Le calvaire des Guinéens vivant à l’étranger n’en finit pas. Après le rapatriement de plusieurs Guinéens en provenance du Sénégal et de Belgique le week-end dernier, un jeune Guinéen vient d’être tué par la police française. Un refus d’obtempérer serait à l’origine de ce drame en Charente. Alhousseini Camara, âgé de 19 ans, a été tué par un policier qu’il avait blessé aux jambes avec sa voiture, selon des sources judiciaires.
Selon nos confrères de TV5, « Les faits se sont produits mercredi à Saint-Yrieix-sur-Charente, une banlieue résidentielle à l’ouest d’Angoulême. Vers 04h00, une patrouille a d’abord repéré une Peugeot 307 qui zigzaguait et utilisait ses signaux lumineux à Angoulême. Invité à s’arrêter, le conducteur a refusé et son véhicule a été pris en chasse à allure réduite. Une autre patrouille a alors tenté de l’intercepter, mais il a accéléré. Arrivé à Saint-Yrieix, le véhicule s’est toutefois immobilisé à un feu rouge, au niveau de l’accès à la RN 10. Les deux véhicules de police se sont alors positionnés pour procéder à une interpellation. Le conducteur a enclenché la marche arrière, puis est reparti en avant en braquant ses roues à gauche, orientant le nez du véhicule vers un autre policier qui s’approchait de lui pour procéder à son interpellation. Ce policier, touché aux jambes lors de cette manœuvre, a fait usage de son arme de service une fois. Le conducteur a continué sa route, crevant les deux pneus du côté droit sur un dispositif d’interception, et a fini sa course dans le mur d’une habitation, à 150 mètres plus loin. Les policiers ont alors constaté une blessure par balle au niveau du haut du corps et ont appelé les secours. »
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Ce jeudi matin, une cinquantaine de membres de la communauté guinéenne se sont mobilisés devant le commissariat d’Angoulême en réaction à la mort d’Alhousseini Camara.
Suite à un appel sur les réseaux sociaux, les amis d’Alhousseini Camara se sont rassemblés sur le Champ-de-Mars avant de manifester devant le commissariat. Dans le cortège, on pouvait ressentir de l’émotion chez les trois sœurs de la victime. Des pancartes portant l’inscription « Justice pour Alhoussein » et des slogans tels que « La police, assassins » étaient présents. Tous décrivent un jeune homme bien intégré socialement, employé dans une usine de Roullet-Saint-Estèphe, calme et discret.
Mercredi soir, une quinzaine de personnes avaient déjà manifesté devant le commissariat. La situation est restée tendue, des poubelles ont été renversées sur la chaussée, d’autres brûlées et un arrêt de bus a été dégradé. Un homme a été placé en garde à vue, dont la communauté guinéenne réclame la remise en liberté
