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60eme Sommet de la CEDEAO : la junte s’en tire les braies nettes

Le couperet n’est finalement pas tombé sur la tête des autorités de la transition, à la faveur du Sommet des chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui s’est tenu dimanche à Abuja.  Contrairement aux prédictions les plus funestes. Cette démarche plutôt conciliante, pourrait apporter de l’oxygène à la junte, dans la mise en route de ses réformes à marche forcée, entreprises à la faveur de cette transition.

Le Sommet des chefs d’État de la Cédéao du dimanche 12 décembre, s’est finalement achevé à Abuja, sur une note positive pour la junte. Car en lieu et place des tombereaux de sanctions que certains cassandres prédisaient à l’endroit du colonel Mamadi Doumbouya et de son gouvernement, les chefs d’Etat se seraient abstenus de remettre une louche.

En reportant aux calendes grecques, le nouveau régime de sanctions qui devait frapper les responsables de la transition guinéenne.

En lieu et place du glaive, la grand-messe s’est contentée de recommandations. Toutes allant dans le sens d’une tenue rapide des échéances électorales devant mener à une cession du pouvoir à un régime civil, démocratiquement élu.

Le Sommet a mis l’occasion à profit pour exhorter les autorités de la transition à fixer le chronogramme des élections. La junte s’étant engagée à mettre le Conseil national de transition (CNT), avant fin décembre. Le CNT étant l’institution qui devra générer ledit calendrier salvateur.

La Cédéao a également remis son exigence relative au délai de six mois pour la durée de la transition. Une injonction quasiment impossible à respecter à l’allure où va le train. Tout pourrait dépendre des chantiers à bâtir durant cette transition. Comme pour dire que c’est le contenu qui déterminera la durée de cet interrègne.

Déjà la junte semble avoir la faveur de la majorité de l’opinion qui voit dans cette transition, la seule alternative pour porter le fer contre le système népotique et clientéliste qui gangrène la Guinée depuis 58. Cette frange majoritaire de Guinéens ne peut être que rebutée par ces menaces de la Cédéao. L’organisation sous régionale qu’elle accuse vertement de jouer les pompiers, après avoir contribué à allumer l’incendie, en abandonnant les Guinéens sous le joug d’un Alpha Condé, qui dans son projet de troisième mandat, y est allé pleins gaz. C’était ça passe ou ça casse.

Pour ce qui est de ce Sommet d’Abuja, on peut dire sans risque de se tromper, qu’il y a eu plus de peur que de mal.

Contrairement à celui d’Accra qui avait donné lieu, au lendemain du coup d’état, à « la suspension de la Guinée de toutes les instances de la CEDEAO. Ainsi qu’à l’interdiction des voyages et du gel des avoirs financiers des membres du CNRD et de leurs familles, jusqu’à la restauration de l’ordre constitutionnel. »

Des sanctions prises à l’époque sous le coup de l’émotion par des chefs d’État frileux, qui se sentaient touchés dans leur amour propre, par l’éviction d’un membre de leur club ésotérique.

Trois mois après le putsch, la Cédéao, tout en maintenant son épouvantail sur la junte, s’engage désormais à accompagner les autorités de la transition à mener le navire à bon port. Quitte à alléger les sanctions.

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