D’entrée, le président de séance a fait observer une minute de silence à la mémoire des victimes de l’incendie qui s’est déclaré dans la nuit du 17 au 18 décembre dernier au dépôt des hydrocarbures de Kaloum.
Pour lui, cet incendie a des conséquences que personne ne peut imaginer. Chose que Tidiane Conté a jugée extrêmement grave pour le pays.
“Imaginez-vous, quelle orientation, quelle vision on peut donner à un pays qui a un seul dépôt de carburant pour toute la Guinée ? C’est très inquiétant. Les conséquences sont multiformes. Donc, l’année 2024 commence avec un cauchemar pour le peuple de Guinée”, a-t-il évalué.
Abordant la question relative à la conduite, M. Conté a indiqué que la transition n’apportera rien de spécial à la Guinée si ce n’est pas le retour à l’ordre constitutionnel.
Dans le même sillage, il dira que la Guinée vit une situation extraordinaire sans précédent. À ce niveau, il a adressé la profonde solidarité de son parti et de son leader à la presse.
“La liberté de la presse est acquise grâce à un long combat. C’est feu le Général Lansana Conté qui a permis l’installation des radios privées. La liberté de la presse, c’est un militaire : le Général Lansana Conté. Il faut le reconnaître. Aujourd’hui, un autre militaire vient nous retirer tout ça. C’est extraordinaire. Ça veut dire que l’amour de ce pays se justifie par rapport à l’acte que chacun pose quand on est à la tête du pays”, a réalisé Tidiane Conté.
“Vous avez parlé de l’indépendance de la Guinée : c’est Ahmed Sékou Touré. La démocratie, le multipartisme, la liberté de la presse, c’est feu le Général Lansana Conté. Interdire les manifestations, couper l’Internet, c’est aussi à l’actif d’un autre militaire : le Colonel Mamadi Doumbouya. Mais ce n’est pas ce qu’il nous avait promis le 5 septembre 2021. Malheureusement, c’est ce que nous vivons aujourd’hui dans notre pays. Vous avez même vu l’agacement des diplomates. C’est quelque chose qu’on n’a jamais vu ailleurs”, a-t-il poursuivi.
Et comme pour apporter un démenti formel aux propos du ministre qui a tenté de justifier la coupure de l’Internet comme un fait qui se passe sous d’autres cieux notamment les États-Unis et la France, Tidiane Conté a réagi en ces termes :
“On n’a pas de retenue à démentir ça : ce sont des contre-vérités. Qui peut oser couper l’Internet aux États-Unis ? Qui peut oser couper l’Internet en France ? Quand-même, quand vous voulez justifier des choses, il faut prendre de bons exemples. Aujourd’hui, on interdit à la presse d’avoir des émissions de débats politiques. Mais nous sommes dans quoi ? On dirait le Goulag. C’est même la Corée du nord. C’est quelque chose d’inacceptable”, a placé Tidiane Conté.