Au cours d’une adresse faite à la nation hier mercredi 4 septembre 2019, le chef de l’Etat a engagé son Premier ministre à consulter les forces vives de la nation autour du projet de révision constitutionnelle qui alimente l’essentiel des débats en Guinée présentement. Aussi, Alpha Condé a exprimé sa volonté de voir se tenir les élections législatives d’ici la fin de l’année.
Un discours que le président du Bloc libéral décrypte à sa façon. Et la première lecture que Dr Faya Millimouno en fait, est que celui-ci est un discours qui s’adressait aux autorités américaines que le président de la République s’apprête à rencontrer.
« L’annonce des élections à organiser les élections avant la fin de l’année est une adresse faite aux autorités américaines et aux leaders du monde qui pourraient le rencontrer aux Etats-Unis. Dans cette adresse à la nation, j’ai aussi eu l’impression qu’au niveau du RPG, il y a un changement de stratégie. Ce changement de stratégie, c’est de mettre le pied sur l’accélérateur pour aller à des élections et se donner une majorité écrasante, sachant qu’aucune condition n’est réunie pour aller à des élections propres », dresse-t-il comme lecture.
Et pour asseoir son argumentaire sur une base, l’incarnation de la quatrième force politique guinéenne fait remarquer qu’on n’a pas de fichier électoral et que ce n’est pas un travail qui peut se faire en un mois ou deux pour dire qu’il peut y avoir d’élections d’ici la fin de l’année.
« Cela nous rappelle typiquement la date des élections annoncée par Loucény Camara quand il était président de la CENI en 2011 et lorsque le président s’apprêtait encore, en ce moment, à aller aux Etats-Unis d’Amérique. Mais ce que nous retenons, c’est qu’il y là un changement de stratégie qui consiste à aller maintenant vers les élections et probablement obtenir la modification constitutionnelle non pas par voix référendaire, mais législative », enchaine Dr Millimouno.
« Autre chose, poursuit-il, il (Alpha Condé, ndlr) a toujours dédié son mandat aux jeunes à qui il envoie un message d’espoir. Mais, les jeunes guinéens sont aujourd’hui dans le désespoir le plus grave: l’éducation est bâclée. Nous venons de voir les résultats des examens nationaux. Le pays fait face à des défis. Les ordures ne nous quittent pas. Nous n’avons pas d’infrastructures routières. Beaucoup de localités du pays sont coupées les unes des autres ».
« Alors, c’est un discours, à mon avis, que le président a tenu pour dire : ‘oui, je suis en train quand même de faire quelque chose’. Mais en réalité, ce n’est pas un discours qui peut donner quelque chose. Parce qu’un dialogue qui sera mené par quelqu’un dont on connait déjà la position, il faut se poser la question si ce dialogue peut bien être possible », conclut l’opposant joint au téléphone par Guinéenews.