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Visite technique en Guinée : vingt ans après, la revoilà !

Curieusement, chez nous, depuis bien deux décennies, ce contrôle, quoique obligatoire dans les textes, a été complètement abandonné, dans les faits. Aucune raison précise n’a été invoquée pour l’expliquer. L’opinion s’est longtemps interrogée sur les réelles motivations de ce long silence des autorités.

Devant cette situation et au regard de l’importance du sujet, bien des hypothèses ont été émises, bien des débats ont été tenus,  renvoyant toujours à des conclusions qui subodorent des facteurs d’ordre institutionnel, conjoncturel, structurel ou réglementaire, selon les approches.

Entre-temps, la nature ayant horreur du vide, comme le dit l’adage, cette situation de non-dits a fait le lit de nombreux et graves accidents qui auraient pu être évités. Le simple rappel de certaines infractions commises par les automobilistes suffit à s’en convaincre. C’est le cas de celles, directement liées à la sécurité du roulage et dont la police et la gendarmerie font régulièrement mention dans leurs rapports respectifs: défaut de freins, éclatement de pneumatiques,  manque d’éclairage, rupture des organes de direction ou de suspension, etc.

Il nous faut l’admettre : si l’obligation de la visite technique n’avait pas connu d’interruption, elle aurait assurément limité cette hausse effrénée de catastrophes routières. D’autant qu’elle pose un diagnostic reflétant l’état de santé réel des véhicules en circulation. Une opération, essentielle à la réalisation de toute activité de transport sécurisé.

Aussi, reste-t-elle, par l’évaluation correcte de tous les organes de sécurité des véhicules, le moyen le plus sûr et approprié par lequel  les autorités compétentes s’assurent de la fiabilité ou pas, des véhicules en circulation.

Mieux vaut tard que jamais, dit-on. Ainsi donc, après cette longue hibernation qui a coûté cher, comme dit plus haut, en tragédies routières évitables, notre pays s’est décidé enfin à renouer avec le contrôle technique. Les textes y afférant ont été réactivés. C’est dans ce cadre que le 05 juin dernier, la phase d’application du décret D/2017/287/PRG du 03 novembre 2017 a été mise en route par le département des Transports. Il est annoncé que le contrôle périodique obligatoire des véhicules automobiles entre en vigueur à partir du 1er juillet 2019. Dans un premier temps, comme dans un dosage modéré, ou une reprise par paliers progressifs, on a ciblé les véhicules de transport d’hydrocarbures et de matières dangereuses, de voyageurs de plus de 25 places, de marchandises de plus de 20 tonnes et ceux de transport d’agrégats. Les autres catégories suivront après, précise le ministère. Entre-temps, on aura, estime-t-il, évalué la capacité réelle des centres existants à couvrir les besoins, à l’échelle nationale. D’ici là, il est précisé que les détenteurs de véhicules des catégories non encore concernées, peuvent, s’ils le désirent, passer librement le contrôle.

La mise en œuvre de cette disposition n’est pas encore suffisamment lisible sur le terrain. C’est connu, toutes les nouvelles règles ne passent pas toujours aussi facilement qu’on le voudrait, du premier coup. En attendant d’en savoir plus, il faut espérer que les citoyens concernés, contractent de nouvelles habitudes pour faire chorus dans le sens du respect strict de cette mesure, longtemps remisée.

La réactivation de la visite technique met notre pays au diapason de tous les autres, à travers le monde. On n’en compte pas un seul où son application souffre d’entorse. Son contournement est inconcevable et intolérable. La rigueur des textes le rappelle à suffisance. Leur fondement et motivation sont assez évidents pour convaincre et justifier de leur nécessité. Notre sécurité sur la route en dépend, dans une large mesure.

Il n’est pas exagéré de dire que notre pays comble ainsi un vide et fait une avancée significative dans la réduction des accidents de la circulation.

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