Ce 26 mars 2025, la ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, Charlotte Daffé, a animé un point de presse au sein de son département. Lors de cette rencontre avec les journalistes, plusieurs sujets ont été abordés, notamment les violences faites aux femmes, les défis liés à la promotion de leurs droits, ainsi que la participation de la Guinée à la 69ᵉ session de la Commission de la condition de la femme (CSW69) à New York.
Dans son intervention, elle a exprimé son indignation face au récent féminicide survenu à Kankan. Elle a fermement condamné cet acte et a appelé la justice à infliger la peine la plus sévère au coupable.
« En tant que ministre en charge des questions de femmes, je condamne avec la dernière énergie toute violence sur une femme, à plus forte raison un cas de meurtre aussi ignoble. J’espère que la lumière sera faite rapidement sur cette affaire et que l’auteur sera condamné à la hauteur de sa forfaiture. Et je demande très franchement à la justice de condamner cet auteur à la peine la plus sévère qu’il mérite », a déclaré Charlotte Daffé.
La ministre a également évoqué la participation de la Guinée à la 69ᵉ session de la Commission de la condition de la femme (CSW69) à New York, qui s’est déroulée du 10 au 21 mars 2025. Cette rencontre mondiale a permis aux États membres de faire le point sur la mise en œuvre du plan d’action de Pékin, adopté en 1995 pour promouvoir l’égalité des sexes.
Charlotte Daffé a souligné que la Guinée a réalisé des avancées significatives dans plusieurs domaines, notamment l’autonomisation économique des femmes et l’investissement dans le capital humain féminin. Pour mettre en avant ces progrès, la délégation guinéenne a organisé un événement parallèle, soutenu par des partenaires comme l’UNFPA, le FNUD et l’UNICEF.
«Nous avons tiré plusieurs enseignements stratégiques, notamment la nécessité de renforcer notre approche multisectorielle pour accélérer la mise en œuvre des politiques de genre», a-t-elle expliqué.
Des défis persistants pour l’émancipation des femmes
Malgré ces progrès, des obstacles majeurs freinent encore la pleine participation des femmes à la vie socio-économique et professionnelle en Guinée. Nanette Touré, intervenante lors du point de presse, a mis en avant plusieurs défis structurels, notamment :
- Le contexte socio-culturel qui limite les opportunités des femmes dès leur plus jeune âge.
- Le manque d’accès aux formations et aux carrières adaptées.
- Les difficultés liées à la santé sexuelle et reproductive, qui entraînent parfois des abandons scolaires précoces.
- Les violences basées sur le genre (VBG), telles que le harcèlement en milieu scolaire et professionnel.
Elle a également insisté sur l’importance de mesures concrètes pour garantir le maintien des filles à l’école et l’accompagnement des femmes dans leur parcours professionnel.
« Ces défis expliquent pourquoi certaines femmes abandonnent leurs études ou leur carrière. Nous devons mettre en place des mécanismes d’accompagnement adaptés pour leur permettre de poursuivre leurs ambitions », a-t-elle ajouté.