Le viol sur mineur est devenu un phénomène récurrent dans la préfecture de N’zérékoré. Cette recrudescence des cas de viols sur les mineurs fait face désormais à une détermination des services de sécurité à mettre fin à ce phénomène.
Hier mercredi 20 janvier 2021, le commissariat central de la police a présenté trois présumés violeurs aux autorités préfectorales, dans les locaux dudit commissariat.
Il s’agit de Laye Condé alias Anaconda qui a abusé d’une mineure de 12 ans à plusieurs reprises suivies d’une grossesse au quartier Tilépoulou-Kpama. Le second et le troisième sont Check Léno et Amara Kourouma qui ont aussi abusé d’une fille de 14 ans qu’ils ont successivement séquestrée pendant plus d’un mois.
Le capitaine de police Michel Kolié, chef brigade de l’office de protection du genre et des mœurs (OPROGEM) est revenu sur les fait reprochés à eux trois.
« Le nommé Laye Codé, alias Anaconda a abusé d’une fille de 12 ans à plusieurs reprises suivi de grossesse. Pour le deuxième dossier, c’est le nommé Check Léno. Sa victime venait de Kouroussa pour rester auprès des enfants de sa cousine à N’zérékoré. A peine arrivée, le papa adoptif de sa cousine est décédé. Sa cousine s’est aussitôt retournée au village le 15 novembre 2020, laissant la victime avec les enfants de cette dernière. C’est le 18 novembre que la fille en question est allée au marché. A mi-chemin, elle trouve Check Léno en train de construire un bâtiment en étage. Il a gardé la fille de 12 heures à 19 heures. Après son travail journalier au chantier, il a envoyé la fille à Boma ou il est logé. Il a enfermé la fille jusqu’au 4 janvier 2021 jour où elle a eu l’occasion de fuir. Ne connaissant donc pas la ville, elle est sortie sur la route ou elle a trouvé Amara Kourouma qui est conducteur de taxi-moto pour se confier à lui. Elle a plaidé ce dernier de l’aider à retrouver son domicile à Tilépoulou. Amara aussi garde la fille en abusant d’elle pendant neuf (9) jours avant d’être retrouvé par sa grande sœur au grand marché. Pendant ce temps, Check était déjà arrêté par la CMIS. C’est lorsque la fille versait de salive à la fenêtre qu’elle a été aperçue par la sœur d’Amara qui lui a ouvert la porte et elle a fui. C’est quand la fille a été retrouvée qu’elle a aussi dénoncé le cas d’Amara », a-t-il témoigné.
Laye Condé, dit Anaconda, présumé violeur d’une mineur de 12 ans qu’il a engrossée a reconnu les fait qui lui ont été reprochés. « Je reconnais les faits. Je demande pardon et tolérance. Je reconnais avoir violé la petite de 12 ans », a-t-il plaidé.
Check Léno et Amara Kourouma, bourreaux de la fille de 14 ans, en dépit d’avoir reconnu les chefs d’accusation contre eux, trouve que leur victime les a accusés d’une part, disent-ils. « Je l’ai draguée, elle a accepté. Mais comme la loi dit qu’elle n’a pas l’âge, c’est ça. Et je ne l’ai pas enfermée. On a fait deux semaines ensemble avant qu’on ne m’appelle à Beyla pour un travail. C’est en ce moment que mon tuteur l’a chassée.
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Elle se promenait en ville ici. Quand je suis revenu, après quatre (4) jours, je l’ai vue encore. Je lui ai demandé si sa grande sœur n’était pas de retour parce qu’elle m’avait dit que le monsieur chez qui, on l’a laissée voulait abuser d’elle. C’est pourquoi elle est sortie de la maison. Elle m’a répondu qu’elle n’était pas de retour », a expliqué Check Léno.
« Quand j’ai pris la fille, elle m’avait pas dit qu’on la recherchait. Je lui ai dit que je vais me changer chez moi. Elle m’a dit qu’elle va vers Boma. Je lui ai di que je vais vers là-bas aussi. Nous sommes partis ensemble chez moi. Je me suis changé. Après elle m’a dit que ce n’est pas à Boma qu’elle veut aller. On s’est retourné Je l’ai laissée quelque part au bord du goudron.
Pendant la nuit, elle s’est retournée chez moi encore. Elle n’a pas fait neuf jours avec moi. Elle a menti. Elle n’a fait que deux jours et elle ne venait que la nuit. Quand je lui ai demandé pourquoi elle ne rentre pas chez elle ? Elle m’a dit que c’est le mari de sa sœur qui veut faire l’amour avec elle. Je lui ai demandé comment est-ce que cela peut être possible ? Depuis que je lui ai dit ça, je ne l’ai plus revue. Je ne voulais pas faire l’amour avec elle. C’est elle-même qui m’a forcé », a expliqué Amara Kourouma.
Les présumés violeurs de mineurs on tous été déférés devant la justice ou ils « seront jugés conformément aux dispositions prévues par la loi », a confié le capitaine Michel Kolié, chef brigade de l’OPROGEM.
Par ailleurs, Amara Camara, secrétaire général, chargé des affaires administratives de N’zérékoré s’est dit ragaillardi par ce coup de filet des services de sécurités.
« A toutes les personnes et familles de bonne foi, d’accepter de dénoncer ces actes similaires. Parce qu’ils sont logés dans des familles. L’Etat est en train de se battre pour que la violence faite aux femmes, les mariages forcés et précoces, cessent. Mais si des personnes s’attaquent aux mineurs, jusqu’à engroser une fille de 12 ans, je crois que la justice aura la main lourde pour punir cet état de fait pour que ça cesses définitivement dans notre pays. Il faut que les parents dénoncent des cas de viol et que la disparition des filles soit annoncée pour que la police lance des recherches pour les retrouver à temps avant que le dégât ne soit irréparable », a-t-il lancé.