On en sait un peu plus sur les violences enregistrées vendredi dernier à l’université Hafia de Labé. Violences dans lesquelles un jeune étudiant en licence 2 informatique a perdu sa vie. Quelques heures après ce drame qui a touché plus d’une personne, le comité régional de défense et de sécurité présidé Madifing Diané le gouverneur de la région administrative de Labé a brisé le silence pour livrer sa part de vérité dans cette affaire qui défraie la chronique.
Dans une déclaration officielle dont Guinéenews© a reçu une copie, le comité régional de défense et de sécurité tente d’abord de reconstituer les faits. « Au mois d’avril dernier, trois(3) étudiants ont fait un accident sur le tronçon Labé-Hafia aux environs de 4 heures, ils ont été tous fracturés et évacués à Conakry aux frais de l’Université. Un d’entre eux a été amputé de la jambe. Contre toute attente, le jeudi 30 mai 2019, des étudiants de L3 (licence 3) Sociologie ont déposé au Rectorat une revendication exigeant : 1 – L’obtention de trois (3) diplômes de ces étudiants accidentés à l’immédiat ; 2 – La restitution obligatoire des frais de déplacement aller et retour des victimes ; 3 – La mise en place d’un conseil d’étudiant ; 4 -Aucune poursuite ou menace à l’encontre de tout étudiant par un écrit de Monsieur le Recteur », entame le comité.
Poursuivant, le comité parle de ce qui a déclenché la manifestation du vendredi 31 mai 2019 : « le Rectorat soucieux et dans sa volonté de préserver la quiétude dans le campus a entamé aussitôt des pourparlers et négociations avec lesdits étudiants le même Jeudi dans la soirée et un rendez-vous a été fixé pour le vendredi 31 mai à 10 heures. A ce moment Madame Thiam, la maman de l’étudiant amputé était présente en compagnie de son fils et de son camarade qui est aussi sur béquille. La présence de ces étudiants sur béquilles a suscité une colère de leurs collègues qui a occasionné une pagaille au sein des classes perturbant les cours et les évaluations par des jets de pierres en direction du Rectorat », ajoute-t-il.
Selon toujours le comité : « pendant que te conseil de discipline siégeait avec les représentants des étudiants autour des points de revendication, leurs camarades se sont rués sur les édifices et les véhicules en jetant des pierres, cassant les vitres des classes, laboratoires, bureaux et bâtiments en finition par l’entreprise GUICOPRES. Face à l’acharnement des étudiants et la violence qui en a résulté, les autorités régionale et préfectorale se sont vues dans l’obligation de réquisitionner les forces de sécurité (Police et Gendarmerie) pour la sécurisation des cadres et étudiants se trouvant au Rectorat au moment des faits. »
Ainsi, le comité régional de défense et de sécurité piloté par le gouverneur Madifing Diané confirme la mort de l’étudiant Amadou Boucariou Baldé : « suite à cette violence et par le fait des jets de pierres, des blessés ont été enregistrés tant au niveau des étudiants qu’au niveau des forces de l’ordre et tous ont été admis à !’Hôpital Régional pour les soins d’urgence. Aussi, plusieurs véhicules ont été caillasses et endommagés. Le cas de l’étudiant Amadou Boucariou BALDE L2 Informatique étant le plus grave, la direction de !’Hôpital Régional a proposé aux autorités son transfert immédiat dans une structure sanitaire spécialisée à Conakry. Liant la parole à l’acte, elle a mis aussitôt à disposition une ambulance et un Médecin accompagnateur. C’est au cours de ce transfert que l’étudiant a rendu l’âme à 1 heure du matin aux environs de Kindia et son corps a été déposé à la morgue de !’Hôpital Ignace Deen », confirme le comité.
En fin, le comité invite les uns et les autres au calme tout en annonçant qu’une enquête est déjà ouverte par les services de sécurité au terme de laquelle toutes les dispositions seront prises pour situer les responsabilités à tous les niveaux.