Pour les quarts de finale, des questions se posent sur le fait que la France et la Russie, qui ont joué respectivement le 30 juin et le 1er juillet ne jouent que le 6 et le 7 juillet tandis que le Brésil et la Belgique ont eu peu de temps de repos, en dépit de 2 jours de récupération pour toutes les équipes. A-t-on sciemment calculé cet avantage, ou hasard du calendrier ?
Qu’à cela ne tienne, sur le terrain, plus de question. Ce France-Uruguay, à 14 heures, se présente avec des paramètres à ressortir : sur le papier et dans la bascule, la France pèse plus lourd que l’Uruguay. Sans aller dans les excès, on pourrait dire que l’équipe de France vaut son pesant d’or.
A part le gardien de but, chacun des joueurs de champ est capable de mettre un but, à l’occasion. Seul bémol, il y a des tares de deux sortes dans cette pesée: d’abord, l’inconstance est le propre des buteurs nominaux français, on vient de le constater. Giroud et Griezmann n’ont pas répondu présent comme beaucoup s’attendaient jusqu’à cette phase de la compétition, mais ils ont permis d’ouvrir des brèches pour d’autres en polarisant sur eux l’attention des défenseurs adverses. Avec une défense avertie, ce sera une autre paire de béquilles inégale. Ensuite, on n’a pas suivi les cartons, à part ceux de Matuidi. Y a-t-ils d’autres ? Y a-t-il des blessés qui n’ont pas récupéré ?
Ce match se jouera à 14 heures, sous probablement une grande chaleur, en faveur de qui ? Comment museler Luis Suarez et Cavani, ce sera la préoccupation de la défense française, les connait-elle par cœur. Mais pour autant, faut-il oublier les autres ? L’Uruguay est une équipe défensive à outrance, ce qui permettra aux Bleus de faire une grande partie du jeu dans son camp pour se créer un nombre d’occasions qui reste à observer. Déjà, à moins d’un renversement, la possession de balle et la victoire sont à pressentir plus proches des Français, à moins que les statistiques et le signe indien ne restent confirmés, comme nombres d’autres au cours de ce Mondial renversant.
Dans la seconde rencontre de 18 heures, une affiche plus alléchante. Si la Belgique s’est remise de ses émotions du match épique contre le Japon, puisque, n’eût été la prétention des Japonais inexpérimentés de vouloir gagner avant les prolongations, personne ne peut dire ce qui allait se passer.
Dans le stress des 20 dernières minutes, la débauche d’énergie pour l’égalisation et pour gagner a dû peser lourd sur le mental et sur les muscles ; en dépit des joies et des décompressions de la victoire, les séquelles restent en rémanence. Il suffit que les Brésiliens dominent le jeu et marquent le premier but pour que le même stress revienne en surface pour donner aux Belges l’impression d’avoir à déplacer une montagne. Ils vont aussi aborder cette rencontre avec beaucoup moins d’assurance et beaucoup plus de doute que celle avec le Japon. Ce paramètre psychologique est dans la bascule.
Les vedettes belges comme Eden Hazard et Kevin De Bruyne n’ont pas encore été tranchants et déterminants. Fonctionnent-ils au diesel ? S’ils se réveillent, le Brésil aura à faire. Pour certains observateurs, ce Brésil fait plus peur que mal, tout repose sur la forme et le génie de Neymar Jr, l’axe central de sa défense est encore intraitable, mais avec l’armada belge, il y aura spectacle.
Sur le plan psychologique, les brésiliens ont été moins stressés contre le Mexique, qu’ils savent vaincre, traditionnellement. Les Mexicains n’ont-ils pas été victimes de cet ascendant, puisqu’ils n’ont pas montré ce qu’ils ont su faire avec les Allemands.
La différence est dans le fait qu’une équipe qui a l’habitude de gagner sur l’autre part toujours avec les faveurs psychologues. Les encouragements et les bravades inculqués avant la rencontre s’envolent avec le contact sur le terrain. Il faut avoir vécu cela pour savoir ce que c’est.
Enfin, tous les pronostics ont été déjoués. On s’attend encore à d’autres surprises. Une autre bévue n’est pas impossible, mais on se jette à l’eau pour la qualification des Bleus et des Belges, pour l’assonance.