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Kindia/Mois de la femme : quand l’insécurité entrave l’activité des vendeuses de condiments

Cette année, le mois de mars consacré à la fête des droits de la femme, coïncide avec celui du ramadan saint et du carême chrétien. Ce qui impacte nettement les activités au marché. On voit les vendeuses de condiments, comme soumises à une acompétition, pour se procurer les mêmes produits. Ce qui limite forcément l’offre disponible et les empêche de disposer de tous les produits qu’elles recherchent.

Cette réalité s’explique, en partie, par la crise évolutive qui frappe les maraîchers de la commune urbaine. Ces derniers disent, ne plus disposer de suffisamment d’eau, pour arroser leurs potagers. A cause, ajoutent-ils, de la saison sèche qui imprime, de plus en plus, ses marques.

Tout cela se répercute sur le marché. Et les vendeuses en ressentent les effets. Aicha Sylla, vendeuse au grand marché, nous déclare ce qui suit : « des fois, nous gagnons des bénéfices sur les produits et cela, ce n’est pas chaque jour, parce qu’il y a des moments où, même ton argent tu ne peux pas avoir. Donc, tu es obligée de rembourser les dettes, parce qu’on prend et après la vente, on les rembourse. Même quand il y a perte, c’est la même chose. On doit rembourser, nous-mêmes. Vraiment, on fait avec, parce qu’il nous faut nourrir nos enfants. Raison pour laquelle on vient ici, à cette heure, si matinale, parfois même, avant l’aube. »

Mais, ce n’est pas tout. Cette obligation de se lever très tôt, le matin, fait courir des risques aux femmes qui sont obligées de s’y soumettre, chaque jour.

En effet, à ce moment, certaines zones ne sont pas rassurantes. Ce qui fait courir un risque personnel à ces braves ménagères, qui doivent parcourir de longues distances ou traverser des zones peu fréquentées ou non éclairées. Surtout, dans les zones où la criminalité est plus marquée.

Fatoumata Soumah, une autre vendeuse, nous en parle : « si tu viens à l’aube, tu peux avoir des marchandises à bon prix. Mais, beaucoup parmi nous, ne peuvent pas le faire, à cause des bandits qui nous empêchent de sortir, très tôt de chez nous. Nous sommes très inquiètes, car notre sécurité est grandement menacée. Nous courons des risques de toutes sortes, avec cette situation. Bon nombre d’entre nous, ont perdu des choses, par la faute de ces inconnus, qui agressent et dépouillent tout passant qui ose s’aventurer sur la route, à une heure très matinale, » a-t-elle conclu.

Tout cela fait que les prix des condiments subissent de rapides fluctuations, surtout, de bon matin, lorsque les vendeuses cherchent à acheter les mêmes produits, auprès des grossistes.

Il arrive aussi que les mêmes vendeuses, se retrouvent dans l’incapacité d’acheter ces dits produits, à un prix, pourtant abordable. Quand vous leur demandez le pourquoi, elles vous répondent toutes : « A cause de la précarité ! »

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