Pour faire parler l’histoire, il faut faire quelque chose d’insolite ou hors du commun. Pour faire l’histoire et se faire un nom, le chemin emprunté par Nomzamo Winifred Zanyiwa Madikizela , alias Winnie Mandela est passé à côté des sentiers bâtis.
Ce que nous retenons de l’union Nelson Mandela et Winnie Madikizela, c’est une union-symbiose, dont chacun des partenaires a suffisamment tiré profit du patrimoine commun pour faire une carrière politique bifide et en parallèle si brillante en Afrique du Sud contre l’apartheid. Si Winnie n’avait pas été là à entretenir la flamme, même en faisant des siennes, il était peu probable que celle qu’avait allumée Mandela brûlât si fort jusqu’à sa libération en 1990 ; de l’autre côté, il était également improbable que Winnie eût acquis une si grande renommée dans la lutte qu’elle a menée, si elle n’avait pas été associée au nom de Mandela.
La bifurcation
Si Mandela s’était assagi en cassant des cailloux en prison, Winnie était harcelée par la police de l’apartheid, dehors. Certains biographes ne disent pas que sa lutte fut plus âpre que celle de Nelson parce qu’en mettant dans la bascule ses dérives, ses abus, en plus des détournements qui lui sont reprochés mis par-dessus ses égarements amoureux, c’est beaucoup, mais pas suffisant pour la discréditer totalement, mais le temps l’a usée jusqu’à la mort. Si on s’abstrait de certaines choses hideuses, cette femme de poigne et de trempe, cette nationaliste intrépide, qui ne fait rien à moitié, fut une véritable bête noire de l’apartheid. Comment Winnie pouvait faire pour éviter les égarements amoureux, pour une femme pleine de jeunesse et de fougue séparée de son homme à 24 ans d’âge pendant plus de 24 ans ? On l’a dit, elle ne sait rien faire à demi et n’a pas pu se séparer de son avocat d’amant pour faire voir rouge au vieux Nelson.
L’Afrique du sud lui doit en grande partie ce que l’Afrique du sud est comme « nation arc-en-ciel » et ce que Nelson Mandela a moissonné comme gloire.