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‘’Bah doit demander pardon à Dadis’’, Dr Faya dézingue le PM et alerte sur une candidature de Doumbouya

Dr Faya Millimouno se dit très déçu du Premier ministre Bah Oury. Il l’a affirmé au cours d’une sortie médiatique effectuée ce jeudi 6 février 2025 au siège de son parti à Conakry. Le président du Bloc Libéral (BL) a justifié sa déception par le fait que l’actuel Chef du Gouvernement était le président du comité d’organisation de la manifestation qui a provoqué, selon un rapport de l’ONU, la mort de plus 150 personnes au stade du 28 septembre en 2009 sous le régime du Capitaine Moussa Dadis Camara.

Parlant de cette tragédie, Dr Faya a rappelé que c’est le même Bah Oury qui contribue aujourd’hui à faire la promotion de la candidature du général Mamadi Doumbouya. Une candidature qui, selon lui, constituerait une menace pour la paix et l’unité dans le pays.

« Il faut rappeler pour l’histoire que le Premier ministre actuel était le président du Comité d’organisation de la manifestation en 2009 contre le pouvoir de Dadis. On l’a même vu durant le procès témoigner. (…) J’avais beaucoup espéré du Premier ministre Bah Oury. Si j’exprime ma déception aujourd’hui, c’est parce que j’attendais beaucoup de lui. C’est pourquoi je lui exige qu’il dise pardon parce qu’il y a des questions qu’il ne devrait pas avoir même une minute de réflexion, il devrait trancher toute de suite. Après avoir été président du comité d’organisation de la manifestation du 28 septembre 2009, il ne peut pas jouer avec l’idée qu’on peut faire que les Guinéens emboîtent le pas à Alpha Condé. Comme Alpha Condé a dit aux Guinéens que ce sont les femmes d’Avaria qui avaient payé sa caution, qu’on peut, à travers, des marches pour l’unité ou la paix pour convaincre les Guinéens que si Mamadi Doumbouya dit demain qu’il est candidat que ce n’est pas lui qui voulait être candidat, ce sont les Guinéens qui l’ont demandé », a-t-il rappelé.

‘’La candidature de Doumbouya, une menace pour la quiétude en Guinée’’

« Nous, nous disons au BL, haut et fort, que Mamadi Doumbouya doit respecter sa parole. Avec beaucoup de respect que nous le devons, s’il lève la main pour dire qu’il est candidat cela va beaucoup plus menacer la paix et l’unité de ce pays que s’il respecte sa parole. (…) Quand il [Mamadi Doumbouya, ndlr ] est venu, comme le président Moussa Dadis, il a promis qu’il ne serait candidat à aucune élection. Et j’avoue que toutes les recherches qu’on peut faire dans Google, dans tous les espaces virtuels, on ne trouve pas une déclaration où il a dit qu’il sera candidat. C’est la même chose aujourd’hui avec le général Doumbouya qui n’a encore rien dit. Mais il faut faire un parallèle entre les deux. Il faut se poser en tant que Guinéen des questions, est-ce qu’il y a une différence entre le capitaine Moussa Dadis Camara et le général Mamadi Doumbouya ? Ce sont des frères guinéens qui ont tous choisi de servir notre pays sous le drapeau. L’un est venu, il n’a fait que menacer. Il a dit, vous les politiques, si vous êtes trop pressés, nous sommes aussi des Guinéens, nous pouvons enlever nos tenues et être candidats. C’est ce qui a mis le feu aux poudres. Par après, sous les applaudissements de la communauté internationale et des forces vives de Guinée, on a intenté à sa vie », a-t-il alerté.

‘’La justice et le CNT doivent mener des enquêtes sur l’origine des fonds décaissés pour promouvoir la candidature du Président du CNRD à la présidentielle’’

« Aujourd’hui, on peut se poser la question d’où vient l’argent qui est en train d’être utilisé ? Où sont les procureurs pour mettre en place des commissions d’enquête ? Où se trouve le CNT qui peut engager une enquête parlementaire sur l’origine des fonds qui donnent aujourd’hui des voitures sorties d’usines à ceux qui sont à la tête des mouvements pour la promotion de la candidature du général Mamadi Doumbouya ? (…) Parce qu’un jour, on devra se poser la question, ces fonds qui sont en train d’être utilisés, auraient pu être mieux utilisés en reconstruisant les écoles qui sont en lambeaux. 

C’est pourquoi c’est avec un cœur meurtri que nous voyons des sommes colossales qui disparaissent dans nos caisses, des sommes colossales qui sont mobilisées pour faire des marches par-ci ou par-là, alors que nous avons aujourd’hui nos enfants qui n’attendent que d’avoir une école représentative avec des enseignants bien formés. C’est pourquoi je dis, M. Bah Oury étant membre de l’équipe gouvernementale, en tant que chef de cette équipe gouvernementale, qui est impliquée dans la promotion de la candidature du général, il doit clairement demander pardon à M. Dadis Camara, parce que c’est lui qui était à la tête de la commission qui a organisé la manifestation du 28 septembre 2009. Nous continuons à espérer que la justice va faire mieux », a-t-il interpellé.

‘’Le capitaine Dadis a été condamné sans preuve tangible’’

« Lorsque nous écoutons, nous réécoutons très attentivement ce qu’a dit le président du tribunal de première instance de Dixinn, le jour des sentences, nous n’avons pas entendu, à moins que je me trompe, à moins que cela m’ait échappé, de preuves tangibles… C’est ce qui a expliqué peut-être, pour ceux qui sont maîtres en la matière, la requalification pendant le procès des chefs d’accusation. 

Et donc, il est condamné pour responsabilité de commandement. Autrement dit, il est condamné parce qu’il était le chef de l’Etat. Puisqu’il y a un appel par rapport à la condamnation en première instance, nous espérons que la justice guinéenne va dire le droit. De même que nous cherchons avec beaucoup d’insistance la justice pour les 156 personnes qui ont été tuées, des femmes qui ont été violées le 28 septembre, en matière de procédures pénales, mieux vaut avoir un coupable qui s’en va libre que d’avoir un innocent condamné », a-t-il prévenu.

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