À l’occasion de la cinquième édition de la Semaine nationale de la citoyenneté et de la paix (SENACIP), le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation, en collaboration avec le Conseil national de la jeunesse (CNJ), organise des ateliers de formation sur la prévention et la lutte contre les discours de haine à Conakry et dans les 33 préfectures du pays. Ces formations, destinées à mille jeunes guinéens, visent à renforcer la cohésion sociale et promouvoir la paix.
Le 12 décembre, soixante jeunes issus des communes de Conakry ont participé à une formation organisée à Kaloum, sous la présidence de Gono Condé, chef de cabinet du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation. Cet atelier a permis de sensibiliser les jeunes sur l’importance de leur rôle dans la lutte contre les discours de haine.
Abdoulaye Diané, président du Conseil national de la jeunesse, a souligné l’engagement du CNJ dans cette initiative : « Pour cette cinquième édition, le Conseil national des jeunes de Guinée a joué un rôle consultatif crucial. Avec ses 410 bureaux à travers le territoire, le CNJ a mobilisé des jeunes leaders dans les 33 préfectures pour piloter les activités de la semaine. Nous ne sommes pas de simples spectateurs, mais des acteurs déterminés à promouvoir la paix et à prévenir les discours de haine. »
Il a ensuite insisté sur l’importance de la communication entre jeunes pour mieux comprendre et prévenir les discours de haine : « Entre nous, la communication passe mieux. Nous partageons nos expériences pour arriver à une compréhension commune de ce qu’est un discours de haine, comment le reconnaître, le prévenir et y répondre de manière responsable. »
Yaméogo, représentant de l’ONG Terre des Hommes, partenaire des organisateurs de la SENACIP, a également mis en avant le rôle des jeunes dans la lutte contre les discours de haine : « Les jeunes jouent déjà un rôle, malheureusement, en tant que vecteurs de la violence, souvent instrumentalisés par certains acteurs. Ils devraient jouer un rôle en tant qu’acteurs du changement en contribuant significativement à la prévention et à la lutte contre les discours de haine et les incitations à la violence. »
Lors de son intervention, Gono Condé, représentant le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, a affirmé que c’est un défi qui est lancé aux jeunes participants : « Le président de la République vous a lancé un grand défi. Grâce au Général Mamadi Doumbouya, le Conseil national de la jeunesse a vu le jour. La balle est dans votre camp. Est-ce qu’il a eu raison de mettre en place le CNJ ? Il vous reviendra de répondre. Mais si vous trouvez qu’il a tort, alors vous aurez pêché contre toute une génération de jeunes. »
Le Chef de Cabinet a exhorté les jeunes à promouvoir une image positive de la Guinée et à éviter les discours ethniques : « Ça ne sert à rien pour vous d’aller sur la toile dire que vous avez le plus mauvais pays du monde. Chaque fois que vous dites cela, vous fermez les opportunités pour vous, parce que vous n’encouragez personne à venir investir chez vous. […] Chaque fois que vous tenez des discours ethniques, vous vous trompez. L’ethnie est un faux débat. Les conflits naissent dans les esprits des adultes, mais sont mis en œuvre par les bras vigoureux des jeunes. »
A travers cette formation, les jeunes participants sont appelés à devenir des leaders engagés, prêts à combattre les discours de haine et à construire un avenir harmonieux pour leur pays.