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Voyage vers les Etats-Unis : un marchand à la barre pour escroquérie portant sur 22 mille dollars 

Vingt-deux mille dollars, c’est la somme qu’un marchand nommé Amadou Barry a escroqué à Fatoumata Madiou Balde dans le but d’un voyage pour les États-Unis en passant par Nicaragua. Ce mardi 2 janvier 2024, il a comparu devant le tribunal correctionnel de Dixinn délocalisé à la mairie de Ratoma. À la barre, le prévenu a nié les faits d’escroquerie mais reconnaît avoir reçu la somme de 22 mille dollars, équivalant à 220 millions GNF. 

Demandé par le président d’expliquer les circonstances des faits, le prévenu a dit : « j’ai reçu de l’argent des mains de la mère de Madiou pour le voyage en Amérique. On délivre les visas au Sénégal, à l’ambassade. Il y a un de nous qui se trouve en Amérique, c’est à lui on envoie les pièces (d’identification) du voyageur. Ce dernier à un contact à l’ambassade des États-Unis à Dakar. Quand le visa sort, l’intéressé part le chercher à Dakar et fait le voyage vers les États-Unis. Avec la mère de Madiou, nous étions tombés d’accord sur un délai d’un an. Mais comme le Nicaragua était d’actualité, ils ont changé d’avis. Ils ont dit qu’ils ne peuvent pas attendre et on demandé la restitution de l’argent. J’ai retourné 18 millions GNF tout en leur rappelant que nous n’avons jamais parlé de Nicaragua », s’est -il défendu.

Le ministère public a demandé au prévenu ce qu’un marchand vient faire dans la profession d’un consul ? « Non, je ne travaille pas au consulat mais j’ai des contacts en Amérique et c’est comme ça que je fais voyager les gens », a-t-il répondu.

Appelée à la barre pour faire sa déposition, la partie civile a indiqué que les 18 millions que le prévenu dit avoir restitué n’ont rien à voir avec les 22 mille dollars. « Je ne connaissais pas Amadou Barry . C’est quelqu’un qui nous a mis en contact. Mon frère et lui se sont entretenus. Après, ils sont venus ensemble à la maison. Lors de notre entretien, je leur ai dit que s’il n’y a pas de garantie,  je ne suis pas partant. Mon frère m’a rassuré. Après, il est venu chez moi un jour seul et m’a dit de chercher des gens pour lui. J’en ai  parlé à mes connaissances. Il a dit qu’il fait un visa a 7 mille dollars, mais qu’on paye une avance de 2 mille dollars. J’ai donné pour 11 personnes, ce qui fait en tout 22 mille dollars. Cela fait maintenant 16 mois qu’il a cet argent. Et pourtant, nous sommes tombés d’accord sur un an. Il est allé voir une amie pour lui dire de lui prêter de l’argent pour voyager aux États-Unis via le Nicaragua. Qu’une fois arrivé aux États-Unis, il va payer l’argent qu’il me doit. Mon amie m’a alors soufflé à l’oreille que si on ne le fait pas interpeller, il va fuir. C’est ainsi qu’on l’a fait  interpeller. Les 18 millions dont il parle n’ont rien à voir dans les 22 mille dollars. Ces 18 millions  sont à part », a expliqué Fatoumata Madiou Baldé, commerçante.

Après sa déposition, le ministère public a demandé au prévenu comment compte t-il payer les 22 mille dollars ?

« Là où je suis à la Maison centrale, il n’y a pas de communication au téléphone. Qu’on me libère pour que je puisse payer ou mettre en garantie une parcelle que j’ai à Bentouraya. Sauf que les papiers de cette parcelle ne sont pas encore établis en mon nom…»

La partie civile a répliqué en disant que le prévenu n’a pas de parcelle. Le juge a cherché à vérifier cela en demandant au prévenu à combien il a acheté sa parcelle. Le prévenu a répondu qu’il l’a achetée  à 40 millions. « La parcelle se trouve vers Kagbelen, sur la route Le Prince. Je pense que là-bas fait partie de Bentourayah », a ajouté le prévenu.

Pendant ses réquisitions, le représentant du ministère public Siba Toupou a estimé  que les  éléments constituant l’infraction d’escroquerie sont présents dans cette affaire. « Il a reconnu avoir reçu 22 mille dollars pour faire voyager les jeunes. Il n’est ni ambassadeur, ni consul. Il a sa table à Madina où il est marchand. Les manœuvres frauduleuses sont là. Il a des intermédiaires qu’il met en contact avec ses victimes pour les mettre en confiance. Comment un marchand qui ne peut pas aligner deux phrases peut dire qu’il peut faire voyager quelqu’un », a dit le procureur dans son réquisitoire. Il a ensuite demandé au tribunal de retenir Amadou Barry dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, il a demandé sa condamnation à 5 ans ferme d’emprisonnement et au paiement d’une amende de 50 millions de GNF. Il requiert également de le condamner au paiement de la somme de 22 mille dollars au profit de la partie civile.

Le tribunal a renvoyé le dossier au 9 janvier 2023 pour décision être rendue.

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