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Religion : Le Ramadan, une période de retour aux valeurs d’entraide et de solidarité

Le Ramadan débute demain, samedi 1er mars. Ce mois de jeûne, l’un des cinq piliers de l’islam, est observé par les musulmans pratiquants. Il est synonyme de piété, mais aussi, parfois, d’indolence ; de solidarité, mais aussi d’intolérance envers les non-jeûneurs.

Le Ramadan est un mois de spiritualité. On cesse de manger et d’accomplir certaines erreurs, on prie davantage, on pense aux plus démunis, on renoue avec les valeurs oubliées d’entraide et de solidarité. On sort de notre égoïsme, on met de côté les préoccupations matérielles, on retrouve sa famille, ses proches…

Dans un monde où la vie ressemble à une carte postale, le Ramadan apparaît comme une parenthèse enchantée, une période où riches et pauvres se rejoindraient enfin dans une société plus égalitaire et juste. Mais cette parenthèse nous confronte aussi à une autre réalité, bien moins idyllique.

C’est le mois du non-travail : certains arrivent en retard et repartent tôt, d’autres s’absentent pour prier ou parce qu’ils se sentent affaiblis, d’autres encore refusent de travailler, irrités et déconcentrés.

C’est le mois de l’infantilisation : on voit des gens se cacher pour manger, d’autres soudainement craindre le regard de leurs enfants, de leurs parents, de leurs amis, de leurs voisins ou de leurs collègues.

C’est aussi le mois des tensions exacerbées : disputes inutiles, bousculades aux portes des mosquées, des commerces et des transports en commun. Le non-respect du code de la route et des règles de savoir-vivre atteint son paroxysme : klaxons incessants, feux rouges brûlés, priorités ignorées… Tout cela sous prétexte du stress, de la faim, de la soif et du temps qui s’égrène trop lentement avant l’appel du ftour, le repas de rupture du jeûne.

C’est le mois des mines fatiguées, des horaires chamboulés, des rendez-vous impossibles à obtenir ou à honorer. Le fameux « Revenez après le Ramadan, inch’Allah » devient une excuse universelle. Les téléphones restent souvent silencieux, les services tournent au ralenti.

Mais, surtout, c’est le mois où le temps devient inutile, voire pesant et oppressant. On cherche à l’éliminer : en dormant, en jouant aux cartes, en s’assoupissant devant des rediffusions de séries interminables, en discutant sans fin de tout et de rien.

Ce n’est pas un hasard si de nombreux Guinéens, lorsqu’ils en ont les moyens, choisissent de quitter le pays durant le Ramadan. Ils recherchent la liberté et la sérénité : celle de déjeuner sans culpabilité ou de jeûner tout en continuant à profiter du temps qui passe.

Bon Ramadan à tous ! Et bon courage, surtout à ceux qui tenteront de vivre pleinement leur spiritualité… ou simplement de maintenir un semblant d’activité « normale ».

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