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Labé : l’arrivée des zébus maliens stabilise le marché de la viande

Pour qui connaît Labé, c’est la première fois depuis plusieurs décennies que le prix du kilogramme de viande est resté stable en période de ramadan dans cette agglomération de la Moyenne Guinée. Sinon, chaque année, le mois saint du ramadan est la période privilégiée par les acteurs de la filière viande, pour rehausser le prix du bétail entraînant aussitôt l’augmentation du kilogramme de viande sur le marché, a constaté Guinéenews.

La forte demande de cette protéine par la population au mois du ramadan a toujours été  la principale cause de cette augmentation incontrôlée. Ainsi, d’année en année le kilogramme de viande enregistre une augmentation de 5000 GNF voire parfois 10000 GNF. De 25000 GNF en 2017, le kilogramme se négocie de nos jours entre 45 et 50000 GNF sur les marchés de la commune urbaine. Sauf que contrairement aux années précédentes, cette fois-ci Labé n’a connu ni hausse du prix et encore moins de crise.

La viande se gagne en qualité et en quantité cette année à la grande satisfaction de la population. Sur les raisons de cette heureuse situation, docteur Mamadou Kalifa Diallo, médecin vétérinaire, ancien directeur préfectoral de l’élevage de Labé apporte des explications. « Par expérience, car depuis 1987 je travaille au niveau de l’élevage de Labé et je gère la boucherie. De 1987 jusqu’en 2002, chaque année vers les mois de mars, avril, mai, juin, Labé a toujours eu des crises notoires de viande entraînant de facto la hausse du prix du kilogramme de viande qui, à un moment donné le Guinéen lambda ne peut pas se le procurer », entame-t-il.

« Imaginez une famille par exemple de 6 à 7 personnes ; si vous dites que vous allez manger votre riz à base de sauce de viande, il vous faut au minimum 1 kilo et demi ou 2 kilogrammes de viande. Ce, alors qu’en cette période ils vendent le kilo à 65 000 gnf et quelle viande? Donc pour avoir 1 kilo et demi vous allez débourser au moins 100 gnf. 100 gnf dans le panier de la ménagère sans compter le riz et autre, c’est difficile. C’est pourquoi je dis que le Guinéen lambda ne parviendra pas à se procurer de la protéine », enchaîne-t-il.

Pour ce qui est de la stabilité constatée cette année, notre interlocuteur parle de chance. « Cette année on a eu une chance extraordinaire. Grâce à l’embargo de la CEDEAO vis-à-vis du Mali, une bonne partie des zébus maliens transite vers le Foutah. Donc, c’est ce qui fait qu’on gagne ici des zébus maliens gros, grands, gras. Un seul animal abattu peut nous donner entre 200 et 350 kilogrammes. Donc, lorsqu’on abat 5, 6, 7 plus maintenant quelques sujets ndama; c’est ce qui fait qu’on a banalement les 3 à 4 tonnes de viande nécessaire pour la ville. Les citoyens viennent au niveau des kiosques pour s’approvisionner tranquillement. Et ce sans augmentation de prix. Donc, le prix est resté cette année intact », justifie-t-il.

Par contre, beaucoup de consommateurs se plaignent de la qualité de la protéine qui serait différente de celle locale. « C’est une viande de très bonne qualité. Je vais vous dire une chose ; l’appréciation des denrées alimentaires d’origine alimentaire dépend de beaucoup de facteurs. Il y a la race, il y a le mode d’élevage, il y a l’alimentation, il y a la zone où l’animal est élevé. Le zébu malien et notre ndama, ce sont deux races différentes. On a nous la race ndama, eux ils ont le Zébu ; mais au point de vue succulence, la viande de la race ndama est meilleure par rapport au zébu maliens. Pourquoi ? Parce que ce zébu là il est nourri à partir des concentrées tandis que le nôtre c’est vraiment l’herbage naturel », soutient-il.

Qualité ou pas, les populations de la commune urbaine de de Labé semblent être très bien servies en viande cette année. Un changement qui a facilité le jeûne aux fidèles dans l’entente et la cohésion sociale.

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