pluvieuse, nous constatons déjà qu’il y a une grande quantité d’eau sur les plaines. Et souvent, même vers novembre, décembre, il arrive encore qu’il y ait de l’eau dans les plaines et on a des difficultés à faire la récolte de nos produits. Donc, pour ne pas perdre nos récoltes, il faut que l’État essaie d’aménager la plaine de Monchon pour que nous autres, lorsque nous travaillons, que nous puissions maîtriser l’eau sur cette zone-là. C’est très important pour nous”, a-t-elle formulé en guise de recommandation. 

Le deuxième panel de la journée a connu le passage de la Ministre de l’Environnement et du Développement durable et de son homologue des Transports, porte-parole du Gouvernement.

Dans sa communication,  la ministre Djami Diallo a déclaré que la déforestation a un impact négatif sur les ressources en eau qui sont bien entendu cruciales pour les activités  agropastorales.

“Le calendrier agricole est  par exemple fortement perturbé,  les pluies sont tardives et elles sont là pour des périodes plus courtes. Cela a un impact direct sur le cycle végétal de la plupart des variétés de cultures. Le tarissement également des cours d’eau que nous connaissons entraîne le fait que le bétail ne trouve pas d’eau », a-t-elle rappelé.

“En termes de solution,  il est important que nous allions vers une agriculture appelée plus intelligente pour faire face aux phénomènes de changements climatiques.  Et cela consiste essentiellement à développer des stratégies pour s’adapter aux réalités d’aujourd’hui qui nous sont  imposées par le changement climatique et cela passe par le choix des semences et le choix des variétés qui sont aujourd’hui à cultiver dans notre pays“, a enseigné Djami Diallo, ministre de l’Environnement et du Développement Durable.

Pour sa part, le ministre des Transports, Ousmane Gaoual Diallo, a partagé des réflexions sur nombreux sujets, notamment comment nourrir une population de plus en plus urbaine et sédentarisée en comptant sur le potentiel agricol de notre pays, en lien avec un environnement plus maîtrisé et mieux géré avec une réduction considérable des effets de serre, qui constituent les préoccupations de l’État. 

Tout le plaisir a été pour le porte-parole du Gouvernement d’écouter les éminents professeurs d’universités et des chercheurs qui ont également partagé avec l’assistance, les préoccupations sur ces sujets d’actualité dans notre pays et ailleurs.

“Notre population a besoin d’alimentation, et les moyens de transport actuels disponibles sont assez destructeurs de l’environnement, parce que producteurs d’effets de serre [dans] un environnement de plus en plus exigeant et qui réclame son entretien et son maintien pour les générations futures. Et nous, en raison des connaissances actuelles, nous devons concilier ces deux modes de transport, mais avec des réflexions qui sont très poussées pour réduire par exemple la fréquence des véhicules,  avoir des véhicules à de très gros tonnages ou développer des moyens alternatifs comme le chemin de fer pour drainer les productions agricoles, de la source vers les lieux de consommation et de transformation”, a proposé Ousmane Gaoual Diallo.

Deux autres thèmes tout aussi intéressants ont meublé la journée. Ils portaient notamment sur les défis liés à l’accès durable aux intrants agricoles et d’élevage, à la mécanisation et état des lieux des institutions nationales d’appui à l’agriculture et à l’élevage ; et la valorisation des produits agricoles et animaux accès aux marchés locaux et régionaux (transformation, conditionnement et amélioration des circuits commerciaux).

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