La vie politique ne finira jamais de réserver des surprises à l’opinion nationale. Quelques mois après l’entrée au gouvernement d’Aboubacar Sylla et de Mouctar Dialllo, deux ex-opposants farouches au régime Alpha Condé, c’est le président du Rassemblement pour le Développement Intégré de Guinée (RDIG) Jean Marc Telliano qui vient de quitter l’opposition dite républicaine, selon une déclaration reçue par Guinéenews©.
Pour justifier sa décision, Jean Marc Telliano, rappelle qu’en 2020, son parti a pris part à la formation dénommé l’Alliance Arc-en-ciel autour d’Alpha Condé pour sa victoire en 2010. « Mais comme dans beaucoup de partis politiques, il y a toujours des éléments qui donnent des mauvais conseils aux leaders, chemin faisant ce dernier se sépare volontairement ou involontairement de ses amis d’hier. C’est ce qui s’est passé entre le président Alpha Condé et moi. Finalement, nous avions jugé nécessaire de convoquer un congrès extraordinaire pour la ligne de conduite à tenir », explique-t-il.
Ainsi, conformément à la charte des partis politiques qui donne la liberté à chaque parti d’appartenir au bord politique de son choix, précise M. Telliano, le RDIG décidera d’adhérér à l’opposition.
Le leader du RDIG explique également « les disfonctionnements et manquements observés dans cette opposition, dépourvues de stratégies menant aux résultats escomptés ».
Premier point de discorde, selon Jean Marc Telliano, l’indemnisation des victimes des différentes manifestations à travers le pays, les différentes listes qui ont été proposées à l’institution en charge du règlement du contentieux, ne concernent que l’UFDG, les victimes des autres partis alliés sur toute l’étendue du territoire national n’ont pas été prises en compte.
Le deuxième point se situe au niveau des démembrements de la CENI et la désignation des délégations spéciales. Là-dessus, il explique que les listes envoyées au ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation au prorata des résultats obtenus lors des élections législatives selon l’accord politique n’ont pas tenues compte de tous les résultats des autres partis politiques à l’exception de l’UFDG.
« Troisième point, la désignation d’un commissaire à la CENI pour le compte de l’opposition n’a pas été respectée, normalement, le commissaire devrait être désigné par le RDIG compte tenu de son poids politique au sein de l’opposition à cette époque ; malheureusement, le chef de file a privilégié d’autres considérations », explique Jean Marc Telliano.
Quatrième point, toujours selon Telliano, lors de la présidentielle de 2015, il était convenu entre l’UFDG et le RDIG, de soutenir le candidat de l’UFDG, ainsi qu’aux élections communales. L’UFDG à son tour soutiendrait les candidats du RDIG dans son fief en Guinée Forestière principalement à Kissidougou et à Guéckédou. Là également, le RDIG reproche le non-respect de cet accord par l’UFDG qui a préféré présenter ses propres candidats alors que « dans les communes rurales où l’UFDG n’a pas présenté de candidats, leurs militants ce sont abstenus ».
Cinquième point, selon l’alliance, l’UFDG devrait accompagner le RDIG en Forêt ; mais malheureusement, dit M. Telliano, au moment où il s’attendait à un dénouement heureux de la crise qui l’opposait à Cellou Dalein Diallo, il apprend que l’UFDG et le BL de Dr Faya Millimono ont constitué une mission conjointe financée et entretenue par l’UFDG son alliée depuis 2013, pour aller en Guinée Forestière en violation de leurs accords.
Sixième point, au niveau de l’Assemblée nationale, désigné comme parlementaire de l’Union Africaine, Telliano dit avoir été remplacé par l’exécutif sans un motif valable. Et l’opposition à laquelle il appartient, dit-il, n’a pas pu lever le petit doigt. « Tout simplement parce que ça concernait le député du RDIG que je suis », souligne-t-il.
Le septième point se situe au niveau des commissions parlementaires. Sur les 7 vice-présidents à désigner, aucun n’a été accordé au président du RDIG à défaut d’être membre du bureau.
Huitième point, Telliano dit « reconnaître » le soutient de Cellou à sa personne pendant ses moments difficiles avec le pouvoir. « Cependant, dénonce-t-il, les proches de Cellou n’ont jamais voulu leur rapprochement ».
En dépit de tous les efforts qu’il dit avoir consentis pour l’unité d’actions et la cohésion au sein de l’opposition républicaine, le président du RDIG se dit « mal récompensé ».
C’est pourquoi, le bureau exécutif du RDIG, lors de son assemblée tenue, jeudi, 06 septembre 2018 à Conakry, a décidé de se retirer de l’opposition républicaine. Le RDIG décide désormais de signer des accords électoraux avec le RPG-arc-en-ciel, son allié traditionnel.
« L’opinion nationale et internationale retiendra que je ne suis pas, je n’ai pas été et je ne serais pas le seul à m’éloigner de cette opposition républicaine », conclut Jean Marc Telliano.