A la suite des violences post-électorales qui ont secoué la ville de Mamou les jours qui ont suivi le scrutin présidentiel, 36 personnes dont 4 femmes ont été interpellées par les agents de la sécurité, a t-on appris de sources judiciaires.
Elhadj Sidiki Camara procureur de la république près du Tribunal de première instance de Mamou revient sur la nature des violences enregistrées par le parquet: « ces violences ont été caractérisées notamment par l’administration des coups et blessures volontaires et des voies de fait aux agents des forces de l’ordre, la destruction d’édifices publics et privés ainsi que des biens mobiliers, la soustraction frauduleuse des biens et numéraires, les menaces, la fermeture systématique des magasins et boutiques ainsi que les marchés, les terrorisation des paisibles populations, l’entrave aux libertés individuelles et collectives, la brûlure des pneus sur la chaussée entraînant la dégradation du bitume, l’érection des barricades sur tous les axes routiers et au centre ville ayant mis les usagers de la route venant de tous les horizons de notre pays dans un désarroi total, l’utilisation des gourdins, machettes, coupe-coupes, cailloux, lance pierres, armes de fabrication locale en l’occurrence les fusils calibre 12 et autres armes contondantes, la soustraction frauduleuse au quartier Thiewgol chez un officier de police judiciaire malade de deux armes de guerre (1PA, 1PMAK) dont une, le PMAK, a été retrouvée et déposée à la police par le chef de quartier » explique t-il.
Plusieurs personnes ont été interpellées aux quartiers Tambassa, Thiewgol, Madina scierie, Loppet, Petel, Sèrè, Sabou, Horéfello, Abattoir, aussi dans les districts de Kendouma et Tamagaly. Parmi ces interpellés, figure Abdourahamane le fils du gouverneur de Mamou arrêté dans une manifestation à Tambassa. Le procureur précise sur les infractions retenues contre ces personnes » 35 personnes ont été orientées en procédure de flagrant délit. Les intéressés doivent répondre des faits de coups et blessures et violences volontaires, destruction d’édifices et d’installations publics et privés ainsi que des biens mobiliers, atteinte à la sécurité publique, vol et entrave à la libre circulation sur la voie publique. Il y a un des suspects qui a carrément ouvert le feu sur les agents des forces de l’ordre à Kendouma à l’aide d’un fusil calibre 12 qu’il détenait. Il a été immédiatement interpellé avec ledit fusil et l’affaire ayant fait l’objet de l’ouverture d’une information judiciaire. Il a été inculpé pour tentative d’assassinat« .
Pendant ces violences, 3 personnes ont perdu la vie à Mamou (deux ont été tuées par balles, l’autre a été asphyxié dans sa chambre par le gaz lacrymogène). Plusieurs personnes ont été blessées dont 33 agents des forces de l’ordre, deux d’êntre eux ont été frappés de cécité d’un œil.
Au sujet des destructions des biens privés par les forces de l’ordre, le procureur indique qu’il n’a reçu aucune plainte de la part des victimes.