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Vague de chaleur en Guinée : les explications d’un météorologue

Plusieurs villes de la Guinée connaissent une chaleur intense ces derniers temps. Des températures très élevées et inhabituelles sont constatés notamment en Basse, Moyenne et Haute-Guinée. Une situation devenue inquiétante aux yeux de plusieurs observateurs. Ce phénomène de chaleur intense avec ces corollaires qui seraient liés à l’assèchement des cours d’eau et des puits ne laisse presque personne indifférente. C’est pourquoi nous sommes allés à la rencontre de Gbazighé Inapogui, météorologue et chef de station météo régionale de N’Zérékoré qui a expliqué la cause de cette suffoque sur différentes villes de la Guinée.

Dans ces explications, Inapogui a tout d’abord commencé par la prévision météorologique sur le plan national. « La prévision a été faite de façon nationale. Le bulletin qui est en cours est fait pour 10 jours, allant du 18 au 28 de ce mois de mars. Il a été dit qu’on va enregistrer par endroit des vagues de chaleur en Basse et Moyenne-Guinée, également en Haute-Guinée et des précipitations en Guinée-forestière. Il est dit dans ce bulletin qu’au cours des 10 jours, les effets cumulés d’équinoxes du printemps (passage de l’hiver au printemps dans l’hémisphère nord et de l’automne dans l’hémisphère sud) et d’une advection d’aire chaude en provenance du Sahara provoquerait une augmentation des températures et cela va conduire à une augmentation de la chaleur sur le plan national. Pendant cette période appelée équinoxes du printemps, les jours sont égaux aux nuits. Donc, les phénomènes qui se passent pendant la journée ont des effets qu’on va ressentir pendant la nuit. Puisque ça vient du Sahara, c’est pourquoi on a parlé  de la Basse-Guinée, la Moyenne et la Haute-Guinée. Ces préfectures qui sont dans ces régions vont connaître une augmentation de la température. La région de N’Zérékoré fait une particularité pendant ces dix jours. Nous allons observer des manifestations pluvio-orageuse dans quelques préfectures de la région de N’Zérékoré excepté celle de Macenta qui a la haute température dans le tableau de la prévision que nous avons partagé », a expliqué notre le météorologue. Et de poursuivre :  « Ce qui veut dire que la population de N’Zérékoré peut se frotter la main. Même si on ressent un peu de la chaleur ce n’est pas comme celle des préfectures de la Basse et de la Moyenne-Guinée. Notamment, dans les préfectures comme Dalaba, Koundara, Boké, Télimélé qui reçoivent jusqu’à 40 degrés. Et si nous avons aujourd’hui une température très élevée au niveau de N’Zérékoré, c’est 37.5 degré… C’est ce que prévoit le bulletin météo qui est en cours jusqu’au 28 mars 2024 ».

Parlant des informations faisant croire que les puits tarissent avec une vitesse exponentielle, il explique : « cela a été même l’objet d’une prévision. S’il y avait fréquemment de la pluviométrie, on n’allait pas parler d’élévation de température. Lorsque la température augmente nous allons parler de la chaleur. Ces deux phénomènes vont de pair. Lorsque la pluviométrie aussi augmente nous allons parler d’une forte humidité. Si nous voyons que les cours d’eau et les puits tarissent, ce sont des effets que nous ressentons quand la pluie se fait rare. c’est pourquoi les cours d’eau tarissent  et la chaleur augmente. Ce n’est pas nouveau et les causes ne sont pas ailleurs. Habituellement, du mois de février au mois d’avril, nous faisons cas de la rareté de la pluie. Ce que nous pouvons conseiller pour ceux qui utilisent les puits c’est d’augmenter la profondeur. Si la pluie se fait rare, les puits qui ne sont pas en profondeur vont partiellement tarir. Sauf cas rare. Sinon, nous avons souvent des baisses de pluie dans les puits en cette période. Cela se passe chaque année ».

Selon ce spécialiste, les activités anthropologiques sur nos couverts végétaux sont à la base de la rareté de la pluie. « Nous cherchons souvent les causes alors que nous sommes peut-être responsables. Si les années ou les mois passés, comme mars par exemple, il y a avait déjà de la pluie et que cette année il n’y en a pas, on doit se demander pourquoi et aussi se demander si on a une responsabilité dedans. On parle de changement climatique c’est parce qu’on a plus de forêts qui occasionnent souvent la précipitation de la pluie. Même le dernier paysan connaît la corrélation entre la forêt et la pluie. Mais les forêts sont en dégradation avancée. Il faut qu’il y ait une prise de conscience en vue de protéger notre couvert végétal pour ne pas que le risque perdure », a conclu Gbazighé Inapogui.

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