Le CNRD dirigé par le Colonel Mamadi Doumbouya depuis le 5 septembre 2021 doit-il craindre une grève générale des travailleurs ? C’est « affirmatif » pour l’homme politique BAH Oury qui s’est exprimé sur une éventuelle grève des travailleurs qui pourraient être déclenchée par le mouvement syndical dans les jours à venir.
Selon lui, c’est une situation que le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) ne doit pas prendre à la légère.
Depuis plusieurs mois, le gouvernement, le patronat et le mouvement syndical tentent de trouver un consensus quant à l’augmentation à 90% du salaire des travailleurs. Mais jusque-là, aucun accord n’a été trouvé dans cette négociation tripartite. Or, selon les dernières informations, le camp du gouvernement ne compte pas aller au-delà des 20% qu’il a proposé. Une proposition qui passe mal chez les syndicalistes qui comptent organiser le 7 novembre prochain une Assemblée générale pour se pencher sur le déclenchement d’une éventuelle grève générale des travailleurs guinéens.
Joint au téléphone ce jeudi 02 novembre 2023 par la rédaction de Guineenews, le président de l’UDRG a appelé le CNRD à la méfiance et à la prudence face au soulèvement des syndicalistes.
« D’abord ce qui est regrettable, c’est qu’il n’y ait pas eu de consensus entre les syndicats, le patronat et le Gouvernement. Parce que cela augure une situation qui pourrait être tendue sur le plan social. (…) Toutefois, on constate que les autorités gouvernementales n’ont pas l’air de prendre conscience des difficultés que vivent les populations. Cela ne veut pas dire qu’on remet en cause quelques acquis en ce qui concerne les infrastructures réalisées par les autorités de la transition. Puisque c’était une nécessité absolue pour permettre d’améliorer les cadres d’existence globale de tous les citoyens guinéens. Mais malheureusement, sur le plan social, il va de soi que les efforts n’ont pas été au rendez-vous. Parce que la situation est tres tendue. Presque tout est relativement cher dans notre pays du fait de la taxation très élevée au regard des capacités de l’économie nationale. Ça a créé un climat délétère où les gens s’appauvrissent. C’est la raison pour laquelle ce signal de cette volonté du mouvement syndical d’organiser une Assemblée générale le 7 novembre ne doit pas être pris à la légère. Parce qu’au-delà du syndicat, c’est une situation générale ressentie par l’ensemble de la population guinéenne qui a des difficultés de vivre dans un contexte de chômage massif et dans un contexte de manque de visibilité ou de lisibilité des orientations gouvernementales dans mainte secteurs de la vie nationale», a alerté BAH Oury.
Pour éviter d’aller en grève, Bah Oury appelle le CNRD à écouter le mouvement syndical. Il invite le pouvoir de Doumbouya à éviter de combiner la crise politique à la crise sociale.
« Les autorités doivent prendre conscience de la situation qui prévaut dans le pays. Il y a des impasses sur le plan social. Il y a des impasses également par rapport à la situation politique. Ces deux combinés font que les Guinéens s’interrogent et se posent des questions. Les autorités de la transition doivent réorienter leur politique et parler à la population guinéenne. Parce qu’on ne les entend pas. Le gouvernement, au lieu de s’atteler à l’essentiel, est en train de se tirer une balle aux pieds. Et çà, ça désespère même ceux qui soutiennent la transition à plus forte raison ceux qui combattent la transition. Les autorités doivent prendre conscience de la gravité de la situation. Rien n’est encore tard pour bien faire mais il faut que les autorités de la transition notamment le Président, montent au créneau pour recadrer le processus global et redonner confiance à la population guinéenne», a-t-il proposé.
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