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Violences à Wanindara 3 : le chef de quartier sort de ses gonds et fait des révélations

Wanindara 3, un quartier situé dans la commune de Ratotma, est devenu ces derniers temps le nid des violences politiques lors des manifestations du Front National pour la Défense de la Constitution (FDNC). Pour comprendre cette situation, votre quotidien Guinéenenws est allé ce mardi 10 mars à la rencontre du chef de quartier Fafa M’Bira Manè. Celui-ci nous livre ici sa lecture sur ces violences devenues récurrentes.

«A Wanindara,90%  de la population sont des militants de l’Union des Forces Démocratiques Guinée (UFDG). Généralement, toutes les victimes lors des attaques à Wanindara 3, sont les citoyens de Wanindara 3 et sont des militants de l’UFDG. C’est une question que moi-même je me pose pourquoi les militants d’un parti peuvent être contre eux-mêmes. C’est là d’ailleurs que j’éprouve des difficultés pour donner un point de vue. Je suis arrivé ici depuis 1989, en ce moment j’étais étudiant et ici était un champ de fonio. J’ai des rapports très sincères et très serrés avec les citoyens. Mais j’avoue que la grande partie de mes concitoyens sont des commerçants. Ils sortent très tôt le matin et rentrent tardivement la nuit. Ce sont les grands-mères qui assurent l’éducation des enfants. Qui, à un certain âge, ces grands-mamans n’ont plus la main sur les enfants. Voilà un autre aspect du problème, celui de la démission totale des parents. Souvent, on m’appelle au téléphone pour m’informer qu’il y a deux ou des millions qui ont été distribués aux enfants pour préparer la manifestation le lendemain. Nous n’avons pas besoin de se demander d’où vient cet argent. En tout cas, ce n’est pas le président de la République Alpha Condé qui va amener de l’argent pour que les enfants sortent dans la rue. Cet argent, on dit qu’il s’agit de vaincre la peur. Souvent, étant chez moi, je vois  des érudits et des imams qui distribuent de l’eau aux enfants qui jettent des pierres. Cela me dérange et je me pose la question, comment un imam qui fait prier, qui est l’intermédiaire entre les citoyens, peut permettre d’encourager la violence. Voilà des problèmes qui nous préoccupent. S’il s’agit de bon voisinage, dans les années  2011, 2012 et 2013, j’étais l’interface entre les forces de l’ordre et les jeunes. A l’époque, ils m’écoutaient mais aujourd’hui, c’est ma tête même qu’ils demandent (…). Aujourd’hui, il y a des problèmes, nous sommes Guinéens,  nés en Guinée mais nous ne sommes pas obligés à vivre en Guinée. Nous sommes appelés à aller au Sénégal, au Mali ou en France. Mais il faut dire que nous sommes mal préparés. L’éducation manque du côté des forces de l’ordre tout comme du côté des manifestants. Vous ne verrez jamais dans un pays voisin où un manifestant pourchasse un véhicule des forces de l’ordre avec des projectiles. Vous ne verrez jamais aussi un policier qui ouvre le feu sur son concitoyen. Les autorités nous ont toujours demandé de produire des rapports sur la situation. Depuis 2011 je produis régulièrement des rapports et je les dépose à qui de droit mais, il n’y a jamais eu de réaction».   

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