ÀG de l’ONU : la Guinée réaffirme sa souveraineté et annonce son retour à l’ordre constitutionnel

Un monde en crise, une ONU fragilisée

D’entrée, le Général Amara Camara a salué la présidente de la session, Annalena Baerbock, et rendu hommage aux efforts d’Antonio Guterres pour la paix mondiale. Mais son ton s’est rapidement durci. Selon lui, la planète vit une période de bouleversements où « la paix devient un luxe », où les conflits se banalisent et où « les plus belles années » de l’ONU pourraient être derrière elle si rien ne change.

Amara Camara a insisté sur le lien « indissoluble » entre paix, développement et droits humains, tout en dénonçant l’inaction récurrente de la communauté internationale, réduite trop souvent, selon lui, à de simples condamnations verbales.

La Guinée et la refondation nationale

Transposant le thème de la session – « Mieux ensemble » – au contexte guinéen, le Secrétaire général de la Présidence a affirmé que la Guinée vit une refondation axée sur la paix et le vivre-ensemble. « Grâce à sa rigueur et à sa constance, la Guinée s’est réconciliée avec elle-même et avance courageusement sur le chemin du développement », a-t-il déclaré.

Dans son intervention, il a évoqué la notion de souveraineté défendue par le Général Doumbouya : souveraineté minière, par l’assainissement des permis non conformes, et souveraineté intellectuelle, avec la réforme du système éducatif. À ce titre, il a évoqué la création de la Simandou Academy, destinée à former une élite nationale capable de porter l’avenir du pays.

Simandou 2040 : une vision stratégique

Au cœur du message figurait également le programme Simandou 2040, présenté comme la feuille de route du développement guinéen autour de cinq piliers : agriculture et industrie alimentaire, éducation et culture, infrastructures et nouvelles technologies, économie et finances, santé et bien-être.

Le gigantesque projet minier du Simandou est présenté comme un levier central de cette stratégie, tant pour la croissance nationale que pour la contribution à la décarbonisation mondiale, grâce à la qualité exceptionnelle de son minerai de fer. Un fonds souverain sera alimenté par ses revenus afin d’assurer la pérennité des investissements.

Une percée sur la scène financière internationale

Dans un passage salué comme une « étape historique », le Général Amara Camara a annoncé que la Guinée venait d’obtenir sa première notation souveraine, classée « B+ avec perspective stable » par l’agence Standard & Poor’s. Ce résultat, a-t-il souligné, place la Guinée « au rang de 2ᵉ puissance économique de l’Afrique francophone de l’Ouest » et ouvre la voie à un meilleur accès aux marchés de capitaux.

Retour à l’ordre constitutionnel

Le moment le plus attendu du discours a été l’annonce solennelle de l’adoption par référendum, puis de la promulgation, d’une nouvelle Constitution. Depuis le 26 septembre, a affirmé le représentant guinéen, « la République de Guinée a désormais une constitution qui marque son retour à l’ordre constitutionnel tant attendu par nos populations et la communauté internationale ».

Un message destiné à rassurer aussi bien l’opinion nationale qu’internationale, après plusieurs années de transition politique.