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Labé : Le bois d’échafaudage des chantiers, une véritable menace pour l’environnement ?

C’est face aux réalités du terrain qui deviennent de plus en plus inquiétantes dans la commune urbaine de Labé en particulier et en Guinée en général. De nos jours, un simple échafaudage d’immeuble en chantier peut utiliser au minimum 300 tiges de bois communément appelé ‘’rond’’ qui est pratiquement non recyclable. Et pourtant c’est l’unique matériel utilisé dans la quasi-totalité des chantiers en cours en tout cas du côté de Labé. Une situation dénoncée par les agents des eaux et forêts qui trouvent que les acteurs du secteur exagèrent désormais.

 « C’est exact, à date dans la ville de Labé, il y a assez de chantiers de construction à étages. Pour ces constructions d’étages, il est obligatoire de couler des dalles et pour le coulage de ces dalles, les entreprises utilisent des bois ronds pour l’échafaudage. Ces bois ronds, c’est des bois de diamètres au moins de 30 centimètres qui sont coupés en grande quantité par mètre carré sur le terrain. Donc, si vous voyez au niveau des lieux de dépôt ou de vente de ces bois ronds dans la commune ici, vous trouverez à tout moment des quantités qui se renouvelleront parce que ça marche bien », a déclaré à l’entame Mamdou Kobera Diallo, le chef de la section préfectorale de l’environnement de Labé.

Selon lui, à cette allure, on risque d’épuiser la réserve. « Dans la ville où vous trouverez une dalle callée si vous vous amusez à compter le nombre de bois utilisés, vous trouverez au minimum 150 et au maximum selon ce que j’ai compté 450 bois ronds parce qu’on prend notre temps pour veiller à ça. On constate que pour avoir les 450 bois ronds, il faut couper 450 tiges dans la même zone.

Des tiges qui ont réussi à échapper aux feux de brousse parce que c’est déjà une hauteur d’au moins 2 mètres qui est utilisable parce que pour le bois rond, on n’utilise que la partie qui est vers la terre c’est-à-dire le troc. Alors, si le nombre là est utilisé pour deux, trois, quatre étages ; multiplier 450 par çà pour une seule année et il y a une dizaine qui se fait dans la ville », a-t-il expliqué.

« Ce bois en question, ils l’utilisent une seule fois. Il n’est plus recyclable parce que dès qu’il sèche il n’est plus utilisable. Donc, quand ils l’enlèvent, ils le jettent ou l’utilisent à d’autres fins pour aller couper à nouveau. Alors c’est ce qui a attiré notre attention. Nous avons comparé cela à la coupe du bois d’industrie ou du bois d’œuvre. Eux, ils coupent une seule tige sur un flanc de montagne pour en faire des madriers. De l’autre côté, on coupe 450 tiges. Donc, en conclusion, l’utilisation du bois rond dans l’échafaudage détruit beaucoup plus que la coupe de bois d’œuvre.

Un monsieur, il devait couper 450 tiges à donner l’argent à ceux qui font la pratique et il a pris sa voiture. Il les a accompagnés sur le terrain. Il a vu que les gens ont complètement détruit la brousse. Il a dit attend, pour que vous ayez les 450 vous allez détruire tout cela. Donc, il a arrêté le marché et il est venu louer des tiges pour aller faire son étage », a révélé Kobera Baldé.

Pour finir, le responsable de la section préfectorale de l’environnement lance cet appel. « C’est pour cela qu’on demande aux responsables de chantiers d’utiliser des étais métalliques qui existent et c’est des étais métalliques sont recyclables autant de fois et malléables selon la dimension. Donc, nous appelons tout le monde à s’orienter vers les étais afin de préserver le peu de couvert végétal qui nous reste actuellement », a-t-il conseillé.

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