Malgré son attachement à la religion, dame Fanta DIANÉ connue sous le sobriquet “TIMA “est la seule journaliste technicienne voilée, dans la région de Kankan.
À l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes, ce 8 Mars 2025, notre rédaction est allée à sa rencontre, à la radio Manden Fm Siguiri, où elle est en service, en ce moment.
Au micro de l’un de nos correspondants dans la région, elle a retracé son parcours scolaire, académique et professionnel.
« Je suis diplômée de l’université de Kindia, département anglais. J’ai eu la passion de ce métier depuis à l’enfance, donc à chaque événement culturel de l’école, j’étais trop collée aux organisateurs, juste pour être auprès des animateurs. Après mes études élémentaires, j’ai perdu mon père, ce qui a un peu bouleversé mon cursus scolaire, car les moyens n’y étaient pas, pour que je puisse continuer, étant d’ailleurs l’aînée de la famille. J’avais eu l’intention d’abandonner l’école, mais, ma maman a été brave et m’a poussée à poursuivre les études.
C’est l’occasion pour moi de lui rendre un vibrant hommage, depuis Kindia. Arrivée en fin de collège je me suis mariée et heureusement, mon mari aussi m’a soutenu. Après mon admission au baccalauréat unique en 2015, j’ai été orientée au département anglais à l’université de Kindia. C’était vraiment le comble, ça n’a pas été facile, car, je voulais vraiment faire le journalisme ou un département similaire. J’ai tout fait pour changer, ça n’a pas marché, donc j’étais obligée de continuer jusqu’à obtenir mon diplôme », s’est confiée la dame technicienne.
Étant intégralement voilée, comment Fanta DIANÉ parvient elle à s’en sortir ?
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« Je me suis voilée le visage après les études en 2020, et ça été par conviction personnelle, sinon je n’ai hérité cela d’aucun des membres de ma famille. Il y a beaucoup de gens qui me disaient que cela allait être un obstacle pour moi, dans la quête d’emploi, surtout, dans le domaine que je vise qui est le monde des médias, mais ça n’a jamais été le cas, car partout où j’ai été pour les stages, ils m’ont facilité la tâche dans l’apprentissage, de Kindia à Siguiri, en passant par Conakry. Aujourd’hui, Dieu merci, ça a commencé à marcher, car j’ai décroché mon premier contrat en tant que technicienne radio, ici à Siguiri ».
Parlant de l’épineuse question de la liberté et de l’autonomisation de la femme, elle nous précise que : « la liberté de la femme et son autonomisation, c’est quelque chose de normal, mais pas à l’encontre de son mari. Tout ce que la femme fait, c’est pour aider et soutenir son mari. Car l’homme est et reste le maître suprême de la maison, donc, la femme ne sera jamais égale à son homme. C’est la raison pour laquelle, nous, nous préférons qu’on parle d’équité et non d’égalité. »
Dans cet entretien exclusif, Fanta DIANÉ profite de l’occasion pour exhorter les jeunes filles, notamment celles qui sont voilées, à plus de courage et de détermination.
« Le voile ne doit pas être un obstacle pour nous, dans les études et dans le monde professionnel. Par contre, il doit être notre source de détermination à bien travailler, car cela incarne le bon comportement, donc en cette journée spéciale dédiée à la femme, je souhaite une très bonne fête à toutes les femmes du monde entier, et principalement, à celles qui sont voilées ».
Il faut rappeler que cette journée du 8 mars est mise à profit chaque année, pour parler des droits de la femme, de l’égalité de sexe et surtout de l’autonomisation de la gente féminine.
