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Visite du Président Guinéen aux Etats-Unis : répercussions pour le projet de présidence à vie.

Le président guinéen vient de clore une semaine de visite aux Etats-Unis et compte rester encore une dizaine de jours au pays de l’Oncle Sam.  Tantôt qualifiée de « visite d’Etat », de « visite officielle » ou de « visite d’amitié et de travail », le séjour du président pour une durée de près de trois semaines devrait normalement interpeller les Guinéens au-delà des clivages ethno- politiques sur cette entreprise coûteuse considérée comme la « consultation ça passe ou ça casse » du tripatouillage constitutionnel auprès de la communauté internationale.  Nous offrons à nos lecteurs l’analyse ci-dessous des répercussions de la visite.

Beaucoup de bruit pour rien ?

Les retombées à date du voyage rappellent la comédie célèbre de William Shakespeare « Much Ado About Nothing  (Beaucoup de Bruit pour Rien)».  Du point de vue affaires, la visite se prépare depuis des mois, avec l’implication de puissances firmes de lobby et des réseaux du Président.  Si des moyens énormes ont été déployés pour assurer le succès de la visite de charme, force est de constater que la moisson n’est pas à la hauteur des attentes pour le Guinéen lambda.   Tout est mis en œuvre pour chatouiller l’ego du président en meublant son calendrier, même si c’est organiser des réunions qui n’exigent qu’un niveau ministériel ou arranger des effets d’annonce pour des projets déjà bouclés avant la visite

  • L’accord sur le Mont Nimba avec Robert Friedland était conclu le 5 Septembre 2019, avant la visite du Président. Donc la signature à Washington n’était qu’une opération de communication.
  • Le Département de l’Energie a accordé une subvention de 1 million de dollars pour appuyer les études d’impact de l’exploitation potentielle du gaz en Guinée par une société américaine. Cette décision a été faite bien avant la visite du président.
  • Le message séducteur d’une Guinée « open for business » semble s’être buté a la réalité de pays très corrompu qui colle à la Guinée. D’ailleurs le Secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo n’a pas manqué de le rappeler vertement dans le compte rendu bref de son tête-à-tête avec le président Alpha Condé : les États-Unis étaient prêts à travailler avec la Guinée pour améliorer son climat des affaires car les entreprises américaines veulent évoluer là où la primauté du droit assure une transparence et réduit la corruption.

 Les réunions à la Banque mondiale et au Fonds monétaire étaient des visites de courtoisie qui n’ont résulté en aucun accord.  L’accord aérien est sans effet puisque le pays peine toujours à avoir une compagnie nationale, encore moins internationale, de transport aérien.

Sur le plan diplomatique, Alpha Condé voulait obtenir un soutien tacite ou tout au moins endormir toute critique sur l’affaire du tripatouillage constitutionnel en vue d’une présidence a vie.  Mais les choses ne sont pas passées comme prévu.  D’abord, dans une interview accordée à un jeune journaliste de la Voix de l’Amérique, le président Alpha Condé est monté sur ses ergots pour envoyer un message aux Américains : le tripatouillage constitutionnel est un une affaire guinéo-guinéenne qui sera décidée par le « peuple souverain », « ce machin » qui est invoqué chaque fois pour justifier une décision allant à l’encontre du progrès de la Guinée.  Ensuite, pour justifier le coup de force en Guinée, Alpha Code s’y est mal pris en essayant de tordre l’histoire constitutionnelle des Etats-Unis : « les Etats-Unis ont eu 27 constitutions et alors ? » Sentant que le roi était nu, le journaliste n’a pas voulu revenir sur la question.  Mais le président Alpha Condé va être obligé de calmer sa défiance et  rentrer dans ses petits souliers lors de la rencontre avec le Secrétaire d’Etat Mike Pompeo.  Sans langue de bois diplomatique, Pompeo aborde la question des élections de 2020  et réitère « le ferme soutien des États-Unis à voir des transitions de pouvoir régulières et démocratiques, qui créeront des conditions de plus de responsabilités, et de développement   d’institutions plus solides et moins entachées de corruption. »

En d’autres termes, les Etats-Unis sont « fermes » sur la question de la transition démocratique.  Ils ne soutiennent pas des manœuvres qui violent la Constitution guinéenne, notamment le tripatouillage constitutionnel en vue d’un troisième mandat.  Ils pensent que l’alternance démocratique est le meilleur moyen de s’adresser aux facteurs qui freinent le développement de la Guinée : institutions faibles et inféodées, mauvaise gouvernance, corruption. Le mot « corruption » a été mentionné deux fois dans le bref communiqué, ce qui en dit long sur la préoccupation des Américains sur la gouvernance du régime d’Alpha Condé.  Il n’y a pas de plan pour des rencontres officielles avec le président Trump, les sénateurs ou membres du congrès, et autres hauts responsables de l’Administration.  Donc le volet diplomatique a été un échec cuisant, quel que que soit l’angle ou la tournure que les communicants du régime veulent prêter à la visite.  Le point fort de la visite a été un « bain de foule » savamment orchestré par les organisateurs pour donner l’impression de soutien populaire aux plans de tripatouillage constitutionnel du président guinéen.  Mais cela n’a pas trompé les Américains.

Pour cette maigre moisson, le contribuable guinéen aura droit à une facture salée. Des centaines de milliers de dollars en frais divers : frais location d’avion, de frais aéroportuaires (incluant les frais d’atterrissage et les frais d’aérogare), de frais de déplacement et sécurité, frais de suites d’hôtels de luxe pour le président, frais d’hôtel et de restauration et de per diem des délégués, frais d’organisation et de mobilisation des soutiens du président (déplacement des personnes, T-shirts, banderoles, parapluies à l’effigie du président), frais des sociétés de lobbying.

Eléments de comparaison

Les visites de Chef d’Etats Africains aux Etats-Unis sont rares et assez coûteuses.  La plus récente visite comparable à celle d’Alpha Condé est le séjour d’Etienne Tsisekedi le 4 Avril 2019. Tsisekedi venait rassurer les Etats-Unis après son élection controversée de Décembre 2018 sa détermination d’œuvrer pour combattre la corruption dans son pays, respecter les droits de l’homme, et marquer la rupture avec l’ère Kabila.  Comme avec Alpha Condé, les autorités américaines n’avaient pas jugé opportune une rencontre avec le président Trump.  Tsisekedi avait rencontré Mike Pompeo, des membres du sénat américain, et des hommes d’affaires.

Avant Tsisekedi, la visite du président kényan Uhuru Kenyatta avait mis la barre très haut en matière d’attente de la visite d’un Chef d’Etat africain.  Le 27 aout 2018, il sera reçu avec pompe par Donal Trump à la Maison-Blanche.  La visite sera sanctionnée par un communiqué conjoint selon lequel « les dirigeants ont décidé de faire de la relation [entre leurs pays] un partenariat stratégique, l’affirmant comme la pierre angulaire de la paix, stabilité et bonne gouvernance en Afrique et dans l’océan Indien. Ce partenariat stratégique entre les États-Unis et le Kenya comprendra un dialogue annuel visant à promouvoir la prospérité mutuelle…Les dirigeants se sont engagés à élargir leur coopération économique en vue de renforcer leurs nations et de rendre leurs citoyens plus prospères…Pour renforcer encore le partenariat économique, les deux dirigeants ont convenu de créer un groupe de travail sur le commerce et les investissements entre les États-Unis et le Kenya, chargé d’étudier les moyens de resserrer les liens entre les deux pays. En outre, les présidents sont heureux d’annoncer que leurs gouvernements ont mis en place des vols directs entre Nairobi et New York, ce qui permettra de renforcer les liens économiques et culturels entre les deux grands pays.  Conscients de l’importance d’une infrastructure de haute qualité, les présidents Trump et Kenyatta ont salué la proposition de la firme américaine d’ingénierie et de construction Bechtel Corporation de construire une autoroute moderne allant de Nairobi à Mombasa. Les deux parties ont convenu d’engager de nouvelles consultations pour conclure les termes de l’accord de financement.  Cette transaction, ainsi que près de 900 millions de dollars d’autres transactions et engagements commerciaux annoncés lors de la visite, devrait créer des milliers d’emplois aux États-Unis et au Kenya, renforçant ainsi la prospérité et la compétitivité économique des deux pays. »

Le président du Nigeria sera reçu dans les mêmes conditions par Trump le 30 Avril 2018.  A l’occasion de la visite, Trump fera le discours suivant sur la pelouse de la Maison-Blanche : « Aujourd’hui, j’ai l’honneur d’accueillir le Président Buhari du Nigéria à la Maison Blanche, ici même dans le magnifique Rose Garden.  Monsieur le Président Buhari, je tiens à vous remercier beaucoup de votre voyage à Washington pour ces discussions importantes. C’est un réel plaisir de vous accueillir dans notre capitale nationale.  Le Nigeria est la plus grande démocratie en Afrique. Comme je l’ai indiqué au Président Buhari lors de nos discussions, les États-Unis attachent une grande importance au rôle joué par le Nigéria en tant que dirigeant démocratique fort dans la région. Je suis heureux que le Nigéria soit l’un de nos principaux partenaires commerciaux dans la région et nous sommes impatients de développer nos relations commerciales sur la base du principe d’équité et de réciprocité…Le président Buhari a également pris plusieurs mesures pour lutter contre la corruption et améliorer le climat des affaires au Nigéria.  Je tiens tout particulièrement à remercier le Président Buhari pour le partenariat et le leadership du Nigéria dans la lutte contre le terrorisme…Monsieur le Président, merci encore pour votre visite à la Maison Blanche et pour votre présence parmi nous aujourd’hui. Le Nigeria est un partenaire précieux et un bon ami. Je suis impatient de travailler avec vous pour approfondir notre coopération et forger un partenariat encore plus étroit. Les États-Unis sont déterminés à œuvrer aux côtés du Nigéria dans la recherche d’un avenir de force, de prospérité et de paix pour nos deux pays.

Tous ces résultats sont obtenus à l’issue de visites officielles de 2-3 jours. Normalement, le président ne se déplace qu’après confirmation par voie diplomatique qu’il sera reçu par son homologue.  Sinon il envoie son Ministre des Affaires Etrangères.  Sékou Touré fut reçu par les présidents Eisenhower, Kennedy and Reagan.  Lansana Conté s’était contenté de garder le profil bas lors d’une visite privée.  L’image du pays ne sort pas grandie d’un président Alpha Condé reçu par des seconds couteaux et qui se plait à combiner affaires personnelles et affaires d’Etat lors de ses visites officielles.

Implications de la visite

Puisque le régime Condé vit que de communication et de propagande, la tentation est très grande de transformer les résultats maigres de la visite en une réussite sans précèdent du régime.  Les réseaux sociaux et la presse d’Etat ne manquent pas d’imagination pour présenter chaque étape de la visite comme un succès à la gloire du président.  L’exemple le plus frappant est le montage digne des mamayas chèrement payées que le pouvoir organise régulièrement à l’intérieur, pour montrer que les Guinéens soutiennent massivement le président dans son projet de tripatouillage constitutionnel.  Le sous-secrétaire d’Etat américain Tibor Nagy, qui connait bien selon les dépêches qu’il lit régulièrement de son ambassade à Conakry, que le pays est très divisé sur la question du tripatouillage et que la « popularité » du président n’est limitée qu’à son fief. Raison pour laquelle Nagy ne s’est pas empêché de dire au président guinéen que la mobilisation politique devant le Département d’Etat était  « quelque chose de  très étrange ». Il poursuit : « J’ai l’habitude de voir les gens venir manifester dehors. Je peux regarder à partir de mon bureau, je les vois. Je vois beaucoup de démonstrations (manifestations). De nombreux chefs d’État se rendent à Washington. D’habitude, il y a toujours une manifestation à l’extérieur… Donc aujourd’hui, je savais que son excellence allait venir. J’ai entendu le bruit dehors et j’ai regardé par la fenêtre. Je vois les signes. Et puis, j’ai encore regardé de nouveau et en lieu et place d’une manifestation contre le président, c’est une autre pour le soutenir… J’ai commencé à travailler ici en 1978, mais c’est la première fois que  je vois une manifestation en faveur du visiteur. Je pense au mérite de son excellence parmi nous…»  Plutôt que de comprendre la raillerie, les partisans du tripatouillage ont sauté sur la remarque de Nagy pour la présenter comme une admission des autorités américaines que le président guinéen est le Chef d’Etat le plus populaire qui ait jamais foulé le sol américain.  Les mêmes partisans du tripatouillage ont déjà réinterprèté à leur faveur la position officielle clairement exprimée du gouvernement des Etats-Unis.

Ils comptent ainsi pousser Alpha Condé à passer outre les réserves exprimées par les autorités américaines pour invoquer le « peuple », qui n’est en réalité qu’une partie très nocive de l’élite qui instrumentalise une population à sa dévotion pour servir de caution à la confiscation du pouvoir. Cette pratique ancienne a mené au désastre politique, économique et social dans lequel le pays patauge après 60 ans de souveraineté.  C’est cette Elite qui a invariablement mené le peuple vers la « Révolution ou la mort », « Conté Khoudè (Conté pour l’éternité) », et « Dadis ou la mort ».  Mais cette fois-ci, leur action pourrait avoir des conséquences désastreuses.

Nous examinons ci-dessous le cas typique du Burundi pour illustrer les implications néfastes.

Selon les données du journal La Croix, c’est le 25 avril 2015 que le président Pierre Nkurunziza, en fin de deuxième mandat décide de briguer un troisième mandat, en violation de la Constitution et de l’accord d’Arusha, qui a mis fin à la guerre civile qui avait décimé le pays. Malgré la dénonciation de l’opposition et de la communauté internationale, Nkurunziza a décidé de faire son coup de force.  Son argument est que le premier mandat obtenu en 2005 ne compte pas, car octroyé par le Parlement dans le cadre d’un mécanisme de sortie de guerre civile.  Donc le troisième mandat serait en réalité le deuxième mandat.  C’est comme les partisans du tripatouillage en Guinée qui présentent le troisième mandat comme le « premier mandat » sous une nouvelle Constitution taillée sur mesure.  Le jeune Nkurunziza ne s’arrête pas en si bon chemin dans sa quête pour la présidence à vie.  Le 30 Décembre 2016, il annonce qu’il pourrait à nouveau se représenter pour un quatrième mandat en 2020, « si le peuple le demande ».  Et il s’arrange pour que le « peuple » le demande.  Le 26 Octobre 2017 il fait approuver un projet de révision de la Constitution lui permettant de briguer deux nouveaux mandats de sept ans.  Le 17 mai 2018, il organise le vote pour le référendum constitutionnel destiné à renforcer son pouvoir et à briguer deux mandats de sept ans à partir de 2020. Avec le contrôle de la machine électorale, il s’adjuge la victoire du « oui » avec 73% du scrutin.  L’opposition crie à la fraude, mais son recours est sans effet.

La décision de Nkurunziza de défier la communauté internationale afin de s’assurer une présidence à vie va plonger le pays dans une grave crise qui continue de menacer le pays.

Crise politique : Comme en Guinée ou le régime Condé a interdit toute manifestation de l’opposition, le régime de Nkurunziza empêche la population de manifester.  Le 26 Avril 2015 la population brave l’interdiction de manifester au lendemain de la désignation de Nkurunziza par son parti, le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD), comme candidat à la présidentielle.   Les violences qui ont accompagné la crise font au moins 1.200 morts et forcent plus de  400.000 personnes à l’exil entre avril 2015 et mai 2017, d’après les estimations de la Cour pénale internationale.  Le 13 Mai 2015 l’ancien chef d’état-major Godefroid Niyombare profite de l’absence de Nkurunziza  pour déclarer un coup d’Etat. Mais le coup d’Etat sera mis en échec par l’homme fort du Burundi au bout de deux jours.  Le 28 Juin 2015, Pie Ntavyohanyuma, l’équivalent de Kory Kondiano en Guinée, décidé de se retourner contre le pouvoir et de s’exiler plutôt que de souscrire à la mascarade.  Il rejoint d’autres opposants et cadres frondeurs du parti présidentiel qui ont choisi de défendre l’ordre constitutionnel.  Le 21 Juillet 2015, Nkurunziza se fait réélire pour son troisième mandat à coup de fraudes électorales et d’intimidation.  Il s’adjuge 69,4 % des voix, malgré que le scrutin fût boycotté par l’opposition. Les violences post-électorales qui s’en suivent font au moins 87 morts.

Crise économique : Le pays passe d’une croissance annuelle de 4,2% de moyenne durant la période 2004-2014 à une croissance négative de -3,9% en 2015 et de -0,6% en 2016.  La population tire le diable par la queue.  Le franc burundais se déprécie de près de 60% en trois ans et atteint le taux de 2700 francs contre le dollar, le taux le plus élevé de l’histoire du pays.  Cette dévaluation se traduit dans le quotidien de la population par une flambée des prix. Tout le monde doit serrer la ceinture partout pour survivre.

Sanctions économiques: la crise économique s’aggrave quand les partenaires au développement suspendent leur aide au pays.  Le 14 mars 2016, l’Union Européenne décidé de suspendre son aide directe au gouvernement burundais. Plusieurs pays lui emboitent le pas : Belgique, la France, l’Allemagne, la Suisse, la Hollande et les Etats Unis. A cause des sanctions, le Burundi perd plus de 50% de budget qui était finance par des appuis extérieurs. Le gouvernement est obligé de de multiplier les taxes pour financer le budget, et c’est la population qui porte le fardeau de la difficile conjoncture.

Sanctions individuelles: afin de refroidir l’ardeur des faucons du régime, l’Administration Obama  impose des sanctions individuelles contre des hauts responsables burundais pour leur rôle dans la crise.  Les sanctions visaient Alain-Guillaume Bunyoni, ministre de la Sécurité publique et numéro deux du régime, Godefroid Bizimana, directeur général adjoint de la police nationale, qui selon Washington, a dirigé les opérations visant à empêcher le tenue de manifestations pacifiques d’opposants en ayant recours à « un usage disproportionné » de la force, le général Godefroid Niyombare, ancien chef des services de renseignement burundais, ainsi que Cyrille Ndayirukiye, ancien ministre de la Défense.  De son cote, l’Union Européenne vise trois responsables de la sécurité du gouvernement en place – Godefroid Bizimana, directeur général adjoint de la police nationale, Gervais Ndirakobuca, chef de cabinet de l’administration présidentielle et Mathias-Joseph Niyonzima, agent du Service national de renseignement (SNR) – et du général Léonard Ngendakumana.  Ces personnes sont interdites de visas en Europe et leurs avoirs sont gelés.

Mise au ban du pays par la communauté internationale: le 25 avril 2016, la Cour pénale internationale (CPI) annonce l’ouverture d’un examen préliminaire sur les violences post électorales.  De son côté, le Conseil de sécurité des nations unies autorise le  29 juillet 2016, le déploiement de 228 policiers de l’ONU pour surveiller la situation sécuritaire et la collecte d’informations sur les violations des droits de l’homme. Nzurunziza rejette la résolution et décide de quitter la CPI.  Par peur de la violence d’Etat, près de 400,000 burundais son contraint a l’exil.  A la demande de l’ONU, la CPI annonce le 9 Octobre 2017 l’ouverture d’une enquête sur des crimes contre l’humanité présumés.  Le 4 mai 2018, le régime instrumentalise son conseil national de la communication pour suspendre la BBC et la Voix de l’Amérique de toute couverture médiatique lors de la campagne pour le referendum constitutionnel.

Conclusion

La visite du président guinéen aux Etats Unis, plutôt que de conforter le plan pour le troisième mandat, a au contraire contribué à exacerber les risques d’une telle aventure pour lui et son pays. S’il cède à la pression de son entourage et poursuis le plan contre vents et marrées, il risque de créer une situation d’instabilité similaire à celle que le Burundi connait depuis 2015.

La Guinée ne peut pas survivre sans l’appui extérieur.  Si on prend le seul budget général de la loi des finances initiale 2019, qui s’élevé  à 18 mille 814 milliards 263 millions 848 mille de francs guinéens, l’apport extérieur (dons pour l’appui budgétaire et les programmes) s’élevé a 1 425 7070 800 000 GNF.  Le montant annuel de l’aide au développement était de 555.4 millions de dollars en 2016 et de 457,3 millions en 2017.  C’est dire à quel point le pays dépend de l’aide extérieure malgré sa richesse minière.  Défier la communauté internationale pour confisquer le pouvoir pourrait plonger le pays dans une grave crise politique et économique, sans parler des sanctions de la communauté internationale.

Un ponte du RPG a dejà fait savoir que la nouvelle Constitution sera imposée, que les Guinéens le veuillent ou pas.  Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? C’est la question que le parti présidentiel devrait examiner.  L’option du « après moi le déluge » n’est pas responsable et pourrait mener à la ruine du pays.  Le RPG doit aider le soldat Alpha Condé à trouver une sortie honorable qui ne compromette pas son parcours démocratique et qui laisse un bon héritage à son parti.

L’équipe de rédaction de Guinéenews

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