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Voirie urbaine : des dalles pour caniveaux, entrecoupées de trous comme… des pièges…à ciel ouvert !

On peut, sans risque de se tromper, affirmer que Conakry est aujourd’hui, une ville en chantier. Cela se remarque particulièrement dans le domaine du génie civil. Les autorités de la transition font de la remise en état du réseau routier, surtout urbain, une priorité. On s’en rend compte, partout où l’on passe à travers les quartiers. Toutes les voies ou presque, dans chaque commune, qu’elles soient primaires ou secondaires, sont en reconstruction.

Les populations saluent cette initiative que les autorités s’activent à mettre en œuvre, diligemment et sans désemparer. C’est ainsi qu’elles supportent avec patience et sérénité, tous les désagréments que ces travaux leur causent, dans leur constante mobilité.

Dans ce décor plein d’embûches pour la circulation automobile et motocycliste, on relève aussi des situations à risque pour les piétons.

On pourrait nous rétorquer que nous avons affaire à des chantiers en cours de réalisation. Il est donc prématuré d’émettre un jugement sur leur qualité, d’autant qu’ils ne sont pas encore déclarés clos et officiellement rendus au maître d’ouvrage qu’est le département des Infrastructures et des Transports.

Qu’en est-il réellement ?

On constate sur certains chantiers que les piétons sont exposés à des risques d’accident. On les voit toujours, très nombreux, à emprunter la route. En même temps, on sait également qu’ils le font toujours dans un certain désordre. Isolément pris ou en groupe, ils marchent partout et n’importe comment. Ils sont très désinvoltes, quand ils sillonnent la rue en son milieu ou quand ils la traversent sans la moindre prudence.

Mais, pour ce cas précis, il s’agit des espaces vides laissés entre les dalles couvrant les caniveaux, en bordure de chaussée. Les piétons sont exposés à un grand risque de tomber dedans.  Ces ouvertures béantes constituent de vrais pièges pour les marcheurs qui aiment emprunter ces maçonneries comme pistes piétonnières.

Y a-t-il eu des cas de chutes déjà enregistrées ? Nous n’en savons rien. Toujours est-il que ce ne serait pas pour nous surprendre, tellement le risque est réel.

Imaginons des enfants qui jouent et gambadent dans la rue.  L’euphorie, l’innocence et la spontanéité peut pousser l’un d’entre eux à courir sur les dalles et soudain…le trou surgit devant lui !

Imaginons un passant qui marche la nuit, sans éclairage suffisant et qui s’enfonce subitement dans un trou profond, sans témoin, et en plus, sous la pluie ! Rien qu’à les évoquer, ces probabilités que nous rejetons, nous choquent et nous émeuvent au plus haut point. Et cela, quoique tout ce que nous dissertons ici de malheurs pouvant survenir à des potentielles malheureuses victimes de passage, soit bien du domaine du possible.

A ces accidents pouvant arriver aux piétons, s’ajoutent ceux qui peuvent toucher les véhicules. Les voitures légères, pick-up et camionnettes, de même que les conducteurs d’engins à deux roues (cyclistes et motocyclistes) peuvent également en être victimes. Ils peuvent être tentés de rouler sur l’accotement pour passer ou s’arrêter. Cette manœuvre peut les amener à s’enfoncer dans ces trous et subir des dommages corporels ou matériels.

Quand il s’agit des gros camions, la situation est toute autre. En raison de la taille de leurs pneumatiques, le fait pour eux de s’enfoncer dans ces trous ne leur cause pas de gros dommages. Ce sont plutôt les infrastructures qui en pâtissent le plus.

En effet, sous l’effet de leur poids, les dalles sont souvent enfoncées et quelquefois, réduites en morceaux. Et le trou de s’élargir alors, empêchant que les véhicules légers puissent stationner en dehors de la chaussée.

Pendant ce temps, les bris de béton tombés dans le caniveau obstruent celui-ci. Les eaux de ruissellement ne circulent plus et peu après, le trou ainsi ouvert sert de dépotoir d’ordures. Et après, il faut encore recommencer !

Que faut-il faire, alors ?

A toutes les sollicitations que nous avons faites pour savoir pourquoi ces trous sont laissés ouverts partout où ces dalles sont posées, il nous a été répondu que « c’est provisoire, tout va bientôt rentrer en ordre. »

D’ici là, nous retiendrons qu’il existe bien des moyens pour atténuer les risques encourus par les usagers. C’est par exemple, l’implantation de panneaux de signalisation. Encore que ce ne soit pas forcément l’idéal pour résoudre définitivement tous les soucis que ces orifices béants, ouverts au-dessus des caniveaux, posent aux uns et aux autres. On n’en dira pas plus, connaissant suffisamment le sort qui est généralement réservé à ces fameux panneaux, chez nous.

Ajoutons à cela, l’immensité de la tâche, quand il faut implanter des panneaux temporaires sur chacun des nombreux chantiers ouverts, à travers la ville. C’est pourtant la solution requise pour rester dans le cadre légal et règlementaire, vu que la signalisation routière est la matérialisation des règles de circulation fixées par le code de la route.

Devant ce qui apparaît comme une impasse, des ressources pérennes et efficaces existent qu’on peut utiliser indéfiniment. Ce sont : l’information, l’éducation et la sensibilisation des citoyens.

Nous gagnerons toujours à faire de ces stratégies de communication, le centre de nos préoccupations. Elles constituent la solution, la meilleure, pour obtenir un changement de comportement dans le sens d’une protection renforcée des populations et des infrastructures, sur la route.

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