Le directeur préfectoral de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables a, dans un entretien exclusif, accordé à guineenews.org, dressé le bilan de son service à N’Zérékoré. À en croire, Yozilé Zaoro Haba, au total, 18 cas de viols sur mineurs ont été enregistrés en 2022 contre 22 en 2021 ; 75 cas d’excisions déjoués, un cas de mariage précoce, 23 cas de mobilité précoce, 26 cas de traite d’enfant ont, entre autres, été répertoriés.
« Courant 2022, notre direction comme d’habitude, a travaillé sur trois axes principaux. À savoir la promotion féminine, la protection des enfants et la protection sociale. Donc, nous avons eu à gérer des cas de violences conjugales. À travers notre ministère, il y a eu aussi l’appui à l’autonomisation des femmes qui était une initiative présidentielle où le gouvernement a eu à octroyer une ligne de subvention aux groupements féminins au niveau de la préfecture afin de les rendre autonomes.
En ce qui concerne la protection de l’enfance, qui est l’activité phare de la direction, 253 cas de vulnérabilité d’enfants ont été gérés par la direction préfectorale à travers les soutiens et services offerts à ces enfants. Tels que le soutien psychosocial, la prise en charge médicale pour ceux qui étaient dans le besoin, la médiation familiale, les appuis juridiques aux enfants qui sont en conflit avec la loi. Une fois que les cas sont gérés, nous procédons à leur réinsertion scolaire ou socioprofessionnel et le suivi permanant de ces enfants avec l’appui de nos partenaires techniques et financiers notamment l’UNICEF. La direction a donc eu à gérer 74 cas de violences basées sur les enfants », a expliqué Yozilé Zaoro Haba, chef de section chargé des questions de l’enfance et directeur préfectoral par intérim à la direction préfectorale de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables.
Il se réjouit de la baisse drastique des cas de viols enregistrés dans sa juridiction par rapport à l’année 2021.
« Sur le cas des viols perpétrés contre les filles mineures, je peux dire, Dieu merci. Nous avons enregistré 18 cas en 2022 contre 22 en 2021. En ce qui concerne le mariage d’enfants, nous avons répertorié un seul cas durant 2022. Et, il y a eu 23 cas d’enfants qui se déplacent sans accompagnement. Ce qu’on appelle des cas de mobilité précoce. Ils se déplacent sans tuteur, sans parents proches », a-t-il précisé.
Il déplore tout de même les cas de Mutilation Génitale Féminine (MGF) exercés par les communautés malgré des efforts fournis par son service avec l’accompagnement des ONG œuvrant dans la lutte contre ce fléau.
« En ce qui concerne les cas d’excisions, nous l’avons dit. Et, à tout moment nous passons des messages de sensibilisation. Malgré tout, cela ne cesse pas dans nos communautés. Il y a eu 75 cas qui nous ont été remontés. Nous avons réussi à déjouer ces 75 cérémonies de mutilations génitales féminines pour que ces filles ne soient pas dans le cercle des femmes et filles excisées », a-t-il déclaré avant d’indiquer que 26 cas de traites d’enfants ont été notifiés par son service.
« Les cas de traite qui sont aussi fréquents, nous avons enregistré 26 cas dont 25 sont venus de la région de Mamou. Ces enfants ont été recrutés par un homme qui se faisait passer pour un enseignant coranique. Il exploitait ces enfants dans les plantations en Côte d’Ivoire pour ensuite empocher leurs mains d’œuvre. C’était de la pure exploitation d’enfants. Il a été interpellé et se trouve actuellement à la Maison centrale en entendant son jugement. Il y a eu un cas qui a été signalé au niveau de la préfecture de N’Zérékoré.
En général, nous avons 253 cas de vulnérabilité répertoriés par notre direction avec le concours des assistants sociaux et des partenaires de protection. Tous les cas de viols ont été jugés à 100% », a-t-il confié avant d’inviter les parents à faire preuve de responsabilité dans l’éducation des enfants surtout ceux abandonnés dans les marchés pour des petits commerces.