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Vincent Bolloré sous enquête judiciaire pour soupçon de corruption en Guinée

Le tout puissant milliardaire français Vincent Bolloré, PDG du groupe Bolloré, et « ami » du président Alpha Condé sera auditionné par des juges français du pôle financier sur ses activités portuaires en Afrique notamment en Guinée et au Togo. Telle est l’information qui circule dans la presse française suite à une révélation du magazine économique français, Challenges.

Selon l’hebdomadaire qui n’a cité aucune source, la justice française soupçonne des dirigeants de Bolloré d’avoir utilisé l’entreprise de communication Havas (anciennement Euro RCSG) sous contrôle du groupe pour « aider » à l’arrivée au pouvoir d’Alpha Condé en 2010 en échange de contrat portuaire. L’hebdomadaire, affirme que « plusieurs dirigeants de Bolloré, dont Vincent Bolloré lui-même », devraient être entendus « prochainement » à la demande des juges Serge Tournaire et Aude Buresi.

Déjà il y a exactement un an, en avril 2016, le siège du groupe Bolloré à Puteaux près de Paris, fut perquisitionné et les bureau des dirigeants de la compagnie passés au crible par les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCLIFF).

Le candidat Alpha Condé (à gauche sur la photo du Monde avec Bolloré), lors des joutes électorales de 2010 a eu une couverture extrèmement favorable de la presse francaise contrairement à son rival Cellou Dalein Diallo qui avait pourtant avec 43,69 % des voix, une longueur d’avance lors du premier tour. Selon le journal français Le Monde, lors des élections de 2010, c’est un certain Jean-Philippe Dorent – ancien militant syndical proche de Bernard Kouchner, le «frère jumeau » et ami d’enfance d’Alpha Condé – qui a piloté pour le groupe médiatique Havas la campagne présidentielle d’Alpha Condé avec une sous facturation volontaire des services. Le président guinéen a toujours affirmé être un « ami de longue date » de Bolloré qu’il a connu « depuis plus de 40 ans ».

Dès son élection controversée – il s’est passé plus de 4 mois entre le premier et le deuxième tour – le tout nouveau président de la Guinée, Alpha Condé a pris comme première décision majeure d’annuler le 8 mars 2011, le contrat de gestion du port de Conakry initialement attribué à Necotrans en 2008 pour  « manquements aux obligations du Concessionnaire […] avec effet immédiat et sans indemnités ». Le port fut octroyé à Bolloré deux jours plus tard avec intervention musclée et saisie de matériel. Necotrans avait intenté des actions judiciaires, d’abord en France en octobre 2011 réclamant 100 millions d’Euros puis à la cour commune de justice et d’arbitrage de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) d’Abidjan et au CIRDI (Centre International pour le règlemet des différends relatifs aux investissements) de la Banque Mondiale en novembre de la même année.

Bolloré Transport & Logistics Guinée, le nom de la filiale du groupe en Guinée occupe une place majeure dans l’espace socio-économique de la Guinée. Ayant fait des investissements importants au terminal à conteneurs du port Autonome de Conakry, situé juste derrière la présidence, Bolloré est en voie d’achever un «port sec» à Kagbelen à quelques kilomètres de Conakry qui est censé être connecté aux réseaux routier et ferroviaire guinéen devenant ainsi une plateforme multimodale pour une future desserte vers le Mali et le Burkina. Le groupe affirme voir investi 140 millions d’Euros dont 80 mllions en infrastructure en Guinée.

Grâce à Bolloré, le port Conakry Terminal a été amenagé par une extension du quai, et du terminal ultra moderne à containers de 12 hectares, deux nouveaux portiques de quai et d’une centrale électrique de 5.8 MGW, qui ont considérablement améliorer le standing du Port de Conakry.

En plus des activités portuaires, Bolloré a financé des centres de loisirs pour jeunes appelés Bluezones à travers la capitale guinéenne proposant des activités numériques, sportives et culturelles.

Néamoins, les difficultés économiques récurents de la Guinée ont considérablement ralenti les activités prévues par le géant français de la logistique. Les projets mégaminiers n’ayant pas eu lieu, l’économie secouée par la mauvaise gouvernance et Ebola ont sevré Bolloré des milliards de profit qu’il comptait faire en Guinée. Pour palier au manque à gagner, le groupe a obtenu une redevance spéciale sur les importations que les transitaires appellent « taxe Bolloré »

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